Près de 530 millions d’euros investis par la BERD au Maroc en 2022 – Aujourd’hui le Maroc
Odile Renaud-Basso, actuellement en visite au Maroc, aspire à renforcer le partenariat de la BERD avec le Royaume dans le cadre d’une nouvelle stratégie pays.
Financement.
La BERD dresse un bilan positif de ses investissements au Maroc marquant un record de 360 millions d’euros dans le secteur privé et 170 millions d’euros en soutien à l’économie verte.
A l’heure où la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) se penche sur la finalisation d’une nouvelle stratégie par pays pour le Maroc, l’institution financière européenne dresse un bilan positif de ses investissements au Royaume. La BERD relève dans ce sens un dédoublement de ses contributions en 2022 élevant ainsi le financement global à plus de 528 millions d’euros contre 211 millions d’euros en 2021. Les investissements injectés sont en effet répartis sur 14 projets. La banque a dans ce sens effectué un investissement record de 360 millions d’euros dans le secteur privé et de 170 millions d’euros en soutien à l’économie verte au Maroc. «58 % des investissements réalisés allaient dans le sens de l’égalité des genres et d’une plus grande inclusion», apprend-on dans ce sens. Parmi les contributions phares de la BERD au Maroc en 2022, on note le co-financement de la banque à la modernisation du parc éolien de Koudia Al Baida. La BERD a dans ce sens accordé un prêt de «premier rang» de 44 millions d’euros.
«Il s’agissait du premier projet de montée en capacité d’un parc éolien en Afrique», souligne la BERD à ce propos. De même, la BERD a investi durant l’année dans une obligation émise par la ville d’Agadir pour un montant global de 1 MMDH, soit la première ville marocaine à participer au Programme «Villes vertes» de la BERD. En outre, un financement supplémentaire de 100 millions d’euros a été destiné à la construction du port de Nador West Med (NWM), permettant ainsi de libérer le potentiel économique de la partie orientale du Maroc et d’améliorer l’accès aux infrastructures au niveau régional.
La banque a aussi apporté un ensemble de services de coopération technique d’une valeur de 1 million d’euros, afin d’évaluer le rôle potentiel du NWM dans la chaîne de valeur de l’hydrogène. Par ailleurs, la BERD affirme réaliser, en 2022, 88 projets de type consultatif en faveur de PME, situées pour la plupart dans des régions autres que celles de Casablanca ou Rabat. La BERD qui a réalisé en 2022 pour la première fois son assemblée annuelle au Maroc aspire renforcer davantage son partenariat dans le cadre d’une nouvelle stratégie par pays, en cours de finalisation, et qui viendra en complément du Nouveau modèle de développement au Maroc.
Cette ambition a été formulée par Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, actuellement en visite au Maroc. Une mission durant laquelle la responsable prévoit de s’entretenir avec de hauts responsables marocains dont le chef de gouvernement Aziz Akhannouch, Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, gouverneur de la BERD, Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, Nizar Baraka, ministre de l’équipement et de l’eau, et Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Cette visite est une occasion pour la BERD de réitérer sa volonté de soutenir la croissance économique du Maroc, son intégration régionale et son potentiel en termes d’économie verte, tout en favorisant l’égalité des chances, en particulier dans le domaine de la lutte contre le chômage des jeunes et des questions de genre. Pour rappel, le Maroc est membre fondateur de la BERD. Il est devenu économie d’investissement de la banque en 2012. Depuis cette date, la BERD a investi plus de 4 milliards d’euros au Maroc, répartis dans 94 projets. Elle dispose de trois bureaux dans le pays, à Casablanca, Tanger et Agadir.
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Une prévision de 3,3% pour le Maroc en 2023
Dans son dernier rapport sur les perspectives de croissance, la BERD anticipe pour le Maroc une croissance de 3,3 % en 2023, confirmant ses prévisions de septembre pour le Royaume. Cette perspective intervient à un moment où la banque a ajusté à la baisse les perspectives de croissance dans plus de la moitié des 36 économies dans lesquelles elle intervient. La banque estime, par ailleurs, que la reprise économique au Maroc devrait s’établir à 1,3 % en 2022, contre une prévision initiale de 1,1 % en septembre dernier, après le rebond record de 7,4% en 2021. En ce qui concerne la production dans l’ensemble de la région du sud et l’est de la Méditerranée, la BERD estime qu’elle devrait augmenter de 4% en 2023 et de 4,2 % en 2024. Si la croissance a fortement décéléré en 2022 dans la région, en raison de la hausse de l’inflation et du resserrement des conditions de financement, elle devrait se redresser en 2023 avec la reprise de la production agricole et l’avancée des réformes structurelles indispensables.
Prêt de 15 millions d’euros de la BERD au secteur de l’emballage
La BERD a accordé, mercredi, un prêt de 15 millions d’euros en monnaie locale à la société Multisac, pour soutenir le développement de l’industrie de l’emballage au Maroc. « Les fonds permettront d’introduire des films de polypropylène à orientation biaxiale dans la gamme de produits de l’entreprise », peut-on relever de la banque. Et de poursuivre qu’il « s’agit de films d’emballage souples, réutilisables et recyclables qui ont une faible empreinte carbone ». L’investissement de la banque financera également la construction d’une nouvelle usine de fabrication écologique, dotée de la certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method), ainsi que l’augmentation de la capacité de production de sacs de l’entreprise, qui passera de 220 à 250 millions d’unités par an. Notons que le prêt de la BERD est soutenu par une garantie de l’Union européenne (UE) par le biais du Fonds européen pour le développement durable (FEDD), alors que l’UE soutiendra, par ailleurs, le projet via une coopération technique.
Odile Renaud-Basso salue le plan de développement de Casa-Settat
Le Plan de développement régional de Casablanca-Settat (PDR) est un programme d’investissement ambitieux. Une appréciation faite par Odile Renaud-Basso à l’issue de ses entretiens avec le président de la région Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz. La présidente de la BERD a énuméré dans ce sens les priorités autour desquelles s’articule ce programme et qui ressortent en phase avec les objectifs et axes stratégiques de la banque. Pour la responsable, cette rencontre, la première avec le président de la région Casablanca-Settat, constitue une occasion idoine pour examiner les possibilités de tisser des relations de coopération afin de parvenir à réaliser nombre de projets à impact positif sur la population de la région qui revêt une importance capitale pour le Royaume. Lors de cet entretien, Abdellatif Maazouz et Odile Renaud-Basso ont convenu de fixer un plan d’action pour accompagner cette coopération en perspective de conclure des contrats pour renforcer la coopération entre les deux parties à travers l’accompagnement technique et financier des projets.
