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Programmes Ramadan : Entre «médiocrité» et «nullité»

Sitcoms, caméras cachées, drames, fictions…la grille ramadanesque sur les télés marocaines ne laisse jamais indifférent. Cependant, ces productions ramadanesques manquent la carte de la créativité. Détails !

La médiocrité bat son plein sur les chaînes nationales. De l’avis de beaucoup de critiques de l’art, les productions ramadanesques proposées durant ce mois sacré manquent de créativité et ne respectent guère l’intelligence des téléspectateurs. «Les sitcoms cherchent par tous les moyens à forcer le rire, à travers des histoires sans la moindre recherche créative ni respect des goûts. Le contenu est nul et ils ne respectent aucune logique. Il y a un vrai problème de scénario», indique Ahmed Sijilmassi, critique de cinéma. Et d’ajouter : «Il n’existe pas à ce jour des scénaristes spécialisés dans le domaine. Dans chaque projet, il faut qu’il y ait une cellule de l’écriture contenant quatre ou cinq personnes». Pour sa part, le critique d’art Abdelkrim Ouakrim a relevé que «les séries comiques diffusées durant ce mois de Ramadan n’ont pas réussi à faire rire les téléspectateurs». Il a indiqué que «la comédie télévisée marocaine ne répond pas aux normes de la vraie comédie». M. Ouakrim atteste que «les comédiens Hassan Al Fad et Hanane El Fadili sont ceux qui réussissent souvent, lorsqu’ils recourent au genre parodique, à nous offrir, en tant que téléspectateurs, de bonnes comédies».

Pari réussi pour la série «Kayna Dorouf»
La série «Kayna Dorouf» de Driss Roukh diffusée à 20h06 sur la première chaîne «Al Oula» marque le coup cette année. Faut-il rappeler que cette série se penche sur la vie des femmes après la prison, notamment la question de leur réinsertion sociale qui demeure cruciale. Elle retrace le récit de trois femmes après leur sortie de prison. Elles essayent donc de se réinsérer dans la société, mais elles affrontent plusieurs difficultés. «Cette série est convaincante. Le scénario est solide. Il est basé sur des personnages bien définis, les évènements respectent une logique, une mise en scène précise et un bon jeu d’acteur», affirme M. Sijilmassi. Selon lui, son réalisateur a bien réussi à diriger ses acteurs. «J’ai été fasciné par l’actrice de cette série, Fatima Harandi, connue sous le nom de «Rawya». Cette actrice est dotée d’un talent rare et joue des rôles complexes avec une spontanéité inégalée. Il y a aussi Samia Akriou, Ibtissam Laâroussi, Abderahim El Miniari… l’ensemble des acteurs dont les rôles sont convaincants». Pour M. Ouakrim, «cette série incarne la réalité marocaine, elle est à l’opposé de certaines autres séries dont les espaces nous paraissent étranges et n’ont aucun lien avec la vie marocaine quotidienne. Un bon exemple de ce sur quoi peut reposer un véritable drame marocain».

«Al Maktoub», une 2ème saison ratée ?
En ce qui concerne la deuxième saison de la série «Al Maktoub», diffusée tous les jours à 20 heures 30 sur la deuxième chaîne 2M, apparemment elle n’a pas réussi à obtenir le même succès que la saison précédente. «Il est vrai que la première saison était une réussite, cependant la nouvelle saison n’est pas du tout convaincante. Le contenu est «vide» et les nouveaux acteurs ont été mal choisis», témoigne M. Sijilmassi. Malgré cette critique, celui-ci ne manque pas de féliciter le travail technique. «Il y a un vrai travail en termes de réalisation et de lumière», dit-il. Il faut noter que cette série écrite par Fatine El Youssfi est placée en tête des audiences du prime time. Ce drame social est écrit par Fatine Youssoufi et interprété par Dounia Boutazout, Hind Benjbara, Meriem Zaimi et Amine Ennajii. Il raconte l’histoire de Omar, un père de famille qui arrache son droit à l’amour, en dépit des intérêts de sa famille et celle de Hind, une jeune fille, au cœur brisé, abandonnée par son amoureux lorsqu’il apprend qu’elle est la fille d’une «Chikha».

Les nouveaux téléfilms globalement «respectés»
Pour M. Sijilmassi, les téléfilms diffusés sur les deux chaînes à l’instar des années précédentes évoquent de nouveaux sujets sociaux jamais traités auparavant. En l’occurrence «Coucou Lbnat» produit par Al Aoula. «Ce téléfilm m’a beaucoup attiré. Il parle des influenceuses. Un phénomène qui n’a pas encore été traité avant», dit-il. Ce téléfilm réalisé par Safaa Baraka raconte l’histoire de Ali et Halima qui tombent amoureux l’un de l’autre dès leurs études universitaires, une histoire qui se transformera en mariage. Quelques années après, le couple se rendra compte qu’il ne pourra pas avoir d’enfants, ce qui installera un vide dans la vie de Halima qui se tournera vers les réseaux sociaux pour combler ce vide. Outre ce téléfilm, le critique de cinéma a noté également «Triq chouk», produit par Hassan Foulane, «Alli Tchahahe Khatri» de Driss Sawabn et «Cercle» de Baba Ali. «Généralement, ces œuvres sont respectées. Elles suivent une logique dans leur contenu», conclut-il.

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