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Taux directeur, ligne de crédit auprès du FMI, liste grise du blanchiment : Bank al-Maghrib, Un dernier conseil très attendu

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Taux directeur, ligne de crédit auprès du FMI,  liste grise du blanchiment : Bank al-Maghrib, Un dernier conseil très attendu

Incertitudes :

Les regards se tournent de nouveau vers Rabat où se trouve le siège de la banque centrale. Et pour cause. Bank Al-Maghrib (BAM) tient son dernier conseil d’administration de l’année en cours.

Un conseil particulièrement attendu par la communauté financière et des affaires au pays. Après avoir relevé son taux directeur pour la première fois depuis le début de la pandémie en 2020, une nouvelle hausse n’est pas exclue. Les acteurs du marché s’attendent en effet à une nouvelle hausse du taux dès cette semaine. Dans ce sens, Attijari Global Research prévoit dans sa note «Weekly Hebdo Taux – Fixed income» de la période du 9 au 15 décembre, la poursuite du durcissement monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM).
«À quelques jours de sa dernière réunion de politique monétaire de l’année 2022, BAM continue de jouer parfaitement son rôle de régulateur de la liquidité du système bancaire. À cet effet, nous réitérons notre scénario central anticipant la poursuite du durcissement monétaire de BAM (cf. Taux Directeur Septembre-22)», indique AGR.
Par ailleurs, l’Institution a augmenté cette semaine ses interventions à travers ses avances à 7 jours de 5,9 milliards de dirhams (MMDH) à 57,9 MMDH, précise la même source, ajoutant que les injections de BAM à plus long terme, notamment les pensions livrées et les prêts garantis, sont restées stables à 47,6 MMDH.

Dans ces conditions, les taux interbancaires demeurent en ligne avec le taux directeur et la moyenne des taux MONIA (Ndlr, Moroccan Overnight Index Average: indice monétaire de référence au jour le jour, calculé sur la base des transactions de pensions livrées ayant comme collatéral les bons du Trésor) sur la semaine recule légèrement de 1 point de base à 1,91%.
Le Trésor maintient le rythme baissier des placements de ses excédents de trésorerie sur le marché monétaire. En effet, l’encours moyen de ces placements s’est établi à 5,2 MMDH cette semaine contre 6,4 MMDH.
Parallèlement, la situation des réserves de change s’améliore. Les avoirs officiels de réserve ont atteint un nouveau plus haut historique en début décembre 2022 de 344,7 MMDH.
Même son de cloche chez CDG Capital Insight. Dans son flash pré-conseil, l’institution explique que cette dernière session intervient dans un contexte national et international particulier, marqué notamment par les exigences de relance post-Covid-19, les incertitudes qui entourent la reprise en 2023, ainsi que par la persistance des dérapages inflationnistes, alimentaires et non alimentaires laissant présager une durabilité de l’inflation pour le prochain exercice. CDG Capital Insight, qui s’attend à une hausse de 50 pbs du taux directeur, relève l’existence d’une hausse de l’inflation au Maroc, ayant passé à 8,1% en octobre 2022 au lieu de 1,7% une année auparavant et ce, à l’image de la quasi-majorité des pays au niveau international, particulièrement ceux dont le taux de dépendance aux importations en matières premières, en demi-produits et en énergie est élevé.

Mais le conseil d’administration de BAM est également attendu sur deux sujets très stratégiques pour le Royaume. Il s’agit de la sortie de la liste grise de GAFI et la signature d’une nouvelle ligne de crédit avec le FMI.

Visite décisive 

Ces deux dossiers sont intimement liés. Car la signature ou plutôt l’éligibilité du Maroc à une nouvelle ligne de crédit modulable dépendra en grande partie de la sortie de la liste grise de GAFI, organisme mondial de lutte contre les risques de blanchiment d’argent. Dans ce sens, le Maroc pourrait bientôt quitter cette liste. Une visite de terrain du groupe d’action financière sépare le Royaume de cet objectif. En effet, la période du 17 au 21 octobre 2022 a été marquée par l’assemblée générale du Groupe d’action financière qui s’est tenue à Paris. Au cours de cette assemblée, le groupe a évalué la conformité du système marocain aux normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Par la suite, le Groupe d’action financière, à l’unanimité de ses membres, a décidé d’envoyer un groupe d’experts pour effectuer une visite de terrain au Maroc afin de déterminer dans quelle mesure les axes du plan d’action approuvé entre le Royaume et le groupe en février 2021 ont été concrétisés, notamment les mesures législatives et réglementaires et les mesures de sensibilité et de contrôle adoptées par les différentes autorités et institutions nationales concernées. Selon les modalités d’organisation approuvées par le groupe, la décision d’effectuer la visite de terrain reflète la conviction du groupe que le pays soumis au processus d’évaluation a accompli tous les axes inclus dans ledit plan d’action. Il convient de noter que la décision de la visite de terrain est une étape positive de la série de suivi renforcé, car elle vise à déterminer dans quelle mesure les axes du plan d’action ont été concrétisés sur le terrain. Pour la réussite de cette visite de terrain, les autorités et institutions nationales restent mobilisées pour s’assurer du retrait définitif du Royaume du Maroc de la liste de suivi renforcé de GAFI, dite liste grise. Cette visite pourrait avoir lieu en janvier. Pour montrer sa détermination, le Maroc ne cesse de prendre de nouvelles mesures, notamment dans le projet de loi de Finances 2023. Ce dernier a musclé le dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent. Dans les détails, la LF 2023 permet aux autorités compétentes de procéder à des saisies en cas de soupçons.
Concrètement, l’article 235 du budget dispose que «les agents verbalisateurs ont le droit de saisir en tout lieu les effets de commerce, les avoirs sous forme de billet de banque et les autres moyens de paiement, les instruments financiers au porteur et négociables en cas de défaut ou de fausse déclaration ou en cas de soupçon de blanchiment de capitaux ou financement du terrorisme». Le wali de BAM fera à coup sûr le point lors de sa traditionnelle conférence de presse.

BAM continue de jouer parfaitement son rôle de régulateur de la liquidité du système bancaire. (D.R)

Tendance à l’international 

La Réserve fédérale américaine avait donné le ton: elle a certes réduit comme attendu le rythme de son resserrement monétaire la semaine dernière, mais a signifié qu’elle s’attendait désormais à ce que son principal taux directeur d’intérêt dépasse 5% l’an prochain, un niveau plus élevé que celui indiqué précédemment.L’institution s’est montrée plus pessimiste sur l’évolution de la hausse des prix l’an prochain, sur le chômage et sur la croissance de la première économie mondiale. Quelques heures après, les banques centrales d’Angleterre, de Suisse et de Norvège ont aussi délivré un message similaire. L’évolution des politiques monétaires inquiète d’autant plus que les investisseurs craignent que les taux d’intérêt élevés poussent l’économie mondiale en récession. Dernière d’une longue série, la Banque centrale européenne n’a pas innové par rapport aux autres banques centrales et a continué d’augmenter ses taux directeurs mais de manière plus modeste que lors de ses précédentes réunions (0,5 point de pourcentage).

Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, et Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, avaient reçu le 2 juin 2022 à Rabat Diarietou Gaye, secrétaire générale et vice-présidente du groupe de la Banque mondiale, et Ceda Ogada, secrétaire général du Fonds monétaire international. (D.R)

Sondage

Rapport : Attijari Global Research indique, dans son récent « report research strategy », que les investisseurs financiers prévoient une hausse du taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) de 50 points de base (pbs) à l’issue de la réunion du conseil de la banque centrale prévue mardi prochain.
« Lors de notre enquête du mois de décembre, nous avons recensé les anticipations des investisseurs quant à l’évolution du taux directeur de Bank Al-Maghrib en marge de sa 4ème et dernière réunion de politique monétaire durant l’année 2022. Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon pertinent de 35 investisseurs considérés parmi les plus influents du marché financier marocain. Au terme de cet exercice, force est de constater un consensus des investisseurs financiers en faveur d’une hausse du taux directeur de Bank Al-Maghrib de +50 pbs », fait savoir AGR dans ce rapport.

Et de préciser que 71% des investisseurs sondés anticipent une hausse de +50 pbs du taux directeur en décembre 2022. À l’analyse des réponses obtenues par les trois principales catégories d’investisseurs (Institutionnels locaux, les Étrangers et les Acteurs de Référence), AGR relève que la part des institutionnels anticipant cette hausse ressort à 73%, celle des investisseurs étrangers à 71% et celle des Acteurs de Référence à 75%.

Verbatim

Abdelatif Jouahri, wali de BAM

Il vaut mieux payer un prix léger en agissant sur l’inflation à travers le rehaussement du taux directeur de la banque centrale rapidement et efficacement plutôt que d’attendre et de voir se généraliser peut-être plus encore l’inflation.

Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances

Les solutions à caractère local sont plus adéquates pour faire face à la crise économique que traversent les différents pays évoluant dans un environnement en turbulence.

Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget

Le Maroc a pu limiter cette tendance à la hausse de l’inflation au niveau le plus bas possible, soit 4%, par rapport aux autres pays avec un grand potentiel économique ou des pays appartenant à la même région géographique.

1er trimestre 2019

Maintien du taux directeur à son niveau de 2,25%

1er trimestre 2020

Taux directeur réduit de 25 points de base (pbs) à 2% avec un suivi de très près de l’ensemble des évolutions de la conjoncture économique et sociale aussi bien au niveau national qu’international;

 

2eme trimestre 2020

Le Conseil procède à une deuxième réduction du taux directeur de 50 pbs à 1,5%, ainsi qu’à une libération intégrale du compte de réserve au profit des banques, pour faire face aux effets de la pandémie de la Covid-19 et aux incertitudes y afférentes ;

troisième trimestre 2022

BAM décide de relever son taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2% lors de sa troisième réunion de l’année.

 

 


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