Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Un beau livre revalorise l’œuvre d’Ahmed Ben Yessef – Aujourd’hui le Maroc

La maison Malika éditions vient de dédier un nouveau livre à l’artiste-peintre marocain Ben Yessef. Une œuvre conçue par le docteur en esthétique Mohamed Métalsi, sous l’intitulé «Singularité et fortune d’une œuvre ».

«Je suis né peintre et s’il plaît à Dieu je quitterai ce monde toujours peintre». Ainsi Ahmed Ben Yessef, signe le beau livre dédiée, à ses œuvres dans une nouvelle publication de la maison Malika éditions. Un beau livre dont le prélude donne à voir, dans une photo, l’artiste-peintre près de son «estudio» à Restinga près de Tétouan dont il est originaire.

Regard profond de Mohamed Métalsi
Dans cet ouvrage, le docteur en esthétique Mohamed Métalsi qualifie l’artiste, après deux jours de rencontre, d’homme «complexe dont la personnalité et l’œuvre ne font qu’un». Un homme également «courtois et chaleureux dans toute la simplicité de son être ; et surtout un artiste passionné». Quant à ses œuvres, elles sont, d’après l’auteur, «picturales». Elles sont variées entre dessins, sérigraphies, céramiques, sculptures, etc. «Nous avons aussi été frappés par une grande peinture, exposée à l’entrée du jardin de la maison, représentant la Kaâba de La Mecque», détaille M. Métalsi. D’ailleurs la publication met cette peinture en valeur dès la première page. Pour l’écrivain, également urbaniste entre autres, l’œuvre de Ben Yessef est «digne d’être étudiée».

«L’œuvre d’Ahmed Ben Yessef est prolifique. Elle est entrée dans l’histoire de l’art de son pays et du monde».

Teneur de la publication
Dans les détails, «Ben Yessef, singularité et fortune d’une œuvre » relate le parcours de l’artiste. A commencer par ses «balbutiements» avant de le devenir tout en passant par «le temps des apprentissages» puis «l’exil volontaire». «La vie de Ben Yessef est comme régie par une force mystérieuse. Il passe d’une période à l’autre, d’un univers à l’autre, en quête de lui-même et des choses de l’art. Il est né peintre, comme il le dit, mais son parcours initial le destinait à un autre horizon », introduit l’auteur la première phase des balbutiements. Entre-temps, le récit est garni des photos de l’artiste en pleine créativité ainsi que des portraits de ses parents outre ses œuvres comme celle illustrant les toits de Tétouan. A propos de la passion, le narrateur raconte que l’artiste n’aimait que l’histoire et la géographie dans l’enseignement après un passage par l’école coranique. Or son géniteur voulait qu’il devienne médecin alors que Ben Yessef était passionné pour l’art dès un très jeune âge. Une voie qu’il emprunte en catimini. C’est ainsi qu’il s’inscrit à l’école des beaux-arts de Tétouan pour ses apprentissages. Au fil des pages, l’ouvrage donne à voir des créations de l’artiste comme celle illustrant le «jardin de l’école des beaux-arts de Tétouan, huile/toile, 70×55 cm en 1966». Son œuvre comprend également un vol au-dessus de Chefchaouen et la nature morte entre autres. Après quoi, l’artiste choisit «l’exil volontaire». «Au début de la saison universitaire 1966-1967, le diplôme en poche, Ahmed décide de réaliser son rêve de quitter son pays et sa famille, traverser la Méditerranée et partir à l’aventure», précise l’écrivain à propos de cette phase qui n’aboutit pas, à Séville, pour des raisons de santé et manque de moyens. Il finit par être renvoyé au Maroc avant de retourner à la même ville espagnole de par l’octroi d’une bourse. C’est ainsi qu’il parvient à bien étudier l’art en dépit des exigences du contexte de l’époque. «Les études de Ben Yessef lui permirent néanmoins de développer son talent et sa dextérité dans tous les domaines », ajoute M. Métalsi dont l’écrit interprète à sa manière l’œuvre de l’artiste.

La particularité des œuvres de Ben Yessef
«L’œuvre d’Ahmed Ben Yessef est prolifique. Elle est entrée dans l’histoire de l’art de son pays et du monde», estime le docteur en abordant le sujet de l’artiste dans le champ marocain. Entre-temps, l’écrivain revient à l’épreuve, devenue «une nécessité», de l’exil à Séville depuis 1967. Pour l’heure, il vit et travaille entre les deux rives de la Méditerranée d’après les révélations de M. Métalsi qui établit un essai «iconologique» sur Ben Yessef. «Un artiste figuratif pluriel ? Abstrait ?», s’interroge l’auteur en aboutissant à «la figuration plurale» chez l’artiste-peintre. De plus, il se pose la question sur son réalisme avant de mettre en avant l’allégorie de la colombe dans ses œuvres.

C’est le titre de la boite

Dans la postface du Pr AbDerrahman Tenkoul
Pour ce professeur, l’artiste est «hors pair». «Moins soucieux des modes et des tendances que de son propre travail, l’important pour Ben Yessef a toujours été d’en faire un espace d’investigation», explicite M. Tenkoul. Pour lui, le geste pictural chez Ben Yessef se décline dans des démarches «audacieuses que met davantage en évidence sa prédilection pour le clair et l’obscur, l’ombre et la lumière, ainsi que pour toute une gamme de couleurs tantôt affirmées, tantôt dérobées, à l’aide de traits graves s’apparentant tout à fois aux registres du néoréalisme et de l’expressionnisme étayés par des touches surréalistes». «Tous ceux qui ont approché l’œuvre d’Ahmed Ben Yessef n’ont pas manqué d’y pointer cette originalité consistant à subsumer éthique et esthétique en dehors de toute doxa d’école, de vogue et de mouvement stylistique», avance M. Tenkoul dans cette publication qui finit par des remerciements à la fondation BMCI.

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