Un bilan positif pour la stratégie Halieutis – Aujourd’hui le Maroc

Afin d’identifier les zones favorables à l’aquaculture pour les différentes espèces marines et ainsi orienter l’investissement, des études ont été menées dans 8 régions côtières sur 2.343 km.

Bilan.»

Durabilité, amélioration de la performance des infrastructures, compétitivité des produits de la pêche, projets innovants… Halieutis a transformé le secteur durant ces dernières années.

La Stratégie Halieutis portée par le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime du développement rural et des eaux et forêts dévoile ses principales réalisations. Il en ressort des évolutions dans plusieurs aspects du secteur et la mise en place de projets durables et compétitifs. Les détails.

Plus de 1,5 MMDH d’investissements pour la R&D

En 10 ans, les investissements consacrés à la recherche halieutique s’élèvent à 1,55 MMDH avec principalement la mise à niveau des centres de recherches, la mise en place de laboratoires, la modernisation des navires de recherche, l’acquisition de bateaux de recherche et embarcations, le lancement des campagnes de prospection ou encore l’acquisition de matériels et équipements scientifiques. Dans ce sens, l’INRA a travaillé sur le renforcement de la recherche aquacole. D’ailleurs, l’Institut dispose de plusieurs infrastructures spécialisées en la matière qui ont nécessité un investissement total de 375 MDH. On citera par exemple le Centre spécialisé à Tanger et les deux laboratoires de recherches aquacoles à Amsa et à Dakhla. Sur le volet de la gestion durable de la ressource, le bilan de la stratégie Halieutis fait état de la mise en place de 20 plans d’aménagement des pêcheries. Il faut dire que 96% des espèces commercialisées sont exploitées dans le cadre de ces plans d’aménagement et des mesures de gestion instaurées par le département. De plus, trois aires marines protégées (AMP) pilotes ont été mises en place par le département de la pêche maritime en collaboration avec l’Agence du partenariat pour le progrès (MCC), conformément à la stratégie nationale des AMPs aux fins de pêche.

Et ce n’est pas tout. Plusieurs initiatives ont vu le jour comme le programme d’élimination des filets maillants dérivants, l’indemnisation des navires de pêche actifs en Méditerranée contre les attaques du grand dauphin, l’équipement des barques artisanales en dispositif d’identification RFID (Radiofrequency identification) pour lutter contre les barques non réglementées et le plan national du contrôle des activités de pêche et surveillance en mer mis en œuvre et décliné en 18 plans régionaux au niveau des circonscriptions maritimes. A cela s’ajoutent l’équipement des navires de pêche en balises de géolocalisation par satellite (VMS) et le programme Ibhar pour la modernisation et la mise à niveau de la flotte de la pêche. Afin d’identifier les zones favorables à l’aquaculture pour les différentes espèces marines et ainsi orienter l’investissement, des études ont été menées dans 8 régions côtières sur 2.343 km. A ce stade, l’ANDA a réalisé cinq plans d’aménagement permettant d’estimer un potentiel de production aquacole à 380.000 tonnes par an. Il s’avère aussi que le budget de l’ANDA pour conduire ces projets atteint 68,5 MDH entre 2012 et 2020. Par ailleurs, les opérateurs aquacoles ont bénéficié depuis janvier 2018 d’incitations fiscales. Il s’agit de l’exonération de la TVA, locale et à l’importation des aliments composés à usage aquacole destinés à l’alimentation des poissons d’élevage, des alevins de poissons et des naissains de coquillages destinés à l’élevage. Mais encore, ils ont bénéficié de la prorogation de la réduction des droits d’importation de l’aliment pour poisson (2,5 % au lieu de 25 %) pour une durée supplémentaire de 6 ans, à partir du 1er janvier 2018, dans la limite d’un contingent de 15.000 tonnes par an. Dans le cadre de l’accord de partenariat entre l’UE et le Maroc (2019-2023), un programme d’appui aux projets aquacoles des jeunes entrepreneurs et de coopératives au niveau de certaines régions du Royaume est inscrit. Ces projets portent sur la réalisation de fermes aquacoles et l’acquisition d’équipements au profit des jeunes entrepreneurs et coopératives des régions concernées.

45 villages de pêcheurs et 10 marchés de gros réalisés

Constituant un élément fondamental de la performance du secteur halieutique, l’infrastructure a été renforcée durant ces dernières années. Ainsi, 45 villages de pêcheurs et points de débarquement aménagés ont été réalisés et 2 autres sont en cours de réalisation, 11 halles au poisson de nouvelle génération ont été réalisées et une halle est en cours de réalisation (Halle du VDP de Lamhiriz) et 10 marchés de gros de poisson sont opérationnels. Dans le même sens, un programme d’équipement en contenants normalisés et en matériel de manutention a été mis en place. Ce projet a permis la mise à disposition d’environ 6 millions de caisses en plastique, l’installation de 27 tunnels de lavage, la construction de 17 unités de gestion dans les ports de pêche et l’acquisition de moyens de manutention avec une enveloppe budgétaire de près de 463,5 MDH. De même, il a été procédé à l’opérationnalisation du Programme d’acquisition des caissons isothermes. Ce programme vise l’équipement de 15.764 barques artisanales avec 47.292 caissons pour améliorer les conditions de préservation, de manutention et d’hygiène des captures. Il a nécessité un investissement total de 93,5 MDH. Parallèlement, plusieurs chambres froides (10) et fabriques de glace ont été réalisées. Ainsi, le nombre de fabriques de glace (y compris celles développées par le privé) est passé de 10 avant le Plan Halieutis à 101. L’objectif étant d’assurer la préservation de la qualité des produits de la mer. Parmi les projets lancés, on compte aussi une étude lancée par l’ONP pour la définition d’un système de pesage des captures déchargées par les navires RSW au niveau du port de Dakhla ainsi que l’acquisition des équipements adaptés à ce type d’activité. Ce projet rentre dans le cadre du plan d’aménagement relatif à la gestion de la pêche des petits pélagiques au niveau de l’Atlantique Sud « Stock C ». Il a nécessité un budget de 45 MDH. Pour ce qui est du Programme d’appui à la pêche artisanale, il s’inscrit dans le cadre du développement du secteur de la pêche artisanale. Le programme consiste en l’amélioration des conditions de travail des artisans pêcheurs et la modernisation des outils de travail dans différents sites de pêche, notamment à travers la construction de magasins, chambres froides et box, et l’acquisition de tracteurs et engins de relevage et l’équipement des barques en moteurs. Par ailleurs, on notera que dans le cadre de l’introduction des énergies renouvelables, certains sites de pêche artisanale ont bénéficié de l’installation de centrales solaires photovoltaïques et d’autres sont en cours d’installation.

Des pôles de pêche compétitifs à Agadir

Les quotas de pêche dans la pêcherie des petits pélagiques de l’Atlantique sud ont été attribuées à six investisseurs au niveau de la zone industrielle du port de Dakhla, et ce dans le cadre d’appels à manifestation d’intérêt. A cela s’ajoute l’ouverture de l’exploitation des petits pélagiques à la flotte côtière à Boujdour pour deux projets de valorisation. Pour promouvoir la visibilité des produits marocains sur les marchés les plus porteurs, le département de la pêche maritime a élaboré un plan de marketing institutionnel réservé aux industries de valorisation des produits de la pêche qui a mobilisé une enveloppe globale de 41 MDH. Dans la même perspective, le département de la pêche maritime a créé un pôle de compétitivité des produits de la pêche à Agadir sur une surface brute du parc de 70 hectares, dont 55 ha cessibles. Le parc Haliopolis a atteint un taux de commercialisation de 100 % des lots. Il permettra à terme d’induire un investissement de 3 MMDH et d’assurer l’emploi à près de 5.500 personnes. Plus au Sud, un pôle de compétitivité des petits pélagiques est en cours de création en concertation avec le ministère de l’équipement pour la prise en charge des besoins en infrastructures du secteur de la pêche au niveau du dimensionnement du nouveau port de Dakhla. Par ailleurs, pour le Pôle de compétitivité Nord, l’étude de faisabilité a recommandé la création d’une structure organisationnelle intégrant des actions d’animation, de formation et de recherche et développement, selon le même département.

Le nombre d’emplois directs assurés par le secteur de la pêche atteint 240.000 (à terre et en mer, y compris les emplois saisonniers autorisés à pêcher sans navire). (D.R)

Indicateurs du secteur

Halieutis
Le 6ème Salon Halieutis se tient du 2 au 5 février à Agadir, sous le thème : «Pêche et aquaculture durables : leviers pour une économie bleue inclusive et performante». Il se veut être une plateforme de référence pour la promotion du secteur halieutique.

Production halieutique nationale
En 2022, la production halieutique nationale a enregistré un volume de 1,56 million de tonnes réalisant une croissance en volume de 10% comparé à l’année 2021.

Exportations
Les exportations des produits de la mer ont enregistré une valeur de 28 MMDH en 2022, soit une hausse de 16 %, par rapport à l’année 2021. En volume, ils ont atteint les 883 kT en 2022, en hausse de 13 % par rapport à l’année 2021.

Valorisation
Les industries de valorisation sont au nombre de 497 pour l’année 2022, dont 198 unités de congélation, 105 unités de conserves et semi-conserves et 42 unités pour le frais.

Investissement global
8 MMDH ont été consacrés au financement des projets inscrits dans le cadre de la stratégie Halieutis (2020-2022), dont près de 1,5 MMDH sous forme de subventions et d’aides.

C’est le titre de la boite

Généralisation de la couverture sociale des marins pêcheurs

Sécurité sociale.

La transformation du secteur de la pêche et de l’aquaculture opère sa mue, notamment avec divers projets transverses comme la généralisation de la couverture sociale des marins pêcheurs. Ce projet concerne l’adhésion des marins pêcheurs artisans au régime obligatoire de sécurité sociale. De même, un programme d’appui aux coopératives du secteur de la pêche a été conçu. Les projets proposés par les coopératives ont fait l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI). L’appui est réalisé à travers un accompagnement technique et financier de projets novateurs permettant d’assurer des retombées sociales positives. Ce programme a consisté à cofinancer quelque 78 coopératives de pêche et ce, pour un montant global de 75 MDH.

Le coup d’envoi de cette 6ème édition a été donné par le chef de gouvernement Aziz Akhannouch et Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. (DR)

C’est le titre de la boite

Équipement de sauvetage

Rescousse.

Pour assurer la couverture du littoral marocain en moyens de communication permettant la réception des appels de détresse et la coordination des opérations de sauvetage en mer, un programme a été élaboré. Ainsi, les équipements ont mobilisé une enveloppe d’environ 8 MDH. De même, une nouvelle vedette de sauvetage est programmée pour un montant global de 25 MDH. Par ailleurs, il a été procédé à l’acquisition de radiobalises de localisation des sinistres pour la pêche artisanale et des gilets de sauvetage (AS). « Dans le cadre de l’appui sectoriel, le projet a consisté à financer l’acquisition de radiobalises pour les barques opérant au niveau de la zone de l’Atlantique Sud et des gilets de sauvetage gonflables automatiques. Ce projet sera généralisé à l’ensemble des barques artisanales du Royaume », relève le département de la pêche maritime. Par ailleurs, un simulateur a été acquis et un navire école est en cours d’achèvement au profit de l’Institut de formation de Laâyoune (AS).

Ils ont dit

Aziz Akhannouch, chef de gouvernement

« Le Salon international Halieutis contribue à la dynamique que connaît le secteur de la pêche maritime et ce malgré les effets engendrés par la pandémie de la Covid-19 » soulignant que les exportations réalisées par ce secteur en 2022 ont atteint plus de 28 milliards de dirhams, soit une augmentation de 16%.

Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts

«Le Salon Halieutis est l’occasion pour mettre l’accent sur les dernières innovations en matière de la recherche scientifique et des mécanismes de contrôle et de sécurité maritimes ainsi que les moyens de valoriser davantage les produits de la mer et de renforcer la coopération Sud-Sud et l’échange des expertises dans le domaine de la pêche maritime ».

Zakia Driouich, secrétaire générale du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts

«La diversité de l’industrie agroalimentaire de notre Royaume a permis au Maroc d’occuper une place de premier rang dans les échanges mondiaux des produits de la pêche »

Continuer la lecture

Quitter la version mobile