Art & CultureAujourd'hui le Maroc

Voici comment le BO est conçu – Aujourd’hui le Maroc

Bien que sa devanture semble toute neuve, l’imprimerie du Bulletin officiel (BO) à Rabat siège derrière le Secrétariat général du gouvernement (SGG) dont elle relève, dans un bâtiment assez ancien qui garde toujours sa robustesse. Un constat fait récemment lors d’un tour des différents départements qu’il abrite.

A l’entrée de l’imprimerie officielle, une ancienne machine est installée à droite. Elle ne passe pas inaperçue tout comme un BO daté du 1er novembre 1912 portant les mentions en français «Empire Chérifien», «Protectorat de la République Française au Maroc», «Edition Française, Hebdomadaire». Le même espace est également orné du premier numéro daté du 1er février 1913 en langue arabe portant la mention «Bulletin officiel de l’Etat marocain chérifien protégé». Avant de fréquenter les différents départements de ces locaux chargés d’histoire, le directeur Mohamed Soussi nous accueille tout comme son équipe avec le sourire avant de céder la place aux explications qui laissent découvrir le processus du travail de l’imprimerie.

Des textes souvent reçus en papier
La visite commence par une grande salle réservée au traitement de l’ensemble des textes qui émanent de la direction générale de la législation et des études juridiques. Elle abrite des individus, majoritairement des femmes, qui y accomplissent des missions de traitement informatique des textes juridiques reçus pour en faire la saisie ainsi que le montage des pages. «C’est là aussi où les 5 publications principales sont élaborées», révèle sur place Mohamed Kadiri, responsable au département de publication du BO. Mieux encore, le département de traitement informatique des textes a recours à des outils informatiques dans l’air du temps. «Nous disposons du programme informatique «InDesign» qui est très évolué», avance notre orateur. En fait, ce logiciel est connu pour son utilisation dans les journaux. «Il est adapté à la conception du BO. De par ce programme, nous avons pu dépasser plusieurs démarches. Les textes que nous recevons sont souvent en papier. Ce programme prend en charge toutes les versions au cas où le texte est reçu en format électronique. Cependant nous travaillons encore avec du papier», détaille M. Kadiri. Histoire de faire allusion aux départements ministériels, entre autres, qui expédient les textes en papier bien qu’ils en disposent en version électronique. L’occasion, pour lui, de dévoiler des projets.

Une gestion électronique dès cette année
« Nous voulons consolider notre infrastructure électronique via des programmes comme Indesign », ajoute-t-il. D’après d’autres explications in situ, le BO fait l’objet d’un « archivage électronique». Et ce n’est pas tout ! «Le SGG a un projet open qui va gérer le temps législatif en entier depuis l’élaboration du texte que ce soit entre les administrations et le SGG ou celui-ci et le Parlement pour une gestion électronique afin de tout faciliter jusqu’à publication au BO. Cela va commencer cette année», précise, de son côté, Mohamed Ait Hessou, conseiller du secrétaire général du gouvernement. L’interlocuteur, qui rappelle que le BO est en papier depuis 1912, pense aux chercheurs qui ont des difficultés à accéder à des textes juridiques. C’est pourquoi le programme est en cours au SGG pour que tout ce qui est en papier soit électronique. «Il s’agit d’une numérisation du BO pour non seulement y faciliter la recherche, mais aussi copier les articles. Cela va nous faciliter aussi la consolidation des textes », explicite-t-il. Entre-temps, une photo, illustrant une ancienne méthode de travail appelée «à chaud» avec la machine aperçue à l’entrée, attire l’attention. Un procédé assez fatigant ! Cependant, celui-ci est susceptible d’être éludé de par cette numérisation. Après quoi, le tour, qui se poursuit chez deux autres équipes, mène vers un autre espace.

Du côté du département de correction
Il s’agit du service des éditions du BO qui est directement concerné par la mission principale de confection du BO. Dans le service d’édition, les 5 publications sont conçues. Il s’agit de la publication générale, de celle de traduction officielle, des conventions internationales, des annonces légales et de l’édition des annonces relatives à l’immatriculation foncière. Pour les annonces, le volume peut atteindre jusqu’à 2.000 pages, voire plus. Les textes qui y sont reçus sont pour composition, saisie. Quant aux textes destinés à la publication, ils passent par une inscription, saisie et correction. «Les textes législatifs reçus sont préparés pour le département de traitement pour que, une fois celui-ci démarré, nous tenions compte des dates de réception, voire d’urgence», enchaîne M. Kadiri. Entre-temps, il rappelle la suite des étapes. «La suivante consiste en la programmation des textes dans un numéro», ajoute-t-il en rappelant la périodicité des éditions. La publication générale étant programmée pour lundi et jeudi de chaque semaine. La traduction est publiée le premier et troisième jeudi de chaque mois. La publication des conventions internationales est programmée pour le premier mardi de chaque mois. Pour les annonces, elles sont de sortie chaque mercredi au moment où les annonces relatives à l’immatriculation sont publiées chaque mercredi. «Il se peut que les publications soient faites en dehors de ces périodes. Dans ce cas, nous faisons des bis», souligne-t-il. Après quoi, place à la composition des pages pour faire un draft avant publication tout en vérifiant les rectifications à introduire sur recommandation du département ministériel concerné par le texte ou tout autre établissement. En tout, le département de correction assume les charges exceptionnelles de l’élaboration. «En dépit des difficultés, une équipe dans ce département veille sur tout cela. Même si les conditions de travail sont bonnes, il y a un manque chez nous», indique-t-il à propos des ressources humaines dont le nombre semble minime. Cependant, la démarche est différente pour les annonces. «Nous assumons, pour les annonces, toutes les étapes. A commencer par la réception, l’inscription, le traitement, la correction jusqu’à la fin. Nous commençons à les mettre dans le site pour un archivage au serveur», poursuit-il en évoquant l’équipement en appareils assez développés en allusion au département de l’impression où la visite prend fin.

C’est le titre de la boite

Enchaînement direct sur l’impression
Processus : Pour les imprimer, les fichiers sont pris auprès du département de traitement des publications. Les pages reçues sont classées. Après quoi, un partage est fait sur PC qui prend en charge le nombre de pages divisées pour un montage automatique. Par la suite, les fichiers sont transmis sur un autre PC dédié au CTP (computer-to-plate ou flashage de plaque) automatique sur plaques. Un procédé d’impression dans lequel un périphérique informatique grave des plaques à partir d’un fichier informatique envoyé d’un ordinateur. Ainsi, la plaque est orientée vers l’imprimante destinée à être intégrée dans une nouvelle machine de production. Une démarche qui facilite le processus d’impression. De son côté, le personnel est doté de casques pour se protéger du bruit assourdissant des machines d’impression sur papier en format tapis. Une étape couronnée par la sortie d’un Bulletin officiel (BO) en bonne et due forme.

 

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