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1er acte d’un projet terroriste déjoué

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L’affaire de l’homicide volontaire d’un policier à Casablanca ne relève pas d’un homicide classique. L’enquête préliminaire fait en effet apparaître que cet acte criminel prémédité procède d’une visée terroriste, en lien avec ce qui se passe dans la région du Sahel et dont les auteurs, ayant prêté allégeance à Daech, projetaient de perpétrer des actions de plus grande envergure.

Les interpellations de trois individus présumés impliqués dans l’affaire de l’homicide volontaire d’un policier à Casablanca font apparaître des indices qui vont au-delà du narratif d’un homicide ordinaire. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que ce crime ne présente aucun caractère personnel, que les individus qui l’ont prémédité agissaient sous l’emprise de motivations terroristes et que cet assassinat n’était que la première étape dans un projet terroriste bien plus large. 

Aucune piste n’était à exclure au début de l’enquête sur le décès du policier 

Les enquêteurs chargés de l’instruction de cette affaire, dont la gravité a choqué l’opinion publique nationale du fait de la nature abominable des actes commis, n’ont exclu aucune piste. En effet et comme le souligne le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Haboub Charkaoui, aucune hypothèse d’enquête n’était à émettre au départ après la découverte du corps du policier, ce qui laissait supposer aux enquêteurs toutes les pistes, y compris la piste terroriste, compte tenu du mode opératoire de ce crime et de la mutilation du corps par incinération ainsi que de la saisie de l’arme de service et des menottes du policier assassiné. «Toutefois, il ressort de ces faits et indices qu’il s’agit d’un acte criminel organisé, impliquant au moins deux personnes», fait remarquer M. Charkaoui. 

Les enquêteurs confirment la piste terroriste après les interpellations

L’analyse des témoignages délivrés par des dizaines de personnes à l’équipe d’enquête n’a pas apporté d’éclairage sur cette affaire, souligne M. Charkaoui, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue vendredi au siège du BCIJ pour informer les médias de l’évolution de cette affaire. Aussi, poursuit-il, les éléments de la police technique et scientifique ont dû travailler sur une grande variété d’indices et de traces sur le lieu du crime, et les enquêteurs ont procédé au téléchargement et à la lecture de plusieurs contenus numériques pour identifier la trajectoire empruntée par les personnes suspectées ainsi que celle prise par la voiture de la victime. Dès lors, et grâce aux efforts de l’équipe d’enquête composée conjointement d’éléments de la Direction générale de la Surveillance du territoire (DGST) et de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), un premier individu a été identifié, lequel a été interpellé à Casablanca, indique le directeur du BCIJ. Immédiatement après, le lieu où se tenait le second suspect a été localisé et celui-ci a été arrêté dans la région de Sidi Hrazem. Alors que le troisième suspect a été également arrêté à Casablanca, précise M. Charkaoui. Et le directeur du BCIJ de révéler que le motif terroriste a été confirmé suite à ces trois arrestations, comme l’indique le communiqué de la DGSN. En effet, et selon les renseignements recueillis à ce stade de l’enquête, ces trois individus ont récemment prêté allégeance au groupe terroriste Daech, affirme-t-il.  

Les suspects prévoyaient de rejoindre les campements de Daech au Sahel

Toujours à la lumière des première conclusions de l’enquête, le directeur du BCIJ rapporte que ces trois individus comptaient rejoindre les campements de Daech dans la région du Sahel, mais ont renoncé à le faire, faute de moyens pour financer leur voyage. «Ils ont alors opté pour une voie alternative, celle de perpétrer des actions terroristes au niveau local en ciblant des éléments de la police et des agences bancaires», explique M. Charkaoui. 

Loups solitaires et radicalisation rapide

Il ressort encore des résultats de l’enquête en cours que ces trois individus ne se sont imprégnés que depuis peu de temps des idées radicales et n’ont prêté allégeance à Daech que depuis un mois et demi, souligne encore M. Charkaoui. Ceci, explique le directeur du BCIJ, «conforte la thèse d’une radicalisation rapide, particulièrement au regard de leur modeste niveau d’éducation». Par ailleurs, l’évolution de l’enquête prouve que les trois accusés s’inspirent des tactiques et des méthodes du terrorisme individuel pour commettre leur crime. Le cheminement de l’enquête, révèle encore M. Charkaoui, établit également que ces individus ont agi avec préméditation et qu’ils avaient localisé une agence bancaire, effectué des descentes de repérage dans ses environs et même préparé un plan pour la cambrioler et se servir du butin de cette opération pour financer leurs activités terroristes.

L’enquête suit son cours

Quant à l’enquête, le directeur du BCIJ déclare qu’elle suit son cours. «À ce stade, nous pouvons parler d’une cellule terroriste composée de trois suspects principaux. Il s’agit du soi-disant émir de cette cellule, âgé de 31 ans, et d’un deuxième suspect principal âgé de 37 ans, qui ont procédé à l’exécution effective de ce crime d’homicide volontaire et de la mutilation du corps de la victime. Pour ce qui est du troisième suspect, âgé de 50 ans, ajoute M. Charkaoui, il a en fait activement participé à la modification de la scène du crime et à faire disparaître les preuves en mettant le feu à la voiture du policier assassiné. Cette cellule a donc été mise hors d’état de nuire et la menace qu’elle représentait pour la sécurité des personnes et des biens été également neutralisée, grâce aux efforts du groupe d’enquête qui a réussi à récupérer l’arme de service de la victime en plus de cinq balles volées, se félicite M. Charkaoui, assurant que «l’expertise balistique réalisée dans le laboratoire de la police technique et scientifique a montré que cette arme n’a pas été utilisée par ces individus». 


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