contacts avec les Européens pour le financement

Amina Benkhadra.

Le gaz naturel constitue une source d’énergie indispensable à tout mix énergétique en raison de sa flexibilité et de son intérêt pour accompagner les énergies renouvelables, d’où toute l’importance du Gazoduc Maroc-Nigeria pour la souveraineté énergétique de l’Afrique. Amina Benkhadra confirme que des contacts sont en cours avec les Européens pour le financement de ce projet stratégique. Selon la directrice générale de l’Onhym, l’Europe voit dans ce gazoduc un moyen de diversifier ses approvisionnements. Une opportunité en or.

Le Matin : Dans quelle mesure le Gazoduc Maroc-Nigeria peut-il être une soupape de sécurité énergétique pour le Maroc et qu’en est-il des 14 autres pays qu’il relie ?

Amina Benkhadra : Ce projet stratégique a été initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son Excellence le Président Buhari, avec l’ambition d’être un catalyseur du développement économique régional. La vision qui le guide, socle de la collaboration entre les deux pays, sert de base à la volonté d’intégration dans ce
Projet stratégique de l’ensemble des pays qui jalonnent le Gazoduc.
Ceci étant dit, le gaz naturel constitue une source d’énergie indispensable à tout mix énergétique en raison de sa flexibilité et de son intérêt pour accompagner les énergies renouvelables. La sécurité d’approvisionnement, composante clé, passe par la diversification des sources.
À travers cette nouvelle infrastructure stratégique, plusieurs pays dont le Maroc bénéficieront de l’accès au gaz à partir des sources importantes du Nigeria, premier producteur et premières réserves du continent, mais aussi du Sénégal et de la Mauritanie qui ont fait récemment des découvertes importantes.

Quels pourraient être les avantages de l’adhésion de la CEDAO à ce projet ?

Nous avons aujourd’hui une adhésion de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’ensemble des pays traversés. Il a été ainsi décidé la signature d’un protocole d’accord (MoU) avec cette communauté économique. L’intérêt de la CEDEAO est de fédérer et coordonner les efforts et les actions au sein de ses États membres. La collaboration est très avancée. Le président de la Commission de la CEDEAO a rappelé l’importance des infrastructures, la nécessité d’utiliser davantage le gaz naturel comme énergie propre et l’utilité d’un marché régional intégré. Le directeur de l’énergie et des mines de la CEDEAO a déclaré que cette communauté était disposée à travailler de concert avec le Nigeria et le Maroc en émettant le souhait que le Gazoduc Nigeria-Maroc prenne en compte les projets à l’étude dans la
sous-région pour développer des synergies faisant principalement référence au projet d’extension jusqu’à la Côte d’Ivoire et ensuite au Sénégal, du WAGP (West African Gas Pipeline) et à la mise en place d’une extension du réseau vers les pays enclavés Niger, Mali et Burkina Faso.
La décision a ainsi été prise de fusionner ces projets en un seul en prenant en compte la nécessité de la connexion de tous les États membres de la CEDEAO. Des annonces seront faites en ce sens par les parties en temps opportun.

Les différentes études ont démontré que le projet est rentable. À quel niveau peut-on situer cette rentabilité ?

En effet, les phases d’études initiales ont confirmé la viabilité économique du projet, qui prévoit de délivrer le gaz à un prix compétitif par rapport à celui du GNL.

Concrètement, comment se décline le financement du projet ? Et comment attirer les investisseurs ?

Le financement est prévu à travers des partenariats public-privé (PPP). Les investisseurs sont de différents types : fonds souverains, États, sociétés pétrolières, opérateurs nationaux et internationaux, bailleurs de fonds et banques internationales et enfin l’Europe qui voit dans ce projet un moyen de diversifier ses approvisionnements. Il y a actuellement une fenêtre d’opportunité où nos partenaires européens, qui sont clés pour la viabilité économique du projet, ont besoin de cette infrastructure. Nous travaillons pour la saisir et pour cela, des contacts sont en cours afin de concrétiser les discussions.

Peut-on dire que le projet sera réalisé à temps ? Si oui, quels sont les indicateurs qui le montrent ?

Le projet avance. Une simple analyse des benchmarks montre qu’il a fait des progrès importants.

Propos recueillis par Jalal Baazi


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