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Conversation avec la réalisatrice de vidéo-clips Kawtar Tarhzaoui

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La réalisatrice Kawtar Tarhzaoui s’est distinguée dans l’industrie des clips vidéo au Maroc. Pionnière dans son domaine, elle enchaîne les réalisations à succès et apporte sa touche artistique à de nombreux projets cinématographiques, télévisuels et numériques.

Le Matin : Comment avez-vous réussi à percer dans la réalisation ?

Kawtar Tarhzaoui : Tout d’abord, j’ai appris à développer des compétences dans le domaine de la réalisation. Cela comprend l’apprentissage des techniques de tournage, de montage, de narration, de direction d’acteurs et de production. J’ai ensuite commencé à me familiariser avec les outils et les technologies utilisés dans l’industrie.
Ça m’a donné la possibilité de travailler en tant que monteuse pour diverses productions, et j’ai vite réalisé que ma place était en fait derrière les caméras. C’est là où j’ai développé un style personnel et une voix dans mon œuvre, cela m’a permis de me démarquer et de la faire émerger. Cette vision unique m’a aidée à me faire connaître dans l’industrie et de me bâtir un pont vers mon métier de rêve qui n’est rien d’autre que la réalisation.

Pensez-vous que les femmes sont sous-représentées dans votre domaine ?

En effet, les femmes sont souvent sous-représentées dans l’industrie du vidéo-clip. Les femmes ont historiquement été moins représentées dans des postes de réalisation de clips vidéo, tels que réalisatrice, directrice de la photographie ou monteuse de clips vidéo.
Toutefois, il est important de souligner que les choses changent et que de plus en plus de femmes commencent à se lancer dans l’industrie de la vidéo. De plus en plus de femmes talentueuses sont reconnues pour leurs contributions dans le domaine au Maroc.
Il n’a jamais été question du premier rang ou nième, l’art n’a jamais été une course à l’égalité. Aujourd’hui, il s’agit d’une continuité et d’une invasion féminine que tout le corpus artistique aspire à établir dans un avenir proche, pour que les femmes puissent percer et se démarquer. Il est donc important de continuer à encourager et à soutenir les femmes qui souhaitent entrer dans l’industrie de la réalisation de clips vidéo et de faire en sorte que leurs voix soient entendues.

Avez-vous ressenti l’impact des préjugés de genre dans votre métier ?

Les femmes peuvent être face à des stéréotypes négatifs quant à leur rôle dans n’importe quelle industrie, ce qui peut limiter leurs opportunités de carrière et leur accès à des postes clés comme la réalisation de clips vidéo.
Je ne peux pas confirmer les faits, en raison d’un manque d’antécédents. Cela dit, je pense qu’il convient de souligner que les femmes sont de plus en plus nombreuses à faire des clips vidéo et que les choses changent.
De nombreux acteurs de l’industrie prennent des mesures pour promouvoir la diversité et l’inclusion, et des initiatives sont mises en place pour encourager les femmes à poursuivre des carrières dans ce domaine. Il reste encore beaucoup à faire pour éliminer les préjugés de genre, mais il y a une prise de conscience commune grandissante de l’importance de la représentation équitable des femmes dans tous les aspects de l’industrie des clips vidéo.

La touche d’une femme diffère-t-elle de celle d’un homme dans le domaine de la réalisation ?

Il est difficile de généraliser les différences dans la touche ou le style de réalisation entre les femmes et les hommes dans le domaine de la réalisation de clips vidéo, car chaque personne est unique et a sa propre façon de travailler.
Cependant, il est vrai que les femmes apportent souvent une perspective différente et complémentaire à la réalisation de clips vidéo. Les femmes peuvent avoir une sensibilité différente dans la façon de raconter des histoires, de travailler avec les acteurs et les modèles, ou de mettre en valeur l’esthétique visuelle d’un clip vidéo.
De plus, il est important de noter que la diversité dans la réalisation de clips vidéo, y compris la diversité de genre, peut conduire à une plus grande variété de styles et de perspectives dans l’industrie au Maroc. Cela peut également permettre une meilleure représentation de l’ensemble de la population, ce qui est important dans un contexte de plus en plus inclusif.
En fin de compte, la touche d’une réalisatrice ou d’un réalisateur est influencée par sa propre expérience, son style de travail et sa vision créative, plutôt que par le genre. Les femmes peuvent apporter une perspective unique et précieuse à la réalisation de clips vidéo, mais chaque personne, qu’elle soit un homme ou une femme, peut ajouter sa touche personnelle.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

C’est tout ou rien à mes yeux, ça peut être simplement les paroles de la chanson, le vécu de l’artiste, comme ça peut être l’image d’un vieil homme qui sourit à l’aube, en descendant d’un bus vers une journée qui se prononce calme, mais à la fois discrète et incertaine. C’est dans certains paradoxes, c’est dans certains détails non visibles par la foule, que chaque artiste se ressource et se consacre de façon atypique et singulière.

Comment décrivez-vous le style de vos clips ?

Je m’oppose à ce que le metteur en scène opte pour un style singulier, car cela pourrait traduire une limitation conflictuelle à son esprit artistique. Il est dans une variété de styles que la création prend refuge.
En partant de ce principe qui fonde mes croyances et mes valeurs artistiques, ce n’est certainement pas dans ma perspective de choisir un style singulier définisseur de mes images, ou de mon jeu de lumière qui refuse de tendre vers une limite mathématique et qui, en revanche, me laissera en retour avec une création en partie négligée et méprisée.
Avoir plusieurs styles est une nécessité cruciale pour nourrir le petit artiste qui grandit en moi.

Jusqu’à présent, quel a été le temps fort de votre carrière ?

Née d’ambitions et d’évolution exponentielle continuelle, l’apogée d’un temps fort est à venir ; d’autre part, je ne pourrai pas dénier le fait d’avoir vécu maints moments de satisfaction professionnelle sur plusieurs projets. Comme la première fois où je réalise un clip vidéo marocain, pour le chanteur Mehdi El Fadili «Borj el Mizane». Ou lorsque mon clip vidéo avec le grand Hatim Ammor «Matbadeltch» devient viral et attire l’attention de millions de personnes à travers le monde et que ce dernier s’adjuge le premier classement en tendance Maroc, et #10 Worldwide à l’échelle mondiale. Ou encore quand je réussis à transformer une vision créative en réalité à travers mon travail de réalisation de clip vidéo, comme pour le clip «Dini maak» avec Kouz1 et Douaa Lahyaoui.

Des projets en cours ?

Il y a un clip pour Asmaa Lamnawar, qui sera lancé après le Ramadan, ainsi que d’autres projets en cours qui seront révélés au fil de l’eau.
Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui débutent dans la réalisation ou qui sont passionnés par la vidéo ?
Si j’ai un conseil à transmettre aux autres et à moi-même, c’est d’apprendre continuellement les bases et les nouvelles techniques. Mettre en œuvre et expérimenter en pratique. Et enfin, faire en sorte de disposer d’une vision spectrale unique et créative.

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