Art & CultureLe Matin

Faouzi Skali appelle à un humanisme spirituel

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Le spécialiste du soufisme était invité, le jeudi 14 avril à la Villa des arts de Casablanca, pour animer une rencontre sur le thème «Le soufisme, un patrimoine mondial de l’humanité ?»

«Il faut se ressourcer dans le patrimoine soufi pour initier un humanisme qui s’associe à la spiritualité», c’est l’idée qu’a soutenue Dr Faouzi Skali, jeudi à la Villa des arts de Casablanca. Invité dans le cadre d’un Cycle de conférences organisé par la Fondation Al Mada, ce spécialiste du soufisme a appelé à l’adoption d’un humanisme spirituel. Pour lui, il faut utiliser les nouvelles technologies en faveur de la spiritualité. «Ce patrimoine doit être réinvesti et réinjecter dans notre vie quotidienne afin de le fructifier et en sortir une énergie nouvelle» a-t-il déclaré.

Issu d’une famille liée aux traditions du soufisme, Faouzi Skali a abordé la thématique du jour «Le soufisme, un patrimoine mondial de l’humanité ?» en se référant à son expérience personnelle. Il a invité l’imagination du public au monde de ses grands-parents, des personnes formées dans la théologie et attachées aux rituels propres au soufisme. Faouzi Skali nous a ouvert une fenêtre dans ses souvenirs d’enfance puisés dans des séances de récitation (Dhikr), des cercles de prière, des chants (Sama’a) et des danses (Hadra).

Le spécialiste en soufisme s’est inconsciemment imprégné des grandes sources poétiques comme Al-ḤArrāq. Faouzi Skali a parlé de moments d’extase et de «Khamra» (ivresse spirituelle). Les études francisantes et l’entourage estudiantin révolutionnaire ne l’ont pas éloigné de son monde soufi. Au contraire, c’était pour lui un cocon limité qui le pousse à chercher et à se poser plusieurs interrogations.

C’est ainsi qu’il s’est intéressé au «soufisme en tant que spiritualité et en tant que culture». Au fil des livres et des rencontres, Faouzi Skali découvrait la vision philosophique du soufisme ainsi que les connexions entre les confréries soufies du Maroc. Sa quête l’a emmené à découvrir de grands noms du soufisme comme Ibn Ajiba, Ibn Arabi et bien d’autres. Le parcours de Faouzi Skali illustre comment la dimension patrimoniale du soufisme peut intervenir dans l’éducation, la vision sociétale et la vie, en général.

Pour ce chercheur, il faut réinjecter cette culture du soufisme dans la société d’aujourd’hui notamment chez les plus jeunes. Des voies de contact doivent être rétablies avec ce patrimoine pour irriguer nos âmes et y mettre des germes de sagesse pour les retrouver au moment venu. «Dans une époque où on s’intéresse beaucoup aux nouvelles technologies, on peut passer à côté de quelque chose d’essentiel que le monde a créé.

C’est une civilisation d’une grandeur extraordinaire que nous devons récupérer», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que la raison et la spiritualité doivent se conjuguer. Dans ce cadre, Faouzi Skali a évoqué «Sufi Heritage», une plateforme créée pour faciliter l’accès à la culture soufie. «Ony transmet de façon vivante les grandes œuvres de soufisme à travers des spécialistes de différents pays. Cette technologie qui va nous anéantir, on va la chevaucher et en faire une monture pour que son efficacité soit au service de la spiritualité. C’est l’humanisme spirituel», a-t-il conclu.


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