Feu Abdelkader El Badaoui, une école pour le théâtre national
La scène artistique nationale est en deuil. Un pilier du théâtre marocain est disparu le 28 janvier. Abdelkader El Badaoui s’est éteint, vendredi dans un hôpital de Rabat, à l’âge de 88 ans. Feu El Badaoui n’a cessé de s’investir corps et âme et de se sacrifier pour promouvoir le théâtre. Le théâtre Badaoui est considéré comme une institution. Il a formé des générations de comédiens dont la valeur aujourd’hui est incontestable. Il est entré dans les cursus de l’enseignement académique dans de nombreuses universités marocaines, arabes et internationales. Abdelkader El Badaoui fut l’un des noms qui ont jeté les premiers jalons et piliers du théâtre marocain. Il est toujours resté fidèle à ses principes et son art qui respecte le spectateur marocain. Considéré comme le père du théâtre militant, Abdelkader El Badaoui a été le premier comédien à se servir de cet art pour en faire une tribune de mobilisation et de combat pour son pays. La famille El Badaoui peut s’enorgueillir d’avoir un membre qui a donné ses lettres de noblesse au théâtre national, dont le théâtre pour enfants.
L’expérience théâtrale de ce natif de Tanger en 1934 figure parmi les courants, voire les écoles qui ont marqué les planches marocaines. Il a alterné le long d’une carrière artistique de 50 ans entre scénario, réalisation et interprétation. Le défunt a enrichi la scène artistique marocaine par des centaines d’œuvres télévisuelles et théâtrales dans le cadre de la Troupe de théâtre «Badaoui», aux côtés de son frère, l’artiste théâtral Abderrazzak El Badaoui, qui a duré de 1965 à 1995. Il laisse à la postérité une riche palette de productions, «Al Hariboune», «Ghita», «Al Atiloune», «Yad Achar», «Ras Derb», «L’employé renvoyé», «Sacrifice et douleur», «Généalogie», en plus de plusieurs séries télévisées, comme «Namadij bachariya» et «Nafida Aâla Moujtamâa».
