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fumeurs, mauvaise humeur et volonté d’arrêter la cigarette

«Un fumeur qui jeûne tout au long du mois sacré du Ramadan multiplie par 5 ses chances d’abandonner à jamais la cigarette», estime Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé. Pour lui, le mois du Ramadan est l’occasion propice pour arrêter de fumer, mais encore faut-il que le fumeur soit suffisamment déterminé et surtout armé pour pouvoir gérer les symptômes qui accompagnent l’arrêt du tabac. Ces symptômes peuvent être à la fois physiques et psychologiques, mais aussi et surtout comportementaux. Voici quelques astuces
pour relever ce défi

Au-delà du volet spirituel, le mois sacré du Ramadan constitue une véritable occasion pour opérer certains changements dans sa vie. Pour les fumeurs, c’est l’opportunité d’arrêter définitivement de fumer. Ceci est possible dans la mesure où le fumeur est obligé de s’abstenir, pendant la journée du jeûne, de fumer pendant au moins 16 heures. Pourquoi donc ne pas s’en passer une fois pour toutes ! Joint par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin-chercheur en politiques et systèmes de santé, estime qu’un fumeur qui jeûne tout au long du mois sacré du Ramadan, soit 4 semaines, multiplie par cinq ses chances d’abandonner à jamais la cigarette. Et d’ajouter que le jeûne permet aux fumeurs de se libérer de la dépendance et de retrouver une bonne forme physique. Interrogé sur la démarche à adopter pour parvenir à abandonner la cigarette pendant le mois du Ramadan, Dr Hamdi souligne qu’il n’existe pas de protocole standard à respecter puisque la dépendance au tabac diffère d’une personne à l’autre. Le médecin nous apprend, en revanche, que la démarche qui consiste à arrêter la cigarette de manière brutale est plus efficace de 25% que celle qui implique de se débarrasser de la dépendance progressivement. Notre interlocuteur souligne que ces études sont intéressantes sur le plan purement scientifique, sachant que beaucoup de fumeurs préfèrent s’y prendre de manière progressive. Sur ce volet, le médecin tranche en précisant que quelle que soit la manière choisie, l’essentiel c’est de prendre la décision et d’aller jusqu’au bout en profitant de ce mois sacré. 

Ramadan et tabac : une triple dépendance à gérer

Selon Dr Hamdi, il y a une triple dépendance à gérer dans le tabac : d’abord, la dépendance physique liée à la consommation de la nicotine. Ensuite, la dépendance comportementale qui implique que le fumeur lie l’acte de fumer à un moment particulier comme le fait de démarrer la journée ou de prendre un café avec les amis. Enfin, la dépendance psychologique qui consiste pour le fumeur, par exemple, à prendre une cigarette pour se calmer quand il est énervé. Ces facteurs, note Dr Hamid, expliquent parfaitement la colère et les comportements de certains jeûneurs pendant le Ramadan. Et de noter que le manque de la nicotine s’exprime par des symptômes comme la nervosité, l’anxiété, les insomnies, les troubles de concentration, les céphalées et les maux de tête. «Ces symptômes, qui varient d’ailleurs d’une personne à l’autre, peuvent s’accentuer si la personne décide définitivement d’arrêter le tabac», note Dr Hamdi. En effet, précise-t-il, tout dépend, entre autres, de la personnalité du fumeur, sa détermination, le degré de sa résistance et sa façon de travailler sur lui-même. L’expert tient à souligner que le corps finit par s’adapter au changement et que le plus important est de persévérer en adoptant quelques réflexes. À titre d’exemple, note-t-il, «quand on a envie de fumer une cigarette, il faut résister entre 3 et 7 minutes». Mais l’idéal, ajoute-t-il, est de se faire accompagner par un professionnel de la santé. «Les études ont montré que les gens qui se font assister par des professionnels de la santé réussissent mieux ce processus et parviennent effectivement à arrêter définitivement la cigarette», note l’expert. Par ailleurs, Dr Hamdi insiste sur l’importance de boire abondamment de l’eau pendant la rupture du jeûne, de faire des activités de distraction comme le sport et la lecture et surtout d’éviter les espaces de fumeurs. L’environnement, particulièrement la famille, doit aussi aider le fumeur à se débarrasser complètement de la dépendance au tabac et jouir d’une vie saine et calme.  

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