Inclusion économique des jeunes: dispositif d’accompagnement en projet

Le secteur formel n’emploie que 12% de la population active de la région tandis que les emplois disponibles sont généralement précaires

Le département de l’Inclusion économie planche sur le déploiement d’un programme pilote d’insertion économique des jeunes et de promotion de l’entrepreneuriat. À la clé, des Espaces emplois pour l’accompagnement de 40.000 jeunes à l’horizon 2024, des programmes de formation par apprentissage ciblant 15.800 apprentis, un réseau de 8 Centres d’appui à l’entrepreneuriat et au développement économique et un soutien sur mesure au développement des chaînes de valeurs à fort potentiel de création d’emplois. Si la formule réussit Marrakech-Safi, elle sera généralisée à d’autres régions du Royaume.

Bonne nouvelle pour la population des jeunes dans la région de Marrakech-Safi. Le département de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences entend mettre en œuvre un programme pilote de soutien à l’insertion économique des jeunes dans la région. Le programme qui bénéficie d’un appui financier de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) vise l’amélioration de l’insertion économique des jeunes notamment les chômeurs, inactifs, et ceux travaillant dans l’informel. Il cherche également à mettre en place un écosystème de promotion de l’entrepreneuriat et des appuis aux chaînes de valeur à haut potentiel de création d’emplois pour les jeunes. L’initiative qui court jusqu’en 2024 s’articule autour de trois composantes.

La première porte sur l’amélioration de l’employabilité et l’inclusion économique des jeunes. Ainsi, des espaces emplois pour les jeunes seront mis en place dans la région. Leurs missions : l’information, le profilage, l’orientation et l’accompagnement de 40.000 jeunes. Cette composante prévoit également la mise sur les rails de programmes de formation par apprentissage et des formations qualifiantes adaptés aux besoins du marché du travail aux niveaux local, provincial et régional avec un focus sur l’accompagnement et l’insertion professionnelle des bénéficiaires. L’objectif étant d’atteindre à la fin de la durée du projet des effectifs de 15.800 apprentis et 3.200 bénéficiaires de la formation qualifiante.

La deuxième composante du programme, elle, consiste en un soutien à la création d’opportunités économiques et à l’entrepreneuriat des jeunes ainsi que le développement des filières à fort potentiel dans la région. Sur le terrain, cette mesure se matérialisera par l’installation d’un réseau de 8 Centres d’appui à l’entrepreneuriat et au développement économique local. Ces plateformes abriteront l’ensemble des acteurs de l’écosystème. De même, un soutien au développement des chaînes de valeurs à fort potentiel de création d’emploi sera institué. Enfin, la troisième composante du programme portera sur la gouvernance de l’initiative à travers le renforcement des acteurs régionaux et provinciaux pour la gestion du programme et la mise en place de politiques régionales devant aboutir à l’amélioration de la compétitivité des entreprises régionales en levant les principales contraintes identifiées au niveau de la région.

Précarité de l’emploi

«La région de Marrakech-Safi partage des caractéristiques similaires à celles des autres régions du pays notamment en termes des défis de l’insertion économique des jeunes (démographie, marché du travail et contraintes du secteur privé). Ce qui en fait une région tout à fait appropriée pour tester de nouvelles approches qui pourront être répliquées ailleurs à l’avenir», explique le ministère. Dans la région, le chômage est élevé, notamment parmi les jeunes et les femmes. Un exemple, pour la population âgée de plus de 15 ans, 49% sont inactifs dont 70% sont des femmes. De même, la population jeune est peu qualifiée ou sa qualification ne correspond pas à celle demandée par le secteur privé. La création d’emplois est également insuffisante partiellement à cause du manque de dynamisme du secteur privé. Le secteur formel n’emploie que 12% de la population active de la région tandis que les emplois disponibles sont généralement précaires. «Les investissements dans l’acquisition de compétences et les programmes de formation professionnelle doivent être concentrés sur la demande du secteur privé avec un meilleur appui pour la formation dans le cadre de l’emploi et l’inclusion économique effective des bénéficiaires», souligne le département de l’Inclusion économique.

Côté formation, le système d’acquisition des compétences dans la région est caractérisé par une formation théorique avec des priorités décidées au niveau central et un appui «limité» à l’emploi et à l’insertion des stagiaires. Autre constat du ministère, la prédominance de la formation résidentielle au détriment de l’apprentissage limite les opportunités pour les jeunes peu qualifiés, souvent en abandon scolaire. Mais tout n’est pas sombre dans la région. En effet, l’insertion professionnelle et les taux d’emploi des diplômés de la formation professionnelle dans la région sont en général meilleurs que les taux nationaux. Seul bémol, les difficultés d’organisation de la formation par apprentissage sont dues au manque de mécanismes de coordination entre les institutions de formation et le secteur privé. Ce qui fait que le nombre de bénéficiaires demeure modeste.
 


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