Art & CultureLe Matin

«La machine à rêver», une statue de Niki de Saint Phalle au MMVI

La sculpture est prêtée au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain par le collectionneur français d’origine marocaine Michaël Benabou pour une durée de deux ans.

Une belle œuvre de Niki de Saint Phalle, l’artiste femme la plus connue au XXe siècle pour ses nanas joyeuses et libres, est accueillie au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI). «La machine à rêver», conçue en 1970, investit le parvis du Musée pour le grand bonheur du public marocain, notamment r’bati. Derrière cette initiative, la générosité du collectionneur français d’origine marocaine Michaël Benabou, qui a prêté cette sculpture au Musée. Selon le président de la Fondation nationale des musées (FNM), Mehdi Qotbi, le collectionneur a fait part de son admiration pour tout ce que «S.M. le Roi Mohammed VI a fait pour la culture et la place qu’il lui a donnée». Grâce au Musée MMVI, les passionnés de l’art peuvent admirer l’œuvre de l’une des plus grandes artistes qui fait la fierté des grands musées du monde.
D’après Mehdi Qotbi, cette œuvre colorée est prêtée au musée pour une durée de deux ans, «peut être renouvelable». La statue symbolise les rêves, les espoirs et les ambitions des femmes. Une thématique primordiale dans l’œuvre de l’artiste qui exprime, à travers ses œuvres, sa vision féministe et engagée.

Niki de Saint Phalle a voulu tout au long de sa carrière, affirmer le pouvoir des femmes. Elle s’inscrit aujourd’hui dans la conscience du public international comme une icône du mouvement féministe. Sa perspective émancipatrice est plus que jamais pertinente, car ses œuvres témoignent des traumatismes vécus et surmontés par les femmes. «La machine à rêver» est un nouveau bouquet de lumière et de couleurs offert à Rabat par le MMVI. Exposée non loin du «Guerrier massaï» d’Ousmane Sow, du «Cheval» de Fernando Botero, des sculptures d’Ikram Kabbaj et Farid Belkahia, cette statue complète le parc de sculptures déjà présentes sur l’esplanade du Musée.

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Les créations atypiques de Niki de Saint Phalle

Niki de Saint Phalle est une artiste franco-américaine née à Neuilly-sur-Seine en 1930 et décédée à San Diego en 2002. Plasticienne, peintre, graveuse, sculptrice et réalisatrice de films, elle entame sa carrière comme mannequin et comédienne. À la suite d’un krach boursier, sa famille s’installe à New York en 1933 et revient en France en 1951. Elle commence à peindre en 1952 et réalise ses premiers assemblages en 1956. Elle se révèle au grand public en 1961 avec les «Tirs», installations durant lesquelles les spectateurs tirent sur des poches de couleurs qui éclatent en éclaboussant des assemblages de plâtre. Fortement perturbée par un père incestueux, les «Tirs» sont un moyen d’extérioriser ses démons intérieurs. «Un assassinat sans victime. J’ai tiré parce que j’aimais voir le tableau saigner et mourir». C’est ainsi que Niki de Saint Phalle évoquait les «Tirs». En 1960, elle devient membre du groupe des Nouveaux réalistes. En opposition à la féminité féroce des «Tirs», l’artiste réalise des poupées grandeur nature intitulées «Nanas». Ces femmes plantureuses et colorées en polyester, grillage et papier mâché rappellent par leur nom une femme moderne et par leurs formes la silhouette féminine. Certaines de ces «Nanas» sont en exposition permanente à Hanovre en Allemagne. Les «Nanas» de Niki ont fait sa réputation du jour au lendemain. Elles seraient le symbole de la femme joyeuse et libre qui danse dans un univers de musique, de sons et de joie.


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