Le Maroc ne risque aucun délestage ou coupure d’électricité

Malgré la flambée des prix du charbon sur le marché international, le Maroc ne risque aucun délestage ou coupure de courant électrique. C’est ce qu’affirme Younes Maamar, fondateur d’EONE, administrateur indépendant à Londres de Chariot, et ex-DG de l’Office national de l’électricité qui a été invité de «L’Info en Face» du Groupe Le Matin. Il précise que l’ONEE jouerait la fonction de caisse de compensation du secteur électrique. Younes Maamar appelle, toutefois, à la création d’un environnement de compétition intra-périmètre dans la distribution, qui devrait, in fine, permettre de baisser les prix.

La flambée des prix énergétiques à l’international a fait passer à 400 dollars les cours du charbon. Une nette hausse qui n’a, toutefois, pas affecté le prix du kilowattheure au Maroc. «Il y a quelqu’un qui devrait payer et c’est l’ONEE», souligne Younes Maamar. Le fondateur d’EONE, Administrateur indépendant à Londres de Chariot, ex-DG de l’Office national de l’électricité (ONEE) s’exprimait lors de son passage sur l’Info en Face du groupe «Le Matin». Au micro de Rachid Hallaouy, il précise que l’ONEE jouerait ainsi la fonction de caisse de compensation du secteur électrique. «Si demain l’ONEE devait devenir privé, lui demander de porter la facture énergétique aurait été impossible», relève-t-il.

Selon Younes Maamar, l’Office joue un peu le rôle de caisse d’absorption. «Aujourd’hui, le secteur de l’électricité, en consolidé, peut être un secteur en bénéfice net. Or pour le coût du produit fini, il y a plusieurs intervenants : la production marchande, la production de centrales de services publics, le transport et les distributeurs. Il y a certains éléments du maillon qui ont une position de rente parfois quasi indécente, et il y a des autres comme l’ONEE qui ont une posture où ils se retrouvent à absorber tous ces points», explique-t-il. Interrogé sur la menace de délestage ou coupure du courant, l’ex-DG de l’ONEE affirme qu’il n’y a pas à s’inquiéter. «Dans un secteur aussi complexe, il faut tempérer. Chez nous, le risque n’existe pas. Nous avons un réseau qui s’est renforcé dans sa stabilité et dans sa capacité de production. Maintenant, il faut agir sur l’offre et la demande».

Concernant la distribution d’électricité, le fondateur d’EONE pointe du doigt «un souci de fonction». Pour lui, le secteur de l’électricité est «éminemment capitalistique» et que le nouveau modèle de développement «plaiderait pour quelque chose de plus volontariste». C’est pourquoi Maamar appelle à la création d’un environnement de compétition intra-périmètre, qui devrait, in fine, permettre de baisser les prix. «C’est de là que viennent la réduction des coûts et l’amélioration des prix des services pour les citoyens et non par la cartellisation». Selon lui, le secteur nécessite la mise en place du principe d’open access. Un principe qu’il définit par «une tarification non discriminatoire. Et c’est de cette façon que nous pouvons contribuer à améliorer la qualité de la distribution d’électricité et à la réduction des prix», estime-t-il.

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