Art & CultureLe Matin

Le monde arabe célébré à Rabat à travers une exposition de l’IMA

La Fondation nationale des musées et l’Institut du monde arabe poursuivent leur fructueuse collaboration à travers la concrétisation d’une magnifique exposition rassemblant 116 œuvres d’artistes issus de 18 pays du monde arabe. Une grande première, puisque cette collection est offerte à voir au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat pour la première fois avant même d’être exposée à Paris.

L’auditorium du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat a accueilli, le 28 février, la conférence de presse de l’exposition «Modernités arabes, collection du musée de l’Institut du monde arabe». La présentation de cette collection du Musée de l’IMA s’est déroulée en présence de Son Excellence l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, de Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées, de Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, de Nathalie Bondil, commissaire de l’exposition et directrice du musée et des expositions de l’IMA et de Abdelaziz El Idrissi, co-commissaire de l’exposition et directeur du MMVI.

La Fondation nationale des musées (FNM) et l’IMA poursuivent ainsi leur fructueuse collaboration à travers la concrétisation de cette magnifique exposition rassemblant 116 œuvres d’artistes issus de 18 pays du monde arabe. Une grande première, puisque cette collection est offerte à voir pour la première fois avant même d’être exposée à Paris. Donc, à partir de ce 1er mars, le public de Rabat pourra apprécier ces œuvres qui ont pu élire domicile au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) grâce à l’excellent travail des équipes des deux institutions. À ce propos, Mehdi Qotbi n’a pas manqué de souligner le soutien permanent de l’IMA à la FNM depuis sa création. «Jack Lang n’était pas uniquement un ministre de la Culture en France, mais il a aussi fait tellement de choses pour la culture et donné une voix au monde arabe, dont la voix était inaudible en France. Je tiens à le remercier pour cette exposition éblouissante qu’il nous a fait l’honneur de présenter en premier lieu au Maroc», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse  

Modernités arabes : Une majorité de peintures, mais aussi des sculptures, des photographies et des œuvres graphiques 

De son côté, la commissaire de l’exposition, Nathalie Bondil, a indiqué que ce projet a été réalisé en grande collégialité et sous l’initiative de la FNM. «C’est une exposition qui réunit plusieurs grandes écoles. Pour ce faire, nous avons collaboré, avec les équipes du commissariat et le précieux travail de la scénographe Isabelle Timsit, pour faire un parcours d’une très grande élégance qui montre l’importance d’avoir un musée d’art contemporain arabe à l’IMA que nous avons lancé le 2 février dernier avec notre président, Jack Lang. Cette exposition est autant importante parce qu’elle fait découvrir, à travers 18 nations, une grande pluralité de perspectives, non pas pour enfermer le concept d’arabité, mais pour pouvoir l’exposer dans tous ses liens et dans tous ses dialogues extrêmement fructueux que ces écoles ont pu nourrir avec l’Orient et l’Occident, depuis près d’un siècle. C’est un projet aussi pour découvrir les acquisitions que nous avons pu avoir grâce aux donateurs Claude et France Lemand», ajoute-t-elle.

Cette collection présente un riche panorama sur les avant-gardes des modernités plurielles des pays du monde arabe depuis 1945 à nos jours, avec une majorité de peintures, mais aussi des sculptures, des photographies et des œuvres graphiques d’artistes originaires du Maroc, d’Algérie, d’Arabie saoudite, du Bahreïn, d’Égypte, des Émirats arabes unis, d’Irak, de Jordanie, du Liban, de Libye, de Palestine, du Qatar, du Soudan, de Syrie, de Tunisie et du Yémen. Pour le co-commissaire Abdelaziz El Idrissi, «cette exposition retrace le parcours de l’art dans les pays arabes à partir de presque 120 œuvres, qui s’inscrivent dans la chronologie, mais aussi dans les thématiques portées par ces artistes et leur engagement à travers l’art, de tout ce qu’ils ont vécu avant l’indépendance, pendant l’indépendance et après l’indépendance». Très enthousiasmé par ce projet, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a affirmé que «cette exposition souligne, encore une fois, la confiance et la relation d’amitié, entre la FNM et les institutions muséales françaises. Et grâce à Qotbi et Lang, cette coopération s’est inscrite dans une logique de respect mutuel et de réciprocité. Puis, ce projet s’inscrit aussi dans notre mission qui est de favoriser et d’entretenir un dialogue des plus féconds entre nos deux cultures».

De son côté, Jack Lang a qualifié la concrétisation de ce projet de grand jour pour le Maroc, pour la France et pour l’IMA pour faire la part égale entre l’histoire, le présent et le futur. «Ce que nous vivons aujourd’hui avec cette exposition est la première expression du nouveau musée de l’IMA. C’est la première fois que des chefs d’œuvres de l’IMA sortent de leur bulle et sont présentés hors de France. Des œuvres qui illustrent l’extraordinaire créativité du monde arabe».

En effet, les œuvres exposées révèlent la pluralité de la modernité arabe en arts visuels et témoignent à travers le parcours de la dynamique créative de ces artistes. Le parcours est réfléchi de manière à dresser les différents axes qui retracent leurs travaux et présentent la diversité de leurs perceptions et leurs préoccupations. Pour la scénographie de cette exposition, Isabelle Timsit explique que l’idée était de faire une exposition épurée et sobre, afin que les œuvres des artistes dialoguent entre elles. «Ainsi, on a placé des meurtrières pour faire communiquer les œuvres, en optant pour des couleurs très sobres pour avoir une lecture assez juste. Puis, on a inséré des sculptures au milieu de l’exposition pour avoir une homogénéité entre peinture et sculptures, et ce en privilégiant le côté esthétique que celui chronologique», précise Isabelle. 

Hommage à la galerie L’Atelier (1971-1991)

En parallèle à cette exposition et pour compléter ce voyage à travers les œuvres du monde arabe, la Fondation nationale des musées rend hommage à la galerie L’Atelier, dont les initiateurs, Patrice et Pauline Demazière, ont démarré dans les années 1970 où la peinture n’était pas dans les mœurs du Maroc.
Rappelons que cette galerie était pionnière dans la mise en valeur des artistes marocains fondateurs de la modernité, notamment Mohamed Melehi, Mohamed Chebaa, Farid Belkahia, Miloud Labied, Mohamed Kacimi, ainsi que d’autres figures importantes de l’art plastique du Maghreb-Machrek. Ainsi, dans un dialogue croisé, cet hommage participe à dresser une histoire commune des modernités plurielles. Cet hommage a pour objectif de mettre en avant la vivacité et la richesse artistique et culturelle marocaine de ces années qui furent une période déterminante dans l’avènement de la modernité au Maroc et sur la scène internationale.

Lire aussi : L’Institut du monde arabe et la Fondation nationale des musées du Maroc initient des projets communs 

 


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