Art & CultureLe Matin

Le réalisateur Zeghou célèbre le tatouage à travers «Mémoire du corps»

Écrit et réalisé par Mohamed Zeghou, le long métrage documentaire-fiction «Dakirat Al Jassad» (Mémoire du corps) célèbre l’histoire du tatouage au Maroc. Le tournage des scènes de ce film, produit par Lhoucine Hanine, vient d’être bouclé, très récemment, dans plusieurs régions du Royaume.

En 52 minutes, le réalisateur évoque, dans ce documentaire, un aspect caché dans la conscience de la femme marocaine, et ce en allant l’explorer dans plusieurs tribus, dont la tribu Aït Seghrouchen de la province de Taza, puis Taroudant, Khénifra, Al HoceÏma, Tinghir, Khémisset, Tiflet et Kelâat M’Gouna. «L’idée de faire ce documentaire m’est venue quand ma sœur, qui avait un tatouage, en revenant du Haj, avait éprouvé une sorte de remords et elle a voyagé en France pour s’en débarrasser». Et d’ajouter que le choix du tatouage est, pour lui, le travail sur un certain art et un patrimoine culturel, populaire, sociétal et humain, qui est en voie de disparition. «Sachant que ces rituels, coutumes et traditions se trouvent seulement au Maroc et en Afrique du Nord, surtout dans les régions berbères. C’est ce qui donne au film une sorte d’originalité et de distinction». Le titre de ce film est, selon le réalisateur, un rappel à ces femmes de leur enfance, leur histoire, leur terre et leurs coutumes, qui leur font porter cet héritage culturel, patrimonial, anthropologique et sociologique, malgré l’intimidation et les répercussions de ces dessins, qu’elles portent avec défi et détermination. «Nous avons trouvé certains problèmes dans le tournage, notamment dans la recherche de femmes qui veulent parler et évoquer leurs secrets cachés à travers la magie des tatouages. Par ailleurs, toutes les femmes que nous avons pu questionner ont, en général, raconté des histoires d’enfance et des souvenirs agréables.

Puis, elles ont révélé que les tatouages sont un symbole de beauté, de fertilité et de mariage, soulignant qu’ils font partie de l’identité et de l’expression de l’âme et du corps. Ils constituent, aussi, la liberté de dessiner des rêves sur le corps, comme on le trouve, par exemple, dans de nombreuses autres formes et symboles artistiques tels que les tapis, les danses et le chant». Il a expliqué que le tournage de ce film révélait la richesse culturelle et artistique marocaine, et la diversité de l’identité marocaine amazighe, qui appelle à davantage de recherches et d’œuvres cinématographiques. De son côté, le producteur, Lhoucine Hanine, a souligné l’intérêt de ce genre de sujets au cinéma, car ils mettent en lumière un aspect important des valeurs culturelles et sociétales qui distinguent notre pays dans sa relation avec le reste des cultures universelles et humaines.

Parcours du réalisateur

Natif de la ville de Tinghir, Mohamed Zeghou a choisi d’étudier le cinéma et l’audiovisuel, en obtenant une licence dans la réalisation. À ses débuts, il a travaillé comme technicien de la photographie et de l’éclairage, puis comme premier assistant-réalisateur dans de nombreux films étrangers. Ensuite, il a rejoint l’Institut du cinéma d’Ouarzazate pour travailler comme encadreur à la Division de la photographie, et réalise deux documentaires et deux courts métrages. En 2015, il a intégré Al Aoula comme réalisateur, où il a réalisé un certain nombre d’émissions et de documentaires, dont le plus important était «Faido Al Atae Ala Darbi Annamae» (L’abondance de dons sur le chemin de la croissance) dans le cadre de la célébration du vingtième anniversaire de la Fête du Trône.


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