EconomieLe Matin

Les chantiers de BAM pour renforcer la résilience du secteur bancaire

Marché alternatif des créances en souffrance, encadrement de l’effet de levier des banques, limitation du risque du taux d’intérêt, réglementation des actifs immobiliers acquis par voie de dation en paiement et vente à réméré… La Banque centrale est sur plusieurs fronts. Son objectif, renforcer davantage la résilience du secteur bancaire dans un contexte infecte d’incertitudes. Le point des chantiers qui devront bétonner la santé d’un secteur névralgique de l’économie nationale.

Le chantier de création d’une structure de défaisance pour les créances en souffrance avance lentement, mais sûrement. La commission chargée de ce dossier (constituée de Bank Al-Maghrib – BAM, des acteurs de l’écosystème bancaire, du département des Finances, du Secrétariat général du gouvernement et du Fisc) a engagé un consultant afin de boucler le volet juridique régissant ce futur marché. «Les cadres juridique et fiscal constituent le socle de ce projet. Actuellement, le volet juridique est en construction. Les volets fiscal et opérationnel suivront. L’architecture globale de ce marché doit être claire et bien solide de manière à séduire les investisseurs», explique Hiba Zahoui, directrice de la Supervision bancaire au sein de la Banque centrale, lors du point de presse dédié à la présentation du rapport 2021 de la supervision bancaire, le 25 juillet à Casablanca.

Selon la responsable, les créances en souffrance ont culminé à 85,1 milliards de dirhams à fin 2021, affichant une progression de 8,5% sur un an. Dans ce tableau, le provisionnement de ces créances par les banques aura atteint 57,4 milliards de DH, soit un taux de couverture de 68%. «En dépit de la hausse de la sinistralité, les banques ont été résilientes grâce aux bons fondamentaux pré-crise et aux mesures de réponse aux effets de la pandémie», précise Madame supervision bancaire de BAM. Afin de renforcer cette résilience, la Banque centrale affirme avoir adopté plusieurs réformes prudentielles.

Concrètement, il s’agit de l’encadrement de l’effet de levier des banques. Cette mesure, en vigueur depuis mars 2021, a pour objectif de limiter l’accumulation de l’effet de levier dans le secteur à travers un minimum réglementaire sur base individuelle et consolidée de 3%. Autre réforme, l’encadrement du risque de taux d’intérêt encouru par les banques. Selon Zahoui, cette disposition, dont l’opérationnalisation est prévue pour le 1er janvier 2023 avec un délai de transition sur 2 ans, limitera l’exposition des banques au risque de taux d’intérêt à travers un indicateur mesurant le rapport entre les pertes potentielles subies dans des scénarios de stress de taux et les fonds propres des banques. Ainsi, le maximum réglementaire sera de 15%. Dans l’immobilier, la Banque centrale a instauré une mesure en vue d’encadrer les positions sur actifs hors exploitation. Celle-ci porte, en effet, sur les actifs immobiliers acquis par voie de dation en paiement et vente à réméré et impose des exigences additionnelles en fonds propres en fonction de la durée de détention. Selon Zahoui, le stock de ces actifs totalise près de 20 milliards de DH.

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Le réseau bancaire se rationalise

C’est une tendance qui s’est confirmée en 2021. Le réseau bancaire se rationalise tandis que celui des établissements de paiement s’accroît davantage à la faveur du démarrage des nouveaux acteurs et de l’accroissement des canaux digitaux. Ainsi, pas moins de 117 agences bancaires ont été fermées en 2021, réduisant le réseau à 6.056 unités à fin 2021. Pendant ce temps, les banques ont poursuivi l’installation des guichets automatiques dont le nombre a atteint 7.940 avec l’arrivée de 206 nouvelles unités à fin 2021. Du côté des établissements de paiement, BAM dénombre 9.751 agents à fin 2021, suite à l’ouverture de 7.816 unités supplémentaires.


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