Art & CultureLe Matin

Les premières séries d’animation 100% marocaine bientôt à l’écran

Le Royaume fait sa grande entrée dans le monde de l’animation avec deux séries 100% marocaines qui seront bientôt à l’écran. Fruits de collaborations entre le Studio Artcoustic et les chaînes de télévision nationales Al Oula et 2M, les concepts originaux ont pour visée de promouvoir le patrimoine culturel du pays et ses contes ancestraux tout en valorisant le savoir-faire local. Rencontre avec les deux protagonistes de cette aventure animée, Ali Rguigue, fondateur et directeur général du Studio Artcoustic, et Mustapha Swinga, directeur de création au sein de l’agence.

Lorsqu’on évoque les films d’animation, les noms des mastodontes Studio Ghibli (Japon) et Pixar (USA) nous viennent tout naturellement à l’esprit. Toutefois, de nouveaux studios créatifs fleurissent aux quatre coins du globe depuis quelques années, parmi lesquels Artcoustic qui vient offrir aux Marocains le premier contenu animé aux couleurs du Royaume. “Il s’agit de films d’animation pour enfants. Ils ont pour vocation de mettre la lumière sur la culture marocaine et la rendre plus accessible aux enfants. L’idée est partie de nos souvenirs de jeunesse, puisqu’on a grandi avec les grands classiques de l’époque en matière de dessins animés, tels que Goldorak ou Captain Majid qui sont très éloignés de notre culture marocaine. Le but est d’offrir aux petits des idoles proches de leur culture et auxquels ils peuvent s’identifier”, nous confie Ali Rguigue. Pour ce faire, “la série animée, qui sera diffusée en septembre sur la chaîne Al Oula, a puisé son ADN dans les histoires marocaines anciennes, des causes actuelles telle que l’écologie, mais aussi les contes traditionnels et leurs morales intemporelles. Le programme destiné à 2M est inspiré quant à lui d’un personnage historique qui a marqué l’histoire de l’aviation sur le continent africain. L’idée est de faire découvrir des héros qui font partie de notre histoire”, précise Mustapha Swinga.
 

L’animation, une industrie naissante au Maroc

Les industries culturelles et créatives sont en plein essor dans le monde, tout particulièrement le secteur de l’animation. Toutefois, cette filière n’en est qu’à ses prémisses au Maroc. “L’industrie de l’animation a fraîchement fait son entrée au Maroc, certes, mais la demande est en hausse exponentielle grâce à notre potentiel artistique et notre adaptabilité technique qui font que l’on commence à concurrencer des pays comme la Chine ou l’Inde dans le domaine. Nous recevons également des demandes de grands studios européens pour contribuer à des contenus d’animation incluant des faits historiques liés au Maroc, sans oublier les projets entamés en collaboration avec la Corée du Sud”, explique Ali Rguigue avant d’ajouter : “D’un point de vue économique, le Maroc a tout à gagner en soutenant ce secteur, car c’est une industrie prometteuse et prospère. Ce secteur ne pourra prendre au Maroc que dans un esprit synergique impliquant les professionnels du secteur et les jeunes souhaitant se professionnaliser dans le domaine”. 

 

La formation au cœur des priorités 

“Aujourd’hui, nous avons réussi, au même titre que deux autres studios, à poser les premières pierres de cette industrie au Maroc, cela permet de combler le vide et de répondre aux demandes croissantes. Cependant, malgré le fort potentiel humain et les ressources techniques, le Maroc manque cruellement d’encadrement pédagogique pour former les futurs acteurs du secteur”, déplore Ali Rguigue. Face à cette carence, il décide de créer la première école dédiée à l’animation, baptisée « Flow Motion School », fondée en partenariat avec l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), le CPDH de Hay Hassani et la Fondation Azura. L’école propose ainsi une formation professionnalisante sur 10 mois, offrant à ses étudiants toutes les qualifications nécessaires aux métiers de l’animation 2D afin d’intégrer le milieu du travail plus rapidement. Une initiative qui sera renforcée par “des résidences artistiques, et des programmes d’échanges culturels qui sont en cours de négociations avec de très grandes écoles européennes pionnières dans le métier de l’animation”, nous confie Ali Rguigue. 

Le facteur humain est ainsi décisif pour la prospérité du secteur au Maroc, une vision partagée par Mustapha Swinga qui considère que « les jeunes passionnés par le domaine de l’animation sont l’avenir de cette industrie qui a de très beaux jours devant elle si on lui accorde les moyens en accompagnant ces talents”. 

 


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