«Morjana» de Jamal Souissi dans les salles nationales
Le premier long métrage «Morjana» de Jamal Souissi a fait sa sortie nationale depuis le 1er février. Il est, actuellement, programmé à Tanger (Alcazar), Rabat (Renaissance), Casablanca (Eden Club et Rif) et Tétouan (Avénida).
Rappelons que la première programmation internationale de «Morjana» lui a rapporté le Prix du meilleur film arabe au 37e Festival du cinéma méditerranéen d’Alexandrie, et ce dans la compétition «Nour Chérif du film arabe». Un bel exploit pour ce film rentrant dans la catégorie du «Cinéma d’auteur», car il met en exergue la culture de son réalisateur, ainsi que ses axes d’intérêts artistiques et autres aspects personnels.
Cette œuvre cinématographique raconte, en l’espace de 1 heure 40 minutes environ, l’histoire de Morjana, une jeune Marocaine obsédée par l’art de l’opéra.
Vivant à Paris, Morjana a toujours souhaité retourner dans sa ville natale Tanger pour réaliser son rêve, qui est d’implanter cet art dans son pays d’origine. Mais, le spectacle d’opéra «Carmen», où elle joue le rôle principal aux côtés du jeune homme avec lequel elle entretenait une relation d’amour, ne s’est pas réalisé. Et ce en raison d’un incendie qui s’est déclenché dans la salle, suite auquel son amoureux est décédé. Malgré cela, Morjana n’a pas baissé les bras et a essayé de toutes ses forces, avec le soutien de sa mère, professeure de musique et de son père, dramaturge et professeur de théâtre, d’affronter divers obstacles, pour réaliser son rêve. Mais, cette fois-ci avec son fils Ghali, fruit de son amour.
Selon le réalisateur Jamal Souissi, «ce film représente le combat d’une femme, armée par la culture universelle et l’art dans toutes ses formes… la femme qui est l’origine de toute naissance du nouveau, du beau, du durable». Jamal Souissi, qui a toujours accordé beaucoup d’importance à la femme dans ses films, estime que c’est le pilier de la société à tous les niveaux. «Morjana est l’exemple parfait de cette femme, qui se bat au quotidien pour avancer et s’imposer dans une société qui n’est toujours pas clémente envers elle. Sachant que l’art, la créativité, le courage et le savoir… sont les vraies armes pour faire avancer les visions positives…», poursuit-il.
Dans ce film, on voit le combat de cette femme face à une réalité sociale, dure et injuste, dominée par une mentalité pétrifiée et négative… Pour sa liberté personnelle dans sa nouvelle situation, l’héroïne du film lutte désespérément, défiant les coercitions de la société et la futilité de ses solutions alternatives. De par sa thématique très touchante, «le film porte aussi un message de tolérance, d’acceptation et met en avant la puissance et la solidarité de la famille marocaine au-delà des stéréotypes étiquetés sur cette dernière», indique le réalisateur.
Avec un scénario de Jamal Souissi co-écrit avec Abdelkader Al Mansoure et Karima El Kadaoui, les personnages du film ont été campés par Hanae Bouab (Morjana), Abdellah Bensaid (Adil), Sid Ahmed Agoumi, Nadia Niazi, Farida Ouchani, Hamza El Yamlahi, Nadia Kounda, Anne Loiret, Samira Ktiri, Soumaya Akaaboun, Ahmed Boulane et Nisrine Adam.
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Biographie
Natif de Tanger, le réalisateur, producteur, producteur exécutif et coproducteur Jamal Souissi est diplômé en Littérature générale et comparée. Il est, aussi, titulaire d’un diplôme de l’Institut d’études et de recherches théâtrales et cinématographiques à la Sorbonne, Paris III. Il a travaillé comme producteur exécutif et directeur de production de plusieurs films marocains et étrangers à l’instar de «La Bataille des Trois Rois» de Souheil Ben Barka, «Loin» d’André Téchiné, «The Grid» de Mikael Salomon, «The Goverment Inspector» de Peter Kosminsky, «Une Minute de soleil en moins» de Nabil Ayouch, «Black Hawk Down» de Ridley Scott. Jamal est fondateur de la maison de production Tangerine Cinéma Services et a occupé plusieurs postes dans divers organismes de cinéma, dont celui, actuellement, de président de la Chambre marocaine des producteurs de films.
