On s’attend à un nouveau genre de cinéma post-covid

On l’a vue récemment dans le film «Redemption Day» de Hicham Hajji. Sonia Okacha a brillé dans le rôle de Dina Mansouri, en charge de la sécurité de la célèbre archéologue américaine (Serinda Swan). L’actrice franco-marocaine nous parle de sa participation à ce long métrage, des rôles qu’elle rêve de jouer et de ses projets.

Vous avez joué récemment dans Redemption Day. Comment s’est passé le tournage de ce film international ?
C’était une belle expérience au niveau professionnel et humain. On a eu la chance de travailler avec une équipe soudée. Les comédiens marocains étaient fiers de faire partie de ce projet et d’encourager Hicham Hajji dans cette démarche de faire un film international impressionnant avec des acteurs comme Andy Garcia, Ernie Hudson, Gary Dourdan, Serinda Swan. On a eu de la chance de travailler avec eux, de rencontrer ces personnes simples, humbles et généreuses dans leur jeu, dans leur approche et qui aiment beaucoup le Maroc. On avait tous le sentiment de faire partie d’une superbe aventure.
Outre les têtes d’affiche, le film était aussi l’occasion de rencontrer de nouveaux talents comme Brice Bexter El Glaoui. Pour moi, c’était une expérience très enrichissante.

Comment était le travail avec le réalisateur Hicham Hajji ?

Il est un peu à son image. C’est quelqu’un d’exigeant et en même temps bienveillant. On sentait que ce projet lui tenait à cœur. Ce film était son bébé, il comptait sur nous pour le soutenir. C’est un réalisateur exigeant mais juste.

Comment vous voyez le cinéma marocain dans les années à venir notamment avec une nouvelle génération qui se dirige de plus en plus vers le niveau international ?

C’est compliqué aujourd’hui de savoir dans quel sens le cinéma va aller avec la crise sanitaire. C’est difficile de savoir si les salles vont réussir à coexister et à passer ce cap. Mais je suis très optimiste pour le cinéma marocain. La nouvelle génération de réalisateurs, de producteurs, d’acteur et d’actrices est de plus en plus dans une démarche internationale avec un public plus large. C’est très encourageant de voir cette jeune génération qui parle plusieurs langues, formée un peu partout et qui a de l’expérience dans différents domaines. Si la crise passe, le cinéma marocain devrait avoir de beaux jours et on devrait voir apparaitre un cinéma d’un nouveau genre qui raconte de nouvelles choses avec de nouvelles têtes et de nouveaux messages.

Que pensez-vous de l’image de la femme véhiculée par les films nationaux ?
Je fais partie de ces actrices qui ne rentrent pas dans le cadre. On a besoin de rôles de femmes fortes qui représentent la société marocaine loin des clichés. Aujourd’hui c’est en train de changer : l’actrice incarne la diversité de la femme marocaine qui occupe une place importante dans une société modernisée sans renoncer à ses valeurs et traditions et c’est cela qu’il faut réussir à garder. Je pense que la place de la femme, pas uniquement que dans le cinéma mais dans la société en général, est en train d’évoluer dans le bon sens.

Des rôles que vous rêvez d’incarner ?
J’aime les rôles des femmes fortes, de caractère. Il y a plein de rôles que je voudrais incarner comme le personnage de Béatrix dans Kill Bill. Je pense aussi à Monster avec Charlize Theron qui a fait une vraie performance en jouant une psychopathe. J’adorerais jouer dans un film d’action comme Tomb Raider ou Lara Croft. Pourquoi pas un rôle de super héroïne dans un Avengers ? Je voudrais aussi jouer un rôle historique dans la même veine que Sayyida al-Hurra. Il y a une palette très large et plein de rôles que j’aimerai incarner.

Comment vous préparez vos rôles ?

Chacun a sa technique. Moi je prépare mes rôles longtemps à l’avance. Je me renseigne sur le personnage s’il a existé. S’il s’agit d’un personnage historique, je fais beaucoup de recherches pour comprendre le contexte de l’époque et la psychologie du personnage. C’est toujours important de connaitre la psychologie de son personnage et de connaitre son histoire même si on ne la raconte pas dans le film.
Il faut aussi travailler la langue pour avoir un accent standard et pouvoir prétendre à des rôles en langues étrangères. Je travaille aussi beaucoup avec le réalisateur pour connaitre sa vision ainsi que les autres comédiens.

Vous est-il arrivé de regretter un rôle ?
À partir du moment où j’accepte un rôle, je suis engagée. Je dis toujours : un bon scénario ne donne pas forcément un bon film mais un mauvais scénario ne donnera jamais un bon film. Même avec un bon scénario, on peut avoir de mauvaises surprises. Il m’est arrivé dans mes expériences de voir le résultat et dire ce n’est pas ce que je m’attendais mais du moment que je l’ai fait, j’y ai cru et je ne regrette pas. L’acteur fait sa performance et après le film n’est pas entre ses mains. Il y a également le ressenti personnel et celui du public qui peut être différent. De toutes les expériences, on ressort enrichi professionnellement et personnellement.

Un rôle que vous refuseriez d’interpréter. Et pourquoi ?

Quand je lis le scénario et que l’histoire ne me parle pas ou quand il y a des valeurs que je ne peux pas défendre. Il faut aimer et croire ce qu’on joue.

Quels sont vos projets ?

J’ai un projet de long métrage reporté plusieurs fois à cause de la Covid-19. Le confinement était l’occasion d’écrire un scénario de long métrage, une comédie. J’ai aussi écrit le scénario d’un court métrage qui permettrait de préparer le long. Je coécris avec une amie comédienne scénariste. J’ai la chance de faire un peu de radio.


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