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Rachid Boufous à coeur ouvert au Club de lecture du Groupe «Le Matin»

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Grand moment de nostalgie, de partage et de découvertes, jeudi 3 février au siège du Groupe «Le Matin» à Casablanca, lors de la présentation du roman «Chroniques du Détroit» par son auteur Rachid Boufous. Dans une ambiance littéraire amicale entre collègues, l’écrivain ou écrivain en devenir, comme il aime se décrire, s’est confié sur l’acheminement de son livre et sur sa passion de partager ses connaissances avec les Marocains. Rachid Boufous a ainsi ouvert le bal de ce Book Club qui se réunira une fois par mois. Cette première rencontre a été animée par Nabila Bakkass, journaliste du « Matin ».

Un début digital

Né sur les réseaux sociaux, «Chroniques du Détroit» est parti d’une envie de Rachid Boufous de raconter des nouvelles comme il aime et sait bien le faire. «Je publiais des petites histoires sur l’histoire du Maroc sur des hommes et des femmes qui ont construit la civilisation marocaine», nous a-t-il confié. Cet architecte-urbaniste de formation a publié sur Facebook plus de 90 histoires sur le Maroc et l’Andalousie depuis 2016. «Je ne suis pas un historien, mais un amateur de l’histoire», précise-t-il. Amoureux de l’histoire de son pays, Rachid voulait la partager avec un auditoire qui grandissait au fur et à mesure sur sa page Facebook. 150.00 personnes lisaient les écrits de Boufous qui a beaucoup écrit sur des sujets de société et sur des thèmes liés à son métier d’architecte. Si ses histoires généraient un grand intérêt auprès des lecteurs, pour Rachid il s’agit de son rôle de citoyen : «Je partage ce que j’apprends et j’essaie d’éclairer l’opinion publique sur certaines problématiques sociétales et urbanistiques».

Néanmoins, «Chroniques du Détroit» était un beau tournant dans son parcours d’écrivain. Ce beau voyage à travers la riche histoire du Maroc est rapidement passé d’un récit de 13 épisodes «inventés au jour le jour entre 22 h et 2 h du matin sur le smartphone de Rachid Boufous» puis sur sa page Facebook à un roman qui continue de captiver le lectorat. «Ce premier roman de Rachid Boufous est un succès. Le livre se vend très bien au Maroc et en France. C’est surprenant, car il a réussi en temps de crise et à une période où peu de gens lisent», témoigne Safaa Ouali des éditions le Fennec en parlant de leur «belle découverte».

Un beau mélange entre le fictif et le réel

Dans ce roman, Rachid Boufous dit être inspiré de personnes réelles pour créer ses personnages. «J’ai essayé de mettre une trame historique parce que je voulais raconter non seulement le Maroc international de 1923 à 1 956, mais aussi essayer de transposer une partie de cette histoire au début du 20e siècle où le Maroc a connu divers problèmes, diverses convoitises de puissances étrangères. Je raconte un peu cette fragilité de l’État marocain qui subissait une pression étrangère très forte. J’ai fait rentrer des personnages qui ont réellement existé notamment Caïd Harry Maclean qui était chef des armées au Maroc à l’époque du Sultan Moulay Hassan Ier et qui est resté à l’époque de Moulay Abdelaziz. Il y a aussi Caïd Raissouli et Walter Harris qui était le correspondant du “Times” à Tanger et qui est devenu ami des deux sultans et espion de S.M. britannique». Tous ces gens qui ont bien existé cohabitent dans «Chroniques du Détroit» avec d’autres personnages fictifs. Mais comment l’écrivain a-t-il découvert ces personnalités qui ont marqué l’histoire de Tanger ?»

Un grand travail de recherche

En grand amoureux de Tanger la cosmopolite, Rachid Boufous, passionné par les livres historiques depuis son jeune âge, s’est beaucoup documenté pour écrire la trame historique. «Heureusement, il y a beaucoup d’écrits sur cette période notamment “Le Maroc disparu” de Walter Harris, “Dans l’intimité du sultan” de Gabriel Veyre. Je me suis aussi inspiré d’historiens marocains comme Ahmed Naciri Naciri, Historien de la dynastie alaouite et Abderrahmane Ben Zidane auteur d’un livre sur le Protocole Royal».

Selon Rachid Boufous, Tanger est la ville la plus cosmopolite du Maroc et la moins marocaine du Maroc. «Tanger était portugaise. Elle est devenue britannique quand elle a été apportée en dote par la princesse portugaise Catherine de Bragance au roi Charles II d’Angleterre avec lequel elle devait se marier sur injonction du Roi d’Espagne à l’époque protecteur du Portugal. Tanger a été anglaise pendant 40 ans de 1640 à 1684. Il y avait plus de 15000 citoyens britanniques, mais les Marocains n’ont pas accepté cette occupation. Grâce à Khadir Ghaïlan, ils ont combattu les Anglais qui ont effacé les traces de leur présence à Tanger avant de partir».

Dans un riche échange autour de l’histoire de Tanger, Rachid Boufous a rappelé que cette ville n’est devenue marocaine qu’à partir de 1684 avec l’avènement de Moulay Ismail. «Tanger est redevenue un peu étrangère lors de la deuxième moitié du 19e siècle avec l’installation des légations étrangères», a-t-il souligné.

L’écrivain a également rappelé que la ville du détroit qui était une zone franche accueillant des Russes, Allemands… a eu du mal à récupérer un caractère 100% marocain. «Tanger a récupéré son dynamisme avec l’avènement de Sa Majesté le Roi Mohamed VI qui a réellement vu son potentiel», a-t-il précisé. Pour lui, les Tangérois ont gardé de leur histoire une façon de vivre mitigé entre ce qui est marocain et européen. Cette richesse a inspiré Rachid Boufous pour écrire un roman qui a réconcilié les Marocains avec leur histoire.


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