Art & CultureLe Matin

Rencontre avec Mohamed Alami Berrada

Invité du «Book Club Le Matin» autour de son ouvrage «Le Maroc à venir», l’écrivain et co-fondateur du «Moroccan Leadership Institute», Mohamed Alami Berrada a tenté d’apporter des réponses à des questions cruciales qui font débat dans la société. L’évolution des droits de la femme marocaine, la liberté d’expression au Maroc, les ressources humaines dans la fonction publique… Voici les principales idées à retenir.

«Book Club Le Matin» a reçu, à Casablanca, l’écrivain et co-fondateur du «Moroccan Leadership Institute», Mohamed Alami Berrada. Ce dernier a présenté son ouvrage «Le Maroc à venir» dans lequel il essaye d’apporter des réponses à des questions cruciales qui font actuellement débat dans la société.

À commencer par la nécessité d’injecter du sang neuf dans la fonction publique. Sur ce volet, Mohamed Alami Berrada propose de lancer un dispositif dans lequel les grandes entreprises peuvent détacher 1 ou 2% de leur effectif à la fonction publique. «Ce dispositif permettrait d’avoir des cadres de qualité dans la fonction publique», explique-t-il avant de noter la nécessité de garantir le droit de retour au collaborateur concerné pendant les 5 années qui suivent son détachement, et ce à salaire et poste égaux. En outre, Mohamed Alami Berrada estime qu’il est temps de changer la culture managériale dans le secteur public et d’inciter les collaborateurs à innover et à être une force de proposition tout en leur garantissant le droit à l’erreur.

Règle du tiers par genre

Personne ne peut nier que le chantier des droits de la femme a connu un développement important durant ces dernières années, mais force est de reconnaître qu’il existe encore des freins à lever. Mohamed Alami Berrada estime que pour «faire bouger les choses, il faut impérativement avoir des idées et des dispositifs, mais aussi et surtout des porteurs qui vont incarner les causes». Pour illustrer ses propos, l’auteur de l’ouvrage «Le Maroc à venir» a partagé l’exemple de Aïcha Chenna qui a incarné la cause des mères célibataires pendant des années au Maroc.
Concernant la parité genre aussi bien dans les entreprises que dans les administrations et les conseils et instances régionaux, Mohamed Alami Berrada propose d’instaurer la règle du 1/3 par genre. Concrètement, il s’agit d’avoir «un tiers de femmes, un tiers d’hommes et un tiers libre c’est-à-dire homme ou femme», explique-t-il. Et d’ajouter que ceci va permettre aux femmes de pouvoir «parler de leurs droits, partant du principe que pour peser au sein de l’entreprise, il faut un minimum d’un tiers.

IVG : une question de sécurité d’abord !

Autre sujet, et non des moindres, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) que l’écrivain défend fermement. «Il ne s’agit pas uniquement d’une problématique de liberté individuelle, mais aussi et surtout de sécurité», fait-il savoir. En effet, détaille-t-il, les enfants nés sans être désirés par les parents, que ce soit dans le cadre du mariage ou en dehors, subissent des carences affectives, alimentaires et financières, ce qui les rend plus susceptibles de tomber dans la délinquance.

La liberté d’expression, pilier du changement

Dans son ouvrage, Mohamed Alami Berrada revient également sur l’importance de la liberté d’expression pour garantir le développement et l’évolution de la société. S’exprimant sur ce volet, l’invité du «Book Club Le Matin» souligne que si la presse est considérée comme le quatrième pouvoir dans les véritables démocraties, c’est parce qu’elles ont la possibilité notamment de surveiller les abus de pouvoir et les conflits d’intérêts.

Pour rappel, le «Book Club Le Matin» est né d’une volonté du Groupe «Le Matin» de promouvoir la lecture et la culture. Le concept, qui en est à sa deuxième édition après une première année réussie, a pu se démarquer en tant que rendez-vous littéraire incontournable.

 


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