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Séisme : l’impact sur le déficit budgétaire estimé à 0,14% du PIB (Valoris)

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Quel impact du séisme sur le déficit budgétaire et quelle soutenabilité pour les finances publiques à la lumière du programme de reconstruction de 120 milliards de DH ? C’est l’objet d’une nouvelle étude réalisée par Valoris Securities sur la base d’un scénario que la société de Bourse a établi.

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Selon l’étude, le gouvernement estime que ce séisme n’aurait pas d’impact sur ses équilibres macroéconomiques, essentiellement grâce à une utilisation des dons collectés par le Fonds 126 sur le court terme ainsi qu’une réorientation d’une partie des programmes de développement des différents départements ministériels vers les zones touchées. S’ajoute l’utilisation des mécanismes d’aides et de financement auprès des institutions l’internationales.

Ainsi, plusieurs hypothèses émergent pour le financement du programme de reconstruction sans un impact majeur sur la loi de Finances (LF) 2024, selon le ministère du Budget. D’ailleurs, le Projet de loi de Finances (PLF) table tout de même sur un déficit budgétaire limité à 4% pour 2024, confirmant ainsi la volonté de l’État de ne pas le creuser davantage pour achever le projet de reconstruction.

Séisme : l’impact sur le déficit budgétaire estimé à 0,14% du PIB (Valoris)

En parallèle, le Fonds 126 a déjà permis de collecter 12 milliards de DH et devrait encore en collecter 3 milliards supplémentaires pour contribuer à hauteur de 15 milliards dans ce programme de reconstruction, soit près de 12,5% du montant total visé sur cinq ans. De même, le Fonds Hassan II y contribuerait pour 2 milliards de DH. Au niveau des financements extérieurs potentiels, le Royaume a pu conclure un accord de 1,3 milliard de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la résilience climatique, soit près de 13,3 milliards de DH, représentant 11% du budget alloué à la reconstruction. De plus, un accord de prêt avec la Banque européenne d’investissement (BEI) mobilisera près de 1 milliard d’euros au Maroc sur 3 ans. Le Royaume dispose également de l’option de la LCM (ligne de crédit modulable) d’environ 5 milliards de dollars, dont il bénéficie depuis avril 2023 auprès du FMI. L’activation de cette option permettrait de financer 43% du budget initial alloué, soit près de 51 milliards de DH. «Cependant, l’utilisation de ce mécanisme devrait renforcer le niveau de la dette externe, tout en privant le pays d’un mécanisme de taille pour faire face à d’éventuels chocs économiques. De ce fait, nous excluons son usage dans ce programme», expliquent les économistes de Valoris Securities. Ces derniers pensent, néanmoins, que des aides internationales seront encaissées durant les prochains mois, estimées de manière forfaitaire à 10 milliards de DH.

Cependant, en cas d’absence d’aides, le Maroc pourrait renforcer son financement auprès des institutions étrangères, à l’image de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) qui mobilisera jusqu’à 250 millions d’euros. «Simultanément, nous prévoyons qu’une reconduction de la contribution sociale de solidarité est envisageable durant les cinq prochaines années, bien au-delà de 2025. Nous rappelons que la Contribution sociale de solidarité (CSS) a généré 6 milliards de DH en 2022, soit près de 30 milliards sur 5 ans, en cas de recettes CSS stables sur les prochaines années», indiquent les experts de Valoris Securities. Ainsi, les 40 milliards restants pour compléter le programme de 120 milliards devraient être financés par dette intérieure sur le budget de l’État à hauteur de 10 milliards de DH, en plus d’une réallocation de 30 milliards de la part des différents ministères. En se basant sur un benchmark et études réalisés à l’international sur l’impact des catastrophes, Valoris Securities estime que – hors rationalisation et gouvernance dans certaines dépenses du Budget général – le déficit budgétaire augmenterait de 2 milliards de DH par an, représentant 0,14% du PIB au prix courant de l’année 2022, soit à un niveau sans impact conséquent sur l’équilibre budgétaire.

«Sur la base d’une croissance économique moyenne de 3,5% par an durant les cinq prochaines années (soit un niveau similaire à la moyenne entre 2011 et 2019), nous ressortons avec un déficit budgétaire supplémentaire moyen de 0,1% par an. Dans ce scénario, un maintien du déficit budgétaire à moins de 4,5% du PIB est possible durant les cinq prochaines années», souligne l’étude. Rappelons que malgré le séisme, le gouvernement table dans son PLF 2024 sur une croissance économique de 3,7%, avec un déficit budgétaire de 4%.

Enfin, l’après-séisme aura un impact positif sur le déficit de la balance des paiements, avec l’accroissement attendu des revenus secondaires, avec la progression des recettes des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et des aides internationales. Ce qui pourrait contrebalancer tout effet négatif sur la stabilité du dirham, sans oublier l’impact positif qu’apporterait la nouvelle mesure de régularisation spontanée des avoirs à l’étranger du PLF 2024.


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