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Transformation digitale : le Maroc est-il sur la bonne trajectoire ?

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La transition digitale est un chantier à mener en toute agilité. Le secteur évolue rapidement et fait évoluer toute l’économie autour, le gérer devient donc une action smart à mener selon un rythme accéléré. Au Maroc, le lancement d’un ministère dédié à la Transition numérique a été accueilli favorablement par les acteurs du secteur, souligne l’invité de L’Info en Face, Hicham Chiguer.

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«Ce ministère est porteur d’espoirs quant à la mise en place d’une stratégie digitale claire et ambitieuse», souligne le président de l’AUSIM. Cependant, il est à noter que les attentes se font ressentir pour la concrétisation de cette stratégie, dont les contours devraient être révélés prochainement. En plus du ministère, il y a eu la création de la Commission nationale pour le développement du digital, présidée par le Chef du gouvernement. Bien que critiquée par certains, cette instance pourrait booster la transition digitale au Maroc. En résumé, Hicham Chiguer indique que si pour des raisons de crise ou autres, la stratégie de la transformation digitale n’a pas encore vu le jour, «on ne peut plus se permettre d’aller au-delà de 2024 pour la concrétiser. Notre position à l’AUSIM est très claire : passons à l’exécution et tous les sujets connexes peuvent être traités au fur et à mesure !»

Le rôle crucial de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle (IA) est un sujet incontournable dans le paysage technologique mondial. Bien que son statut ne soit pas central dans la nouvelle feuille de route, les intervenants s’accordent sur son importance. L’IA est perçue comme un catalyseur essentiel pour stimuler l’innovation et renforcer la position du Maroc sur la scène mondiale. «L’IA est un sujet de discussion, on ne peut plus la mettre de côté. C’est un constat qui fait l’unanimité chez tous les acteurs. Maintenant, il faut qu’on fasse une évolution de la stratégie de telle façon à ce que l’intelligence artificielle prenne sa place. Aujourd’hui, on ne peut pas faire sans l’intelligence artificielle. Maintenant, je pense qu’il est temps de démarrer et par la suite introduire des axes liés à l’IA», note l’invité. Et de souligner qu’il y a d’autres enjeux pour réussir la transition numérique et auxquels la stratégie nationale doit apporter des solutions. Il s’agit notamment des lacunes en matière de connectivité des infrastructures.

Digitalisation de l’Administration, le vrai levier de changement

La première priorité de la nouvelle stratégie digitale est la digitalisation de l’administration et des procédures administratives. «Le e-gov est le véritable levier de la transition digitale. Le plus grand donneur d’ordres aujourd’hui est le gouvernement, donc si on fait bouger les choses à son niveau, c’est toute l’économie qui va suivre. Cette démarche est nécessaire non seulement pour améliorer l’efficacité des services publics, mais aussi pour faciliter la vie des citoyens et des entreprises. L’objectif étant de réduire la lourdeur administrative, d’accélérer les procédures et de minimiser les interactions humaines. Les enjeux de cette digitalisation sont multiples, allant de la création d’entreprises à la simplification des démarches pour les citoyens. La mise en place d’un parcours numérique complet, visant à éliminer les silos ministériels, est considérée comme une approche essentielle. Cependant, les obstacles subsistent, notamment en ce qui concerne la validation des documents numériques au sein de certaines administrations. Pour en finir avec ces lourdeurs, le président de l’AUSIM évoque le modèle dit du parcours. «La notion de parcours implique de bannir l’idée de silos en avançant ministère par ministère, administration par administration, et de digitaliser un processus tel qu’il est, avec le papier. Quand j’ai besoin de créer une entreprise par exemple, je ne suis pas censé suivre tous le parcours de A à Z avec la multitude d’administrations à solliciter. L’entrepreneur veut juste faire sa demande de création d’entreprise en bonne et due forme et recevoir le délai exact pour valider sa demande, entre temps l’administration va travailler pour pouvoir créer cette entreprise. Cette notion de parcours est capitale pour pouvoir créer cette confiance entre les entrepreneurs, l’administration et les investisseurs», explique l’invité de L’Info en Face.

Création d’emplois : a-t-on les moyens de nos ambitions ?

Autre priorité pour la transformation digitale au Maroc : la création d’emplois dans le secteur du BPO (Business Process Outsourcing). L’ambition est de multiplier par trois le nombre d’emplois créés dans le secteur d’ici 2030, passant de 100.000 à plus de 300.000 emplois. Un objectif très ambitieux qui peut sembler difficile à atteindre, mais certains acteurs restent optimistes quant à sa réalisation. Optimiste lui aussi à ce sujet, le président de l’AUSIM explique qu’il y a un travail déjà effectué autour des métiers du BPO et qui a porté ses fruits. «La stratégie autour des métiers de l’offshoring qui a démarré il y a plus de 15 ans a donné ses fruits. Les dispositifs nécessaires ont été mis en place et on est parvenu à mettre en confiance les acteurs et aller chercher les clients et les investisseurs. Des efforts ont également été consentis par les autres acteurs de l’écosystème, à l’instar des opérateurs télécoms», note l’invité. Un autre point à retenir est celui de l’ITO, c’est-à-dire créer des services de gestion délocalisés autour de l’IT. Pour booster ces efforts, le président de l’AUSIM évoque trois éléments importants : l’incitation fiscale, la compétitivité sur le plan des infrastructures télécoms, de la tarification et des coûts et la promotion des services de gestion délocalisés dans le domaine de l’IT. n


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