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Armand Duplantis La perche en famille

Le Suédois Armand Duplantis, qui a de nouveau battu son record du monde du saut à la perche samedi avec un saut à 6,22 m, puise une grande partie de sa force et de son talent dans un environnement familial sain et compétitif, depuis sa plus tendre enfance.


Les premiers regards sont pour eux, les premières embrassades aussi en cas de record du monde. A Clermont Ferrand, samedi, seule sa mère, Helena, était là, mais son père Greg était sans doute l’interlocuteur contacté au téléphone avant la troisième tentative réussie, celle du record.


Le père, Américain aux gros bras, ancien bon perchiste (record à 5,80 m), supervise la technique et la mère, Suédoise, ancienne heptathlète et volleyeuse, veille à la préparation physique du prodige.


Des parents coach, rien de très original jusque-là.
 Mais les Duplantis ont une façon bien à eux de fonctionner, qui prend racine dans le jardin familial à Lafayette en Louisiane, où « Mondo » (son surnom) a appris l’art de la perche. « Quand ils doivent enfiler leurs habits d’entraîneurs, ils le font. Mais quand il s’agit de regarder un film en famille, ils ont une relation normale de parents à enfants, très équilibrée, dynamique », expliquait en 2022 à l’AFP Brennan Robideaux, réalisateur d’un documentaire au long cours « Born to Fly » (Né pour voler). « Ils n’ont jamais été directifs. Ils laissent leurs enfants trouver ce qui est le mieux pour eux, ils sont excellents pour ça », racontait le désormais proche, qui suit Duplantis depuis ses 17 ans.


Les parents en ont sûrement un peu bavé avec ce gamin énergique et malicieux, né pour la perche le 10 novembre 1999 à Lafayette, qui planquait ses petits jouets en plastique dans le magnétoscope du salon. « Sur les vieilles vidéos de lui on le voit à fond, non stop, à pleurer tout le temps, il était tellement émotif, rappelait Robideaux. Il vivait sa vie à 200%. S’il était triste, les larmes montaient immédiatement, s’il était heureux, il sautait partout, un vrai personnage de dessin animé. » « Il est toujours hyperactif aujourd’hui mais il a appris à se contrôler ».


Une façon comme une autre de canaliser sa fougue, il apprend la perche dans le jardin, où il peut se mesurer très vite à ses deux grands frères Andreas et Antoine. « Avec ses frères, ils forment une sacrée bande. Aussi proches que peuvent l’être des frères, en tout point. «Mondo» ne serait pas aussi bon aujourd’hui s’il n’avait pas eu ses deux grands frères pour le pousser, ça ne fait aucun doute. Enfant il était un compétiteur féroce », assurait le réalisateur.


La compétition fait rage entre tous ces sportifs: Andreas a représenté la Suède aux Mondiaux juniors en 2009 avant d’arrêter le haut niveau, et Antoine a été drafté par la franchise de baseball des New York Mets. La petite soeur Johanna, dont « Mondo » est très proche, pratique aussi le sport familial favori, la perche.


Pour se balancer en l’air entre deux poteaux, « Mondo » devient vite le plus habile.
 »À 12 ans quand il s’amusait dans son jardin pour imiter les différents sauteurs et leurs styles, dès tout petit il sentait parfaitement son corps avec la perche », indique à l’AFP Damien Inocencio, ex-coach de Renaud Lavillenie et ami de la famille de longue date.


Dans cet environnement sain, le petit perchiste brille dès ses premières années et bat quasiment tous les records du monde officieux chez les très jeunes. 
Il n’est que lycéen lorsqu’il claque un saut à 5,90 m à 17 ans lors des Texas Relays en avril 2017 à Austin, où il se révèle.


Mèche rebelle, gueule d’ange, anneau doré à l’oreille, il semble tout droit sorti d’un « teenage movie », genre qu’il affectionne, lors de son passage un an plus tard à l’Université de Louisiane (LSU).


C’est pendant cette période, en août 2018, qu’il devient champion d’Europe seniors au terme d’un concours mémorable à Berlin, achevé à 6,05 m.
 Depuis, il a amassé tous les titres possibles: champion d’Europe en salle à Torun et champion olympique à Tokyo en 2021, champion d’Europe en plein air à Munich, champion du monde en salle à Belgrade et en plein air à Eugene en 2022.


Samedi à Clermont-Ferrand, après avoir battu pour la sixième fois le record du monde, c’est dans les bras de sa petite amie qu’il s’est précipité après son record. L’adolescent a bien grandi.


 

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