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Raquel Welch Sex-symbol d’Hollywood au bikini en peau de bête

Raquel Welch, fantasme hollywoodien des années 60-70, consacrée comme la plus belle femme du monde pour son rôle de naïade des cavernes en bikini de peau de bête dans « Un million d’années avant Jésus Christ », n’aura pourtant jamais eu de grands rôles.

L’actrice est morte mercredi matin à 82 ans après une brève maladie, a déclaré son manager dans un communiqué transmis à l’AFP.

 Après la disparition de Marilyn Monroe en 1962, la jeune amazone à la crinière auburn reprit en 1966 le statut de sex-symbol universel balayant l’idée que seule une blonde pouvait incarner la quintessence de la féminité.

 Mais sa célébrité reposait sur un malentendu: on ne lui demandait que de se déshabiller alors que Raquel Welch a toujours voulu prouver qu’elle avait du talent.

 « J’avais vraiment le sentiment que les gens se moquaient totalement de moi, ils ne s’intéressaient qu’à l’autre femme: celle à califourchon, en bikini de peau de lapin, avec cette impossible taille de guêpe! Ils étaient tous amoureux de cette espèce de super woman venue tout droit d’Amazonie ».

Jo-Raquel Tejada, née à Chicago le 5 septembre 1940 d’un ingénieur aéronautique bolivien et d’une Américaine, grandit en Californie où elle apprend la danse classique. A 14 ans, la jeune latino-américaine gagne le prix « Miss photogénique », le premier d’une longue série parmi lesquels « Miss formes », « Miss beauté parmi les beautés », « Miss demoiselle de Californie ».

 Après un bref mariage avec James Welch, un cancre du lycée avec qui elle a deux enfants à moins de 20 ans, elle déménage à Dallas et vit de petits boulots de serveuse et de modèle pour posters suggestifs. En quête de vedettariat, elle revient en 1963 à Los Angeles où elle rencontre Patrick Curtis, un agent publicitaire entreprenant.

 Il lance la carrière de cette jeune femme aux lignes affolantes et la convainc de garder le nom de Welch pour masquer ses origines latinos, alors peu au goût hollywoodien. Elle démarre dans des films médiocres, le plus notable d’entre eux « L’homme à tout faire » où elle apparaît aux côtés d’Elvis Presley.

 Après une vingtaine de rôles de figuration, elle est repérée par la 20th Century Fox qui la choisit en 1966 comme tête d’affiche pour « Le voyage fantastique » de Richard Fleischer. Le film de science-fiction la fait décoller.

 Cette même année, elle incarne une sauvage préhistorique dans « Un million d’années avant Jésus Christ », un piètre film quasi muet dont seule l’affiche marquera l’histoire du cinéma. Raquel y pose dans le fameux bikini en peau de bête dont les lambeaux semblent avoir été arrachés par un animal féroce ou un homme des cavernes affamé.

 « Les gens me voyaient en sex-symbol mais en réalité j’étais mère célibataire avec deux jeunes enfants! », s’exclame-t-elle un demi-siècle plus tard dans son autobiographie « Beyond the cleavage » (« Au-delà du décolleté »). « Vous m’imaginez sur l’affiche avec un gosse sous le bras et l’autre dans une poussette? Ça casse un peu le mythe, non? »

En 1967, elle épouse son pygmalion à Paris, vêtue d’une mini-robe en filet blanc qui fait sensation. Riche, célèbre, elle mène alors grand train: somptueuse villa à Beverly Hills, piscine en marbre noir, Rolls-Royce. Le Times en fait sa couverture en novembre 1969.
 
 Elle enchaîne les films dans les années 70 mais reste cantonnée à son statut de beauté dans tous les genres où elle s’aventure. Westerns (« Bandolero », « Un colt pour trois salopards »), films policiers (« La femme en ciment ») ou encore comédies (« L’animal » de Claude Zidi avec Belmondo).

En 1969, des scènes érotiques inédites avec l’acteur noir Jim Brown dans « Les cent fusils » et son rôle de transgenre dans la parodie « Myra Breckinridge » (1970) ne l’aident pas à faire évoluer son image. Elle obtient toutefois un Golden Globe pour « Les trois mousquetaires » en 1973.

Congédiée par la MGM sur le tournage de « Rue de la sardine » en 1982, elle attaque le studio et obtient 15 millions de dollars pour rupture abusive de contrat. L’affaire ne lui fait pas une bonne publicité.

Adepte de yoga, elle se lance, comme Jane Fonda, dans le business du bien-être.
Après avoir longtemps caché ses origines latines, la fringante sexagénaire assume alors ses racines incarnant des rôles d’hispaniques dans « American Family » (2002) ou « Tortilla soup » (2001).
A 68 ans, elle divorce de son quatrième mari de 14 ans son cadet.

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