Une éclaircie qui ne profite toujours pas aux ménages marocains

L’indice de référence des prix internationaux a baissé pour le onzième mois consécutif, selon la FAO

Les prix des produits alimentaires continuent à baisser à l’échelle mondiale, bien que de façon marginale, a indiqué récemment l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Un constat qui ne s’applique pas au Maroc où la baisse des prix des produits alimentaires – dernier cheval de bataille du gouvernement – se fait au compte-gouttes, à un rythme beaucoup trop lent aux yeux de nombreux ménages.

Il faut dire qu’en dépit des initiatives annoncées pour enrayer la spirale de la hausse des prix, l’inflation reste sur toutes les lèvres et les rares et timides baisses enregistrées au niveau de quelques produits ne satisfont toujours pas les Marocains, à la proche du jeûne.

Rappelons que l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 8,9% en janvier 2023 en raison de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 16,8% et de celui des produits non alimentaires de 3,9%, comme l’a relevé en février dernier le Haut-commissariat au plan (HCP).

Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une hausse de 0,4% pour la «Santé» à 9,6% pour  le «Transport», avait ajouté l’institution publique dans sa note d’information relative à l’indice des prix à la consommation (IPC) du mois de janvier 2023.

Quoi qu’il en soit, et selon l’agence onusienne basée à Rome, en février 2023, l’indice de référence des prix internationaux des produits alimentaires a reculé pour le onzième mois consécutif.

En s’établissant en moyenne à 129,8 points au titre du mois dernier, l’indice FAO des prix des produits alimentaires a en effet enregistré une baisse modérée de 0,6% par rapport à janvier. Il affiche ainsi un niveau inférieur de 18,7% au pic qu’il avait atteint en mars 2022, souligne la FAO dans un communiqué.

D’après l’organisation spécialisée du système des Nations unies, créée en 1945 à Québec,  «le recul de l’indice s’explique par la baisse des cours des huiles végétales et des produits laitiers, qui a plus que contrebalancé la nette hausse des prix du sucre ».

Dans le détail, les données recueillies montrent que l’indice FAO des prix des céréales est resté à peu près stable par rapport à janvier.

Ainsi que le précise l’agence, «les prix internationaux du blé ont légèrement progressé pendant le mois, car la forte concurrence entre les pays exportateurs a fait contrepoids aux craintes suscitées par le temps sec aux Etats-Unis d’Amérique et à la forte demande de l’Australie ».

Suite au ralentissement de l’activité commerciale observé dans la plupart des principaux pays exportateurs d’Asie, les prix internationaux du riz se sont tassés de 1%  au cours de la même période, a-t-elle noté.

Commentant l’évolution de l’indice FAO des prix des huiles végétales, la FAO fait remarquer que les prix mondiaux des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont tous fléchi durant le deuxième mois de l’année. Du coup, l’indice a perdu 3,2% par rapport à janvier.

En ce qui concerne l’indice FAO des prix des produits laitiers, les données suggèrent qu’il a reculé de 2,7% au cours du mois et que les plus fortes baisses étaient à mettre au compte du beurre et du lait écrémé en poudre.

Quant à l’indice FAO des prix de la viande, l’agence onusienne annonce qu’il a  affiché quasiment le même niveau qu’au premier mois de l’année en cours.

D’après son analyse, malgré les épidémies de grippe aviaire qui sévissent dans plusieurs des principaux pays producteurs, « les prix mondiaux de la volaille ont continué de diminuer dans un contexte de disponibilités exportables abondantes, tandis que les prix internationaux de la viande porcine ont progressé, principalement en raison des craintes que suscite le resserrement des disponibilités exportables en Europe ».

Soulignons enfin que l’indice FAO des prix du sucre a bondi de 6,9% par rapport à janvier atteignant son plus haut niveau depuis six ans. Une évolution qui intervient suite à la révision à la baisse apportée aux prévisions de production de l’Inde pour 2022-2023, ainsi qu’à la baisse des prix internationaux du pétrole et de l’éthanol au Brésil, selon les explications de l’organisation.

Alain Bouithy 

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