Interviewé par deux journalistes algériens, Abdelklader Ayadh et Khadija Benguenna, il a indiqué que les relations entre les deux pays ont «atteint un point de non-retour», soulignant que la position de son pays était une «réaction» à ce que faisait le Maroc, faisant référence au plaidoyer du représentant permanent du Royaume à l’ONU, Omar Hilale, lors de la réunion ministérielle du Mouvement des Non-Alignés, dans lequel il a défendu le droit à l’autodétermination du peuple kabyle. Or, c’est le ministre algérien des Affaires étrangères qui avait revendiqué lors de la même réunion le droit à l’autodétermination en faveur de la chimérique RASD, et ce, bien que le dossier du Sahara marocain n’était ni inscrit à l’ordre du jour de la réunion, ni en liaison avec son thème. Omar Hilale n’avait donc exercé que son droit de réponse, notant que «l’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite plus que tout autre de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination».
Par ailleurs, l’actuel locataire du Palais El Mouradia a abordé le rapprochement maroco-espagnol, synonyme de douche froide pour les détracteurs du Royaume. Tebboune considère que l’Espagne a «oublié» qu’elle était l’ancienne «puissance coloniale» du Sahara et que «sa responsabilité est toujours engagée», estimant que la position du gouvernement de Pedro Sanchez est «partiale». Des propos qui suscitent l’étonnement puisque la marocanité du Sahara est basée sur des preuves historiques documentées par des manuscrits officiels, présentés officiellement aux instances internationales. Directrice des Archives marocaines, Mme Bahija Simou a, d’ailleurs, documents à l’appui, rappelé lors d’une conférence donnée le 12 janvier 2023 à Rabat, que même le Sahara oriental est marocain. Par contre, Tebboune est descendu d’un cran en abordant le sujet de la France, malgré les récentes prises de bec, annonçant même un «retour imminent de l’ambassadeur algérien à Paris».