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Le CESE appelle à une dynamique d’urbanisation maîtrisée

Quelle dynamique urbaine pour un aménagement durable du littoral ? C’est la question à laquelle le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) s’est attelé à répondre à travers une auto-saisine dont le résultat a été présenté jeudi dernier à Tanger. Fruit d’une approche participative, la perspective livrée par le Conseil a d’abord tenté de diagnostiquer les problématiques dont souffre cet écosystème aussi précieux que vulnérable. «Le littoral subit, de manière croissante, plusieurs pressions dues, notamment, à une urbanisation non-maîtrisée menaçant son équilibre écologique, et obérant sa contribution à un développement durable et résilient», souligne le CESE.

La mise en place d’un cadre juridique et institutionnel conforme aux engagements internationaux du Royaume, «n’a pas eu, à ce jour, d’impacts significatifs sur l’aménagement et le développement durable du littoral, en raison notamment du caractère pléthorique de l’arsenal législatif et réglementaire et d’un niveau insuffisant de cohérence entre les textes relatifs au littoral et les instruments et documents d’urbanisme», estime le Conseil.

Gouvernance peu performante

Accueillant plus de la moitié de la population et représentant un important pôle d’attraction pour différentes infrastructures et activités économiques, le littoral marocain fait par ailleurs l’objet d’une gouvernance «complexe et peu performante» en raison de la multiplicité des intervenants concernés. Cette situation est illustrée par la problématique «majeure» de la mobilisation du foncier littoral qui entrave le processus de planification urbaine.

« En effet, le foncier, particulièrement fragmenté sur cet espace, ne se prête guère à des opérations intégrées et pourtant valorisantes pour les investissements réalisés», souligne la même source. «Il en résulte un littoral qui se caractérise par une occupation abusive de certaines de ses parties, un étalement urbain peu contrôlé, notamment sur les rivages, ainsi que l’accélération de nombreux phénomènes : pollution, érosion côtière, surexploitation et exploitation illicite des ressources (pillage du sable), altération des paysages, etc. », alerte le CESE.

Les pistes de solution

Pour corriger cette situation, le Conseil «plaide pour un aménagement durable du littoral dans le sens d’une urbanisation maîtrisée assurant un équilibre entre le développement, la préservation et la valorisation de cet écosystème». Pour atteindre ces objectifs, le CESE a émis plusieurs recommandations dont la mise en oeuvre devrait se faire dans le cadre «d’une vision globale et concertée, socle d’une planification urbaine du territoire, innovante et adaptée».

Ainsi, le Conseil estime nécessaire de veiller à la bonne application des dispositions de la loi 81.12 relative au littoral, et d’assurer son effectivité, notamment par la mise en oeuvre des instruments de planification spécifiques au littoral en vigueur (PNL) et la confection de ceux non-encore élaborés à ce jour (schémas régionaux du littoral). Dans le même élan, les parties prenantes devraient «assurer une articulation optimale entre les documents d’urbanisme (SNAT, SRAT, SDAU, PA), les programmes territoriaux (PDR, PAC, etc.) et les politiques sectorielles, d’une part, et la loi sur le littoral, d’autre part».

Gestion intégrée du littoral

Le CESE recommande, par ailleurs, d’accorder aux communes plus de prérogatives décisionnelles en matière d’aménagement de leur territoire, de planification urbaine et d’élaboration des documents d’urbanisme. Le Conseil appelle aussi à repenser la gouvernance et la gestion des zones littorales (en vue de renforcer la coordination interinstitutionnelle) et à mettre en place une nouvelle génération de documents d’urbanisme, conçus sur la base d’une démarche s’appuyant sur une approche scientifique de gestion intégrée du littoral, soucieuse d’impliquer la société civile et la population dans toutes les étapes du processus.

De même, parmi les priorités énumérées par le Conseil : « l’assainissement de la situation des constructions situées dans le domaine public maritime ou dans la bande des 100 m interdite à la construction» ainsi que «la mise en place de mécanismes de financement innovants et durables pour faciliter la mise en oeuvre des documents d’urbanisme et d’aménagement du territoire».

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