Actuellement, au moins 500 millions d’Africains utilisent la mobile money à un rythme quasi-quotidien. Cependant, au Maroc, « il est important de noter que le paiement en espèces prédomine toujours, même pour les achats en ligne, avec 67% des transactions de commerce électronique effectuées en « cash on delivery », contre 16% pour les portefeuilles numériques et mobiles et 17% pour les cartes de débit et de crédit, selon le rapport « We Are Social » », indique Karim Abdelmoumni, consultant international en marketing stratégique et retail marketing. Selon le managing Partner du cabinet 212 Marketing, « seulement 20% de la population âgée de 15 ans et plus ont effectué un paiement numérique en 2022, malgré la forte pénétration d’Internet ».
354 MMDH de cash
L’une des raisons qui l’explique est souvent les habitudes de consommation des Marocains, dont la majorité n’a pas forcément le réflexe d’envoyer de l’argent via portable, préférant souvent se déplacer dans les guichets des opérateurs de transfert d’argent. L’éventail réduit des possibilités de transactions financières qu’offrent les applications et les opérateurs est également une cause de découragement pour certains consommateurs.
L’effet Covid-19
Ces évolutions, renseigne-t-il, ont été favorisées par la pandémie de Covid-19 qui a conduit de nombreux citoyens à opter pour la digitalisation des transactions financières en raison des restrictions sanitaires en place, ainsi que par le taux de pénétration élevé d’Internet (88,1% de la population marocaine fin janvier 2023) et l’explosion de l’équipement en smartphones (92% de taux d’équipement).
Traçabilité
Du côté des commerçants, notamment des détaillants, c’est la peur de sortir de l’informel et de s’exposer au fisc qui explique cet attentisme réfractaire à la mobile banking. Cela, alors qu’aussi bien l’Etat, les opérateurs du secteur financier que les consommateurs, ont énormément à gagner avec le développement de la mobile money. Dans certains pays du continent, en plus de contribuer à limiter la circulation du cash, l’économie créée par le business de la mobile money permet de développer le secteur des services et du commerce, qui allège désormais les pouvoirs publics, avec la création de millions d’emplois, grâce à la forte demande de la mobile money.