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Conférence européenne sur le viol comme instrument politique

Le « Brussels press club » (plateforme de communication regroupant des journalistes et des correspondants internationaux, ainsi que des ambassades, des représentations permanentes auprès de l’UE , des ONG, des groupes de pression et des think-tanks), a diffusé, le 13.10.2022, sur sa chaine youtube eponyme une conférence sur les violences sexuelles et le viol résultants d’abus de pouvoir, modérée par Willy Fautre (directeur de droits de l’homme sans frontières), avec la participation de Sophie Michez (avocate belge), Fatou Jallow (victime de Yahya Jammeh) et Khadijatou Mahmoud (victime de Brahim Ghali), lesquels ont fait part des déclarations suivantes:

*Willy Fautre : -les violences sexuelles engendrées par les abus de pouvoir de personnalités influentes peuvent se produire partout ou il existe une structure verticale de pouvoir avec un homme à la tête de la hiérarchie.

-dans de nombreux cas, ces crimes ne sont jamais révélés par les victimes. les poursuites judiciaires sont rarement entamées et même quand elles sont entreprises, elles n’aboutissent presque jamais a une condamnation de l’auteur.

*Sophie Michez: -je suis avocate en droit pénal et j’ai acquis une certaine expérience en ce qui concerne le Sahara, dans la mesure ou j’ai participé en tant qu’observatrice au procès de Gdim Izik qui s’est déroulé de 2017 a 2018, et j’ai eu l’occasion, par la suite, d’intervenir auprès de l’ONU, afin de dénoncer les détournements des aides humanitaires au sein des camps de Tindouf.

-la situation confuse sur le volet juridique, social et humanitaire qui prévaut dans les camps de Tindouf offre une couverture pour les violations, par les dirigeants du Polisario, des droits des femmes qui sont souvent séquestrées, violées et maltraitées.

-nous constatons et dénonçons, depuis de nombreuses années, les violations systématiques des droits de l’homme dans ces camps.

– en 2019, j’ai eu l’occasion de fustiger, devant les nations unies, le détournement des aides financières au sein de ces camps.

-les dirigeants de ces camps se déploient, inlassablement, a tordre la volonté des habitants pour servir leurs objectifs politiques et personnels.

-nous sommes confrontés à une impasse à double titre, d’abord parce que ces camps ne sont régis par aucun cadre légal et sont véritablement des zones de non-droit, vu que le pays hôte a délégué sa responsabilité juridique a une entité fictive, mais aussi du fait que le quotidien de ces femmes séquestrées et violentées qui vivent dans des conditions inhumaines, reste hors de la surveillance internationale des droits humains, en raison de l’interdiction, par l’Algérie, d’autoriser l’accès aux défenseurs des droits de l’homme dans ces camps.

*Toufa Jallow: -en juin 2015, Yahya Jammeh, alors président de la Gambie, m’a violée. il n’a jamais été inculpé et il a essayé de me liquider. C’était un homme qui s’en tirait a bon compte et qui obtenait tout ce qu’il voulait.

-j’ignorais totalement qu’il s’agissait d’un dictateur qui avait assassiné et torturé plusieurs personnes, et je ne croyais pas que mon refus de l’épouser, alors que j’avais a peine 18 ans, allait le rendre extrêmement furieux et vindicatif.

*Khadijatou Mahmoud: lorsque nous parlons des droits de l’homme et en particulier des droits des femmes au sein des camps de Tindouf, nous avons tendance a oublier de mentionner que ces camps ont été construits sur les épaules des femmes maltraitées.

-il y a une prison pour femmes qui regorge de victimes de viols. les femmes qui osent dénoncer les viols dont elles ont fait l’objet de la part des responsables du polisario sont automatiquement envoyées en prison.

-une de mes cousines est morte dans cette prison, mais avant de mourir, elle a laissé une vidéo documentant tout ce qu’elle avait endure dans ce pénitencier.

-les enfants qui naissent dans ce geôle, souvent a la suite de viols, disparaissent sans laisser de trace.

-j’ai vécu dans deux mondes, l’un ou les femmes sont libres de faire ce qu’elles veulent, et l’autre ou même leurs visages et leurs yeux ne peuvent être vus.

-mon histoire est bien connue, mais mon violeur continue de jouir de sa liberté et impunité.

-dans les camps de tindouf, les femmes sont encore réduites a l’esclavage. une femme ne peut aller d’un camp a l’autre sans l’autorisation écrite d’un officier de police. les femmes qui jouissent d’un soupçon de liberté sont les jouets sexuels des dirigeants en place.

-les plaintes déposées, en 2013, contre mon violeur Brahim Ghali, en Espagne, sont toujours en suspens.

-le polisario a tente de me soudoyer puis de m’intimider, au fil des années, pour que j’abandonne les poursuites, mais j’ai refusé de céder.

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