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élections de mi-mandat décisives dans une ambiance tendue

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Les élections de mi-mandat de ce mardi aux Etats-Unis se déroulent dans un climat politique délétère. Le département de la sécurité intérieure, le FBI, la police du Capitole et le Centre national de contre-terrorisme ont mis en garde contre les risques de violence pendant la période électorale.

Leurs prédictions se sont avérées justes. 24 heures plus tard, à San Francisco, un extrémiste de droite de 42 ans, David DePope s’introduit dans la maison de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, avec l’intention de lui briser les genoux pour faire un exemple. Comme elle se trouvait à ce moment à Washington, c’est son mari, Paul Pelosi qui a été la victime de l’intrus, avec une fracture du crâne et une blessure à la main. Cet incident illustre le climat ambiant, alors que les Américains élisent 435 députés, 34 sénateurs, nombre de gouverneurs, et d’élus locaux.

Après la tentative d’attaque contre Nancy Pelosi, bête noire des partisans de Donald Trump, le président Joe Biden a prononcé mercredi dernier un nouveau discours sur la démocratie. Il s’était déjà exprimé sur le sujet le 1er septembre à Philadelphie, berceau de la jeune république américaine. Pour lui, la démocratie aux Etats-Unis est en danger, et il blâme pour cela ceux restés fidèles à son prédécesseur, qu’il appelle les républicains MAGA (Make America Great Again), « Redonner sa grandeur à l’Amérique », le slogan de campagne de Trump.

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Ils sont des millions à continuer de croire qu’on leur a « volé » la victoire en 2016. Parmi eux, 170 candidats à la Chambre où les républicains auront probablement la majorité à partir de janvier. Joe Biden a particulièrement critiqué le refus des perdants d’accepter leur défaite, et d’invoquer, selon lui, d’imaginaires fraudes jugées sans fondement par les tribunaux. « C’est la voie vers le chaos. C’est sans précédent. C’est illégal. C’est anti américain», s’est-il indigné. Mais son plaidoyer en faveur de la préservation d’un système politique dont Winston Churchill disait qu’il est « le pire à l’exception de tous les autres » peut-il changer l’issue d’élections qui semblent favoriser cette année le parti républicain ? C’est improbable. Aussi attachés que soient la majorité des Américains à la démocratie, et en dépit des réels dangers qu’elle court, elle n’est pas la préoccupation première d’une population qui s’inquiète plus en ce moment du prix de la douzaine d’œufs, ou du gallon d’essence. Le président Biden n’en a pas moins monté au créneau pour tirer la sonnette d’alarme. L’attaque qui visait Nancy Pelosi n’était pas la première du genre. Les menaces diverses contre le personnel politique, membres du Congrès, responsables locaux ont centuplé depuis 2017.

Au Nebraska, un individu a écopé de 18 mois de prison pour avoir menacé sur Instagram Joe Biden. «Ton service de sécurité est trop mince et incompétent pour te protéger. Le monde est imprévisible de nos jours. N’importe quoi peut arriver à n’importe qui». Ces derniers temps, ce sont les personnes responsables des élections qui sont devenus la cible des extrémistes de droite. Plusieurs ont reçu des menaces de mort. Beaucoup sont des volontaires qui veillent au bon déroulement du scrutin dans les bureaux de vote. Face aux menaces et aux intimidations, beaucoup, craignant pour leur sécurité, ont démissionné. En Géorgie, un agent électoral a été menacé de « pendaison pour trahison».

En Arizona, un juge vient d’ordonner à des miliciens qui montaient la garde près des boites à lettre servant d’urne, de se tenir à une distance d’au moins 20 mètres, et 75, s’ils étaient armés. Ils prenaient des photos des personnes qui allaient déposer leur bulletin, et même parfois filmaient la plaque d’immatriculation de leur véhicule. En 2020, les hostilités contre le personnel électoral ont été plus nombreuses dans les Etats où les résultats étaient les plus serrés et où un recomptage avait été nécessaire. Parmi eux l’Arizona, le Wisconsin, la Géorgie et la Pennsylvanie. Or ce sont précisément dans ces mêmes Etats que les candidats sont aujourd’hui au coude à coude.

C’est donc lors du dépouillement que l’on peut craindre des incidents entre observateurs des deux camps. Chaque parti en a mobilisé des centaines, prêts à dénoncer la moindre irrégularité réelle ou supposée, et une armée d’avocats sont prêts à intervenir. Si les autorités avaient été prises par surprise il y a deux ans par les réactions peu démocratiques de ceux qui refusent d’accepter le verdict des urnes, elles sont cette fois préparées. Tous les services de sécurité fédéraux et locaux seront en place pour éviter un remake de 2020. Mais dans le climat de tension actuel, personne ne peut garantir un retour au temps ou un perdant acceptait de bonne grâce sa défaite et adresser ses vœux de succès au vainqueur. Plusieurs candidats républicains ont refusé de s’engager à reconnaître le résultat s’ils perdent, et plus de 100 procès ont déjà été initiés pour de prétendues fraudes.

Avec MAP


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