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Les femmes africaines extrêmement affectées par le changement climatique (M. Bourita)

Les femmes africaines, qui sont l’épine dorsale de la sécurité alimentaire du continent, sont extrêmement affectées par le changement climatique, a affirmé jeudi à Addis-Abeba le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Intervenant à l’occasion d’un déjeuner-débat sur les défis croisés des changements climatiques et de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité en Afrique (FPS), organisé par le Maroc en collaboration avec l’Union africaine, en marge de la 42ème session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), M. Bourita a souligné que les femmes africaines souffrent le plus des conflits, de la violence et des déplacements forcés résultant du changement climatique, notant qu’elles ne participent pas pleinement aux processus décisionnels liés à l’adaptation et à l’atténuation.

Soulignant le leadership des États africains dans l’élaboration de l’agenda climatique et le renforcement de la participation des femmes dans ce domaine, M. Bourita a rappelé que lors du Premier Sommet Africain de l’Action, présidé par SM le Roi Mohammed VI à Marrakech en 2016, les chefs d’État africains se sont engagés à promouvoir les politiques et les mesures en matière d’adaptation requises, qui soient aussi des catalyseurs pour une transformation structurelle profonde sur les plans économique et social en Afrique.

« Nous ne pouvons parvenir à une adaptation et à une atténuation efficaces que si nous tenons compte des effets sexospécifiques du changement climatique et si nous encourageons la participation des femmes, » a affirmé le ministre, relevant qu’il ne peut y avoir de résilience climatique sans égalité des sexes, qui permet aux femmes de jouir pleinement de leurs droits dans le contexte des impacts dramatiques du changement climatique.

Cette rencontre sur les défis croisés des changements climatiques et de l’Agenda FPS, organisée au siège de l’Union africaine, découle de l’engagement du Maroc à stimuler une nouvelle réflexion pour relever les défis traditionnels et émergents de l’Afrique et les transformer en véritables opportunités de partenariats régionaux et sous-régionaux, a-t-il fait savoir, notant que le Royaume est fermement convaincu que ces défis ne doivent pas être un motif de division, mais « un catalyseur d’action collective au sein de notre Organisation ».

Alors que l’Afrique ne représente que 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle porte en grande partie le fardeau du changement climatique, a souligné M. Bourita.

Notant que le changement climatique est un multiplicateur de menaces en Afrique plus que dans toute autre région, le ministre marocain a cité le discours de SM le Roi au Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement sur la sécheresse et la gestion durable des terres, tenu le 9 mai 2022, lorsque le Souverain a souligné que « avec la sécurité environnementale, se trouvent en jeu la sécurité alimentaire, la sécurité humaine et la sécurité +tout court+ ».

Cette réalité peut être illustrée à travers trois exemples parmi d’autres, a-t-il fait observer, évoquant l’augmentation de la demande en eau, la sécheresse et les précipitations irrégulières qui perturbent les systèmes alimentaires, avec jusqu’à 250 millions d’Africains touchés par le stress hydrique.

Deuxièmement, le continent connaît des catastrophes naturelles à un rythme plus rapide que jamais, qui ont déplacé plus de 2,5 millions d’Africains en 2021, a-t-il poursuivi, ajoutant que le troisième exemple est le fait que la rareté des ressources causée par le changement climatique donne lieu à des conflits entre différents groupes sociaux et offre un terrain fertile à l’extrémisme violent.

Une approche holistique de la sécurité humaine jette donc les bases des synergies entre l’Agenda climatique et l’Agenda FPS, a soutenu M. Bourita, faisant savoir qu’à cet égard, le Maroc a toujours été d’avis que l’agenda FPS n’est pas un plan technique, mais une plate-forme politique et un programme d’action transformateur qui implique les États et d’autres parties prenantes, y compris la société civile, le monde universitaire et le secteur privé.

Saluant les efforts « considérables » déployés par les États africains et l’UA dans la mise en œuvre de l’Agenda FPS au niveau continental, il a indiqué que « conformément à la Vision royale pour la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes comme fondement d’une société moderne et démocratique, le Plan d’action national du Maroc, lancé en mars dernier devant l’ONU, repose sur une approche globale avec la participation active de la société civile ».

Ce plan aborde trois domaines prioritaires, à savoir la diplomatie préventive, la médiation, le maintien de la paix et la promotion d’une culture de la paix, ainsi que l’autonomisation économique des femmes, a-t-il noté, exprimant la disposition du Maroc à partager son expérience dans l’élaboration de son Plan d’action national avec les pays africains, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, en vue de promouvoir l’appropriation nationale de cet agenda.

En tant que président du Conseil de paix et de sécurité en octobre 2022, le Maroc a lancé un débat fructueux sur le lien entre le changement climatique, la Covid-19, les conflits et la violence sexiste, a souligné M. Bourita, estimant qu’une coopération multilatérale forte au niveau de l’UA et de l’ONU est nécessaire pour combler le vide politique et normatif dans ce domaine.

Avec MAP


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