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HIBAPRESS-RABAT
Selon un communiqué conjoint rapporté vendredi dernier par les médias officiels des deux pays, l’Iran et le Royaume d’Arabie Saoudite ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques rompues depuis 2016, à l’issue de négociations organisées par la Chine, une décision diplomatique qui créerait un état de confusion parmi certains pays qui entretiennent de bonnes relations avec l’Arabie Saoudite et des relations tendues avec l’Iran, menés par le Royaume du Maroc.
Alors comment Rabat va-t-il percevoir le rapprochement saoudo-iranien, et quel est l’impact de ce nouveau rapprochement sur le premier enjeu national des Marocains ?
L’Arabie Saoudite peut-elle jouer un rôle de médiateur entre Rabat et Téhéran à travers son nouveau rapprochement, notamment en ce qui concerne l’arrêt de l’armement par Téhéran des milices du polisario à travers les “généraux algériens” ?
L’analyste politique Mohamed Shoqair a déclaré, expliquant que la politique étrangère de chaque pays découle de ses intérêts nationaux, car la reprise des relations saoudo-iraniennes est liée aux intérêts que l’Arabie Saoudite voit atteints à travers la situation dans la région du Golfe, au niveau du dossier Houthi, l’Arabie Saoudite voulant réduire les tensions avec l’Iran notamment, après la détérioration de ses relations avec les États-Unis, devenus ses priorités, soucieux avant tout de faire face à l’expansion iranienne.
Dans une déclaration au journal électronique Hibapress, l’analyste politique a refusé de lier la question de la reprise des relations saoudo-iraniennes à la question du Maroc, considérant que chaque pays a ses propres intérêts et appréciation de la situation régionale et internationale, indiquant que le problème de l’Arabie Saoudite avec l’Iran est le dossier des Houthis au Yémen, en plus de sa relation avec l’Amérique a connu un grand revers, et en est venu à sentir qu’elle n’a plus une priorité, et que toute tension avec l’Iran ne servira que le côté israélien, d’autant plus qu’il y a des tensions entre l’Iran, l’Amérique et Israël, et cette question a poussé l’Arabie Saoudite à essayer d’apaiser la tension dans ses relations avec l’Iran.
En réponse à la question de cet appel en lien avec la position marocaine rejetant l’armement par l’Iran des milices du polisario, Choqair a déclaré, expliquant que les deux régions sont différentes et l’Iran pour apaiser la tension entre elles.
Et le même orateur a poursuivi en disant qu’en plus de cela, il ne faut pas oublier que la reprise des relations saoudo-iraniennes s’est faite avec la bénédiction de la Chine, et c’est une autre donnée et variable qui est apparue suite aux répercussions de la guerre russo-ukrainienne et la Chine a aussi ses intérêts dans la région, et il est dans son intérêt d’avoir une sorte d’apaisement des tensions ou de reprise des relations entre deux puissances régionales de la région et deux puissances pétrolières, et la Chine a besoin de pétrole.
Quant au Maroc et à l’Afrique du Nord, c’est un autre contexte, ajoute le même intervenant, et c’est le contexte qui définit une alliance américano-marocaine-israélienne pour faire face à la marée iranienne dans la région, et ce qui la renforce au niveau local, c’est que L’Iran arme l’Algérie d’un groupe de drones, qui peuvent être employés par la milice polisario pour menacer la stabilité du Maroc, et c’est ce qui fait que la reprise des relations saoudo-iraniennes, n’est pas automatiquement et directement liée au Maroc, en particulier dans la circonstance actuelle du moins.