Santé

Ados et psy, c’est pas automatique : comment trouver des ressources en famille ?

1. On s’interroge 

« Les enfants sont d’excellents télépathes qui perçoivent les tourments de leurs parents et en particulier leurs non-dits, souligne Valentin Spitz. Prisonniers de l’histoire familiale, les enfants subissent un mal-être qui constitue souvent un message d’alerte. Ainsi, lorsque j’en reçois un en consultation, dans 95 % des cas, j’envoie les parents en psychothérapie ! »

En pratique On tente l’introspection : « Quelles sont mes émotions, mes sensations ? Pourquoi est-ce que je réagis ainsi avec mon enfant, quel ado ai-je été ? Ai-je des soucis au travail, dans mon couple ?… » En fonction des réponses, on peut consulter. Une ou deux séances aident parfois à servir de déclencheur.                

2. On débriefe 

Dans un monde où tout va vite, les parents ne prennent plus le temps d’écouter leur enfant… comme le ferait un psy. « L’écoute est nécessaire pour rester “connecté” au quotidien de l’enfant, précise Valentin Spitz, mais aussi pour l’habituer à poser des mots sur ses sensations… »                

En pratique Le soir, on prend 10 minutes pour parler avec l’enfant, dès son plus jeune âge : « On lui raconte un moment qui nous a enthousiasmé dans la journée, puis on l’invite à faire de même, à décrire un moment heureux à la crèche ou à l’école, ses ressentis…              

3. On se dit tout 

« Si tu continues, je t’emmène chez le psy ! » : on ne se sert pas du psy comme une menace, ou un renoncement pouvant être vécu comme de l’indifférence. Et pour cause : « L’ado a besoin, pour prendre son autonomie et éprouver ses limites, d’être en conflit avec ses parents, rappelle le thérapeute, l’adulte doit se montrer à la fois contenant et sécurisant. »

En pratique On propose « 20 minutes où on se dit tout. » Le concept : demander à l’ado de déverser ce qu’il a sur le cœur. Il a des mots violents ? « On ne le prend pas personnellement, l’ado se parlant aussi à lui-même. » Au parent de lui dire que ses propos lui font de la peine. L’enjeu : que l’ado puisse exprimer son agressivité sans se sentir rejeté, ce qui le préservera du repli sur soi ou des passages à l’acte.               

4. On s’intéresse 

Les mangas ou les jeux vidéo de son (pré-)ado, avec lesquels on se sent largué ? « On s’y intéresse, même s’il nous rabroue ou se montre peu bavard. L’idée : multiplier les terrains d’échange à un âge où ils se raréfient… », conclut Valentin Spitz.                

En pratique On s’intéresse à ce qu’il aime, même si on ne comprend pas tout. En retour, on lui propose de partager un loisir que l’on apprécie : karting, concert de rock, stage d’escalade…                                            

« Comment ne pas aller voir un psy avec son enfant », de Valentin Spitz (éd. Le Cherche-Midi).

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