Arthrose du genou : une nouvelle thérapie cellulaire injectable fait ses preuves

Des scientifiques du Wake Forest Institute for Regenerative Medicine (Caroline du Nord, États-Unis) rapportent avoir mis au point une thérapie cellulaire injectable prometteuse pour traiter la gonarthrose, ou arthrose du genou. Dans leur étude, publiée le 21 avril 2023 dans la revue Science Advances (Source 1), ils font état d’une réduction de l’inflammation et même d’une régénération du cartilage articulaire.

Au départ, nous avons étudié ce qui ne va pas dans les articulations arthrosiques, comparé ces processus à des environnements fonctionnels et utilisé ces informations pour développer un traitement cellulaire par immunothérapie”, a détaillé Johanna Bolander, première auteure de l’étude, dans un communiqué (Source 2).

Un environnement arthrosique défavorable

Car là où des mécanismes se mettent en place pour réparer une blessure dans une articulation saine, ceux-ci ne sont pas présents dans l’articulation arthrosique. Résultat : “Avec le temps, l’inflammation s’aggrave, entraînant une dégradation du cartilage qui tapisse les os articulaires et une inflammation chronique des tissus environnants. Pour les patients, cela provoque une douleur intense, un gonflement et limite souvent les activités quotidiennes”, a détaillé le Dr Gary Poehling, chirurgien orthopédiste et coauteur de l’étude.

L’équipe a isolé des cellules du liquide articulaire de patients arthrosiques. Une fois séparées du fluide dans lequel elles évoluent, ces cellules ont retrouvé leur capacité à se transformer pour réparer les tissus lésés. À l’inverse, remettre du liquide articulaire au contact des cellules les a empêchées de bien faire leur travail de réparation, suggérant ainsi que c’est l’environnement arthrosique qui est à blâmer.

Les chercheurs ont donc entrepris de surmonter l’environnement arthrosique inflammatoire si délétère, en mettant au point une thérapie cellulaire dite “immunomodulatoire”. Injectée par voie intra-articulaire, celle-ci a permis de réduire l’inflammation locale, mais aussi, en agissant sur les cellules du liquide synovial, de conduire à la régénération des tissus, et en l’occurrence du cartilage. “C’est vraiment une communication dynamique entre ces deux populations cellulaires (les cellules immunitaires et les cellules du liquide synovial, N.D.L.R.) qui est cruciale pour l’efficacité du traitement”, a résumé le Dr Anthony Atala, qui a dirigé l’étude.

De bons résultats précliniques

Cette nouvelle immunothérapie a été testée avec succès dans un essai préclinique, auprès de neuf personnes atteintes d’arthrose du genou. L’efficacité de cette thérapie a été évaluée à la fois par une notation de la douleur et de la qualité de vie de la part des patients, et par des examens IRM réalisés avant et après l’injection. Les participants ont fait état d’une réduction de la douleur, d’une amélioration de leur qualité de vie, et de leur capacité à participer à des activités sportives et récréatives. Quant aux IRM réalisés environ un an après l’injection, ils ont confirmé une régénération du cartilage.

Des études cliniques devront confirmer ces résultats auprès d’un plus large échantillon de patients avant une éventuelle commercialisation.

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