Santé

Cancer du pancréas : découverte de biomarqueurs pour identifier le risque au plus tôt

Le cancer du pancréas est particulièrement redoutable et redouté de par son évolution : lorsqu’il est détecté, du fait de symptômes, il est souvent déjà à un stade avancé, et peut même s’être propagé à d’autres organes. Aussi la détection précoce de ce cancer, et l’évaluation du risque, sont des thématiques particulièrement importantes pour en réduire l’incidence.

Dans une nouvelle étude, parue le 17 mars 2023 dans la revue Science Advances (Source 1), des chercheurs rapportent avoir identifié un ensemble de marqueurs biologiques, ou biomarqueurs, qui pourraient aider à mesurer le risque que des lésions se transforment en cancer ou demeurent bénignes.

« Même lorsque le cancer du pancréas est détecté à son stade le plus précoce, il a presque toujours disséminé des cellules dans tout le corps et le cancer réapparaît », a déploré l’auteur principal de l’étude, le Dr Peter Allen, chef de la division d’oncologie chirurgicale de École de médecine de l’Université Duke (Durham, États-Unis), dans un communiqué. « C’est pourquoi nous nous sommes concentrés sur ces kystes précancéreux, connus sous le nom de lésions intra-canalaires papillaires mucineuses du pancréas », a précisé le spécialiste. Ce dernier a ajouté que la plupart de ces lésions « ne progresseront jamais vers le cancer du pancréas, mais en distinguant ceux qui progresseront, [cela crée] une opportunité d’empêcher le développement d’une maladie incurable ».

Une aide pour décider ou non d’une chirurgie

L’équipe de recherche a ici utilisé un outil de biologie moléculaire appelé profilage spatial numérique de l’ARN, pour cibler des zones spécifiques des kystes pancréatiques. Elle a ainsi pu identifier une multitude de mutations génétiques qui alimentent ou, à l’inverse, inhibent le développement du cancer du pancréas.

« Nous avons trouvé des marqueurs très distincts pour les anomalies cellulaires de haut grade, ainsi que pour les sous-types à croissance lente », a commenté le Dr Allen. « Notre travail consiste maintenant à trouver la même chose dans le liquide kystique. Si nous pouvons identifier ces marqueurs uniques dans le liquide kystique, cela pourrait fournir la base d’une biopsie qui indiquerait si nous devons retirer le kyste avant que le cancer ne se développe et ne se propage », a-t-il ajouté.

Notons que l’étude a ses limites, notamment du fait d’avoir été menée sur un seul grand type de kyste du pancréas, les tumeurs intracanalaires papillaires et mucineuses du pancréas (TIPMP). Selon la Société Française de Gastro-entérologie, si ces tumeurs sont celles qui sont le plus fréquemment diagnostiquées, leur risque de devenir malignes (cancéreuses) est très faible, puisqu’il est « estimé à moins de 2 % sur l’ensemble des personnes ayant potentiellement une TIPMP ».

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