Catherine et Marc, en couple depuis cinq ans : « Il m’a séduite grâce à une lettre de motivation amoureuse »

« Les mecs, envoyez-moi vos CV en message privé », voici les quelques mots que je tape sur mon clavier dans un moment d’inspiration. Je publie le tweet sans aucun espoir qu’il suscite une quelconque réaction, puis je retourne vaquer à mes occupations. J’entends le son d’une notification. C’est Marc, 27 ans à l’époque, qui m’envoie un message. Je peux lire le début de ce qui semble être une lettre de motivation : « À l’attention de Catherine, la meilleure femme du monde… » Je ne connais pas ce mec, c’est pourtant le seul qui a répondu à ma blague. Je suis loin d’imaginer qu’après avoir ouvert ce message, on ne se quittera plus jamais.   

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« Je recherche un poste en CDI en tant qu’homme de votre vie »

Avant Marc, j’avais eu une relation assez compliquée. Mon ex était toxique et m’avait fait subir des violences physiques et mentales. Il était alors difficile pour moi d’accorder ma confiance et de m’ouvrir aux autres. Je suis dans ma bulle : j’ai du mal à parler aux gens. Cela ne m’avait pas traversé l’esprit que je pourrais retrouver quelqu’un et surtout m’engager dans une relation longue. Mais avec Marc, tout était différent.   

 Bon, en découvrant son message, je suis restée bouche bée. Pourquoi ce mec qui ne m’avait jamais adressé la parole avant m’écrivait-il une lettre de motivation ? Il avait pris la blague au pied de la lettre et je trouvais ça à la fois étrange et amusant. Partagée, je lis ces lignes à la fois honnêtes et drôles.    

« Après quelques expériences dans le domaine des relations sérieuses entre personnes qui s’aiment, je suis actuellement célibataire après une relation qui aura duré un an, un mois et cinq jours », commence-t-il. « Je recherche un poste en CDI en tant qu’homme de votre vie, rien que cela. Je sors d’une rupture difficile, je veux prendre le temps pour redonner ma confiance à une personne. Ma formation et mes expériences personnelles m’ont permis d’acquérir une bonne relation de couple et de bons rapports. »  

« Notre petit jeu dure une semaine »  

Ligne après ligne, il détaille ses qualités et ses défauts et même ce qu’il recherche dans un couple. Il a vraiment osé ! Sans hésiter, je lui réponds en me mettant dans la peau d’un recruteur. Notre petit jeu dure une semaine, pendant laquelle je lui faisais passer un entretien d’embauche sur Twitter. Lui, mon futur employé et moi, la recruteuse.   

Discuter avec Marc était naturel. Nous avions des tas de points communs : notre amour du catch, ce sport-spectacle très populaire dans les années 2000, notre passion pour la musique, pour les voyages et les animaux. Après un mois d’échange épistolaire (sur Twitter, moins romantique que des lettres parfumées, certes), nous nous sommes vus pour la première fois. Pour notre premier rendez-vous, il est venu de Bretagne et m’a emmenée à Disneyland. Le lendemain, je le suivais en Bretagne pour un mois de vacances. Je ne me suis pas vraiment attardée sur la question : j’avais besoin de quitter Paris à ce moment-là de ma vie. Quand je raconte mon histoire, mes amis sont souvent interloqués par ce choix. Je suis connue pour être plutôt parano! En temps normal, je ne serais jamais partie avec un presque inconnu aussi loin de ma famille. J’aurais pu me faire kidnapper ! Pire, et si c’était un serial killer ? Je n’avais jamais pris autant de risques avant Marc, mais avec lui, tout me semblait être une évidence.   

 « Et si c’était le destin? »

Et si tout ça n’était pas arrivé par hasard ? Je crois beaucoup en l’univers, je crois qu’il a voulu m’envoyer un message. Cette lettre de recommandation n’était pas vraiment le premier échange entre Marc et moi. Nous nous étions déjà croisés des années plus tôt, sans se connaître. Je n’avais que treize ans à l’époque et il se trouvait au même show de catch, à quelques mètres seulement de moi. Nous ne nous étions pas vus, n’avions pas parlé. Et puis on s’était repéré sur Twitter quelques mois avant qu’il ne m’envoie son CV amoureux. Ses tweets passaient régulièrement dans mon fil d’actualité via les interactions d’un ami commun qui republiait notre contenu respectif. J’avais consulté son profil, curieuse, avant de constater qu’il était en couple. Quelques mois plus tard, il s’était séparé et m’avait ajoutée sur le réseau social. Je n’avais pas accepté sa demande. Après des allers-retours, nous avions finalement décidé de nous suivre mutuellement. S’il ne m’avait pas envoyé ce CV, je n’aurais probablement jamais été vers lui mais je suis persuadée que l’on se serait retrouvés à un moment de notre vie. Il y avait trop de signes entre nous deux pour que l’on passe l’un à côté de l’autre.