Santé

Ces 4 types de colère qui nous animent et comment les maîtriser

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La colère a très mauvaise réputation parmi la large panoplie des émotions. Pourtant, elle permet d’exprimer nos besoins, de poser nos limites, de défendre nos positions, d’affirmer notre personnalité et nos valeurs. Alors pourquoi est-elle si souvent réprimée et ravalée, puisqu’elle est au cœur de notre construction et de notre ouverture à autrui ? C’est la question qui a tourmenté l’imaginaire de la psychologue, conférencière et autrice, Sylvie Rousseau. Elle a posé sa problématique dans un livre sorti le 19 janvier dernier : « Apprivoiser sa colère, la comprendre et l’écouter pour en faire une alliée ». Dans cet écrit, elle met les mots sur quatre types de colère, auxquelles nous sommes amenés à être confronté au cours de notre existence. Fait important, la forme de colère qui nous correspond aujourd’hui ne nous suivra pas forcément tout au long de notre vie, elle peut évoluer et même prendre plusieurs voies d’expression différentes au même instant.

La colère intérieure

La colère intérieure est sans doute la forme de colère la plus répandue. Elle est stimulée à l’intérieur de l’individu, au cœur même de sa conscience. Elle ne s’échappe que rarement. Mais lorsqu’elle le fait, elle génère habituellement de gros dégâts. Sa voix n’a en effet, pas été écoutée depuis un long moment. Cela la tracasse et peut favoriser un trop-plein d’émotions, qui peut s’évacuer d’une manière brutale et inattendue. Cette colère tournée vers l’intérieur se divise elle-même en deux sous-groupes : la colère contre soi et la colère réprimée.

Ressentir des regrets, s’en vouloir profondément pour telle ou telle action, telle ou telle parole, ce sont des exemples typiques de la colère contre soi. Comme l’explique Sylvie Rousseau, dans son livre, les personnes qui ressentent cette forme de colère ont souvent des exigences trop élevées, et l’échec leur est sans doute inenvisageable. Dans cette branche, on range également tous ces moments où nous faisons taire une de nos valeurs chères, lors d’un débat par exemple, et que la colère s’enfouit profondément en nous, sous une forme de non-dits.

La colère réprimée est un peu plus complexe. Elle est destinée à l’extérieur mais enfouie à l’intérieur. Cette émotion forte est très souvent gardée précieusement blottie en soi, car un sentiment de peur la retient. C’est notamment une crainte de décevoir, de déplaire, de ne pas se plier aux conventions, de créer un conflit… « Ils essaient de se protéger des conséquences, qu’ils anticipent », décrit Sylvie Rousseau. Mais il faut noter que lorsque la colère constitue un monologue avec soi-même pendant une longue période, elle risque d’évoluer vers une nouvelle émotion. Très souvent, avant d’être formulée à l’oral, la colère se transforme en pure tristesse. Elle peut nous empêcher d’avancer, et nous torturer l’esprit de l’intérieur.

La colère déguisée

Les colères déguisées sont « ces colères que vous habillez de non-dits et de demi-mots, si bien qu’elles deviennent difficiles à reconnaître », avance Sylvie Rousseau, qui leur donne le nom de comportements passifs-agressifs. C’est également la colère déguisée que l’on extériorise sur une personne qui n’y est initialement pour rien dans notre mal-être.

Les comportements passifs-agressifs sont caractérisés par une forte volonté d’exprimer sa colère, mais d’une manière subtile et fausse. Ce sont par exemple, des réflexions, des plaisanteries, des prétextes qui cachent en réalité un sentiment de colère. Ces comportements permettent d’éviter les problèmes directement, mais de néanmoins faire comprendre sa position. « Sous des attitudes passives se cache une colère qui s’exprime indirectement », rajoute la psychologue à ses explications.

La colère déplacée est quant à elle déversée sur une mauvaise cible. Nous nous délivrons de nos émotions sur une personne, qui n’est pas à l’origine de notre problème. En général, cette colère survient lorsque l’on échappe à sa canalisation. Les émotions nous envahissent soudainement et on ressent brutalement le besoin de tout extérioriser, peu importe la personne à laquelle nous sommes confrontés. Par conséquent, cette forme de colère très délicate, peut entraîner des conflits et des dommages avec le réseau qui nous entoure.

La colère extérieure

Au contraire, pour certaines personnes, exprimer sa colère est une tâche bien plus commode que pour les autres. Elles jettent ce sentiment brutal en dehors d’elles-mêmes très rapidement et sans aucun détour. Le risque pour ces individus est que la moindre intolérance, le plus infime désaccord deviennent des prétextes à la colère. Puisque la colère n’a pas mûri dans l’esprit et qu’elle se manifeste spontanément, elle peut se montrer disproportionnée et alors irriter et blesser les personnes qui nous entourent. Elle devient rapidement liée à l’agressivité. Ce comportement est initialement sain et libérateur lorsqu’il est canalisé. Mais il se transforme en un redoutable obstacle à abattre lorsqu’il touche à la sensibilité d’autrui.

La colère affirmative

Nous arrivons enfin à la fin du périple de la colère. La dernière figure est la colère affirmative. Très noble, elle consiste à contrôler les dérapages de son émotion. Lorsque l’on sent qu’elle se manifeste à plein fouet, nous choisissons de prendre du recul sur le problème et de par exemple, couper court à la discussion qui nous mène à la colère. L’émotion nous guide dans ces situations, vers nos limites, et nous permet de montrer notre désaccord en subtilité, sans emportements excessifs. « La persévérance et la détermination sont essentielles pour apprendre à naviguer dans les eaux de la colère », conclut Sylvie Rousseau.

Comment maîtriser sa colère ?

Exercer une certaine forme de maîtrise sur sa colère n’est pas toujours une tâche des plus faciles. C’est en effet, une émotion brûlante, qui souvent nous surpasse et se manifeste en dehors de notre volonté. Le secret est de vivre harmonieusement et en paix avec la colère. Il faut l’accepter et l’accueillir à chaque manifestation, de la même manière que l’on pourrait le faire avec la joie ou la peur. Puis de prendre du recul vis-à-vis de cette colère, avant de l’extérioriser de manière réfléchie et concise. Le but n’est pas d’enfouir ses émotions et de les garder pour nous mais de les digérer avant de les libérer. Cela pourrait alors éviter des malentendus et des scènes de colère extrême et désagréable à tous points de vue.

La colère peut également être transformée en énergie constructive. C’est d’ailleurs pour cela que nous l’utilisons de plus en plus comme instrument d’expression. Dans la sphère politique par exemple, lorsque l’on est engagé pour une quelconque cause sociale, environnementale ou autre, la colère nous pousse à être encore plus fort et à faire évoluer les choses pour lesquelles nous nous battons. La colère doit donc être traitée avec délicatesse et douceur, car lorsque l’on en fait bon usage, elle peut se montrer très noble et distinguée. Alors montrez les signes de votre colère !

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