Santé

« Comment le même sang peut-il couler dans nos veines ? » : elles ne partagent rien avec leurs sœurs

« Pendant des années, j’ai supporté son caractère de cochon et encaissé ses piques sans broncher »

Diane est mon aînée de deux ans. Elle et moi, on s’entendait plutôt bien quand on était petites. On passait des heures à jouer à la marchande ou à faire de la corde à sauter dans le jardin. Les choses se sont gâtées à l’adolescence. J’ai toujours été une bonne élève, alors que Diane était dyslexique et ramait à l’école. Sur les conseils de ses professeurs, elle a suivi une filière technologique au lycée. C’est peu ou prou à partir de ce moment-là que son comportement a changé et que notre relation s’est détériorée. Elle est devenue très agressive, surtout avec moi – « l’intello de la famille », comme elle me surnommait. Elle ne supportait pas qu’on la contredise, coupait la parole à tout le monde. Mes parents n’osaient pas intervenir. Ils avaient peur de ses réactions. Pendant des années, j’ai donc supporté son caractère de cochon et encaissé ses piques, sans broncher. Toute tentative d’explication avec elle aurait été vaine. Diane est aujourd’hui assistante comptable. Et maman de jumeaux. Elle est un peu moins amère qu’autrefois, même si elle n’est pas vraiment gentille. Mais je n’ai qu’une sœur et je ne veux pas me fâcher avec elle. Mes parents auraient trop de peine On continue donc à se voir aux réunions de famille, sans vraiment échanger. A chaque fois que je remonte la rue qui mène au domicile parental et que je sais qu’elle sera là, j’ai toujours une petite boule d’angoisse au ventre.

Héloïse, 34 ans, gynécologue

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« Mes parents prenaient toujours sa défense »

J’avais 7 ans quand Clémentine est née. Dès que je l’ai vue, je l’ai détestée. Quand maman est rentrée de la clinique avec elle, j’ai piqué une colère monstre, à tel point que j’ai failli en perdre connaissance. Les semaines qui ont suivi son arrivée, je passais mon temps à la secouer dans son berceau et à jeter ses peluches à travers la pièce. A cause d’elle, je perdais ma place auprès de mes parents. Je voulais les avoir pour moi toute seule. En grandissant, nous ne sommes pas devenues deux sœurs complices, comme on peut en voir dans les films. Malgré notre écart d’âge, on se chamaillait H24. On en arrivait même souvent aux mains. Comme Clémentine a une santé fragile (elle est asthmatique), mes parents prenaient toujours sa défense. Ma sœur, qui était bien consciente d’être la petite protégée, en profitait pour me narguer. Elle me piquait mes CD, mes fringues, mon maquillage et, dès que je m’énervais, menaçait d’aller raconter que j’étais méchante avec elle. Je me souviens d’un jour où je regardais une série à la télévision. Clémentine s’est assise à côté de moi, a attrapé la télécommande et a commencé, l’air de rien, à zapper. Je me suis levée d’un bond et elle s’est aussitôt mise à tousser, histoire de m’attirer les foudres de nos parents. Depuis que nous avons toutes les deux pris notre envol, nous n’avons quasiment plus de contact. Le lien est rompu.

Charlotte, 38 ans, cheffe de pub 

« Nous sommes diamétralement opposées. Elle n’aurait pas pu être mon amie »

Brigitte est ma sœur, mais on ne partage rien. Au mieux, elle m’indiffère, au pire elle me tape sur les nerfs. C’est comme ça, je n’y peux rien. Elle vient de fêter son cinquantième anniversaire, habite seule – je crois bien qu’elle n’a jamais eu de petit ami, encore moins d’amant –  et ne s’intéresse grosso modo qu’aux travaux de sa maison. Depuis que je suis divorcée et que mon fils est parti étudier à l’étranger, je profite, pour ma part, de ma liberté. Je voyage, je vais au musée, au cinéma, au théâtre… et j’ai aussi des amants. Autant dire que nos centres d’intérêt n’ont rien en commun. Lorsque je suis avec elle, je peine à trouver des sujets de discussion et j’avoue avoir parfois de grands moments de solitude. Physiquement, on ne se ressemble pas non plus. Je suis très coquette, elle ne s’intéresse ni au maquillage, ni au parfum. Quant à nos caractères, ils sont diamétralement opposés. Ma sœur râle pour un oui ou un non, alors que, moi, je suis, si j’en crois mon entourage, un véritable rayon de soleil. Nous sommes tellement différentes que je me demande parfois comment le même sang peut couler dans nos veines. Si elle n’était pas ma sœur, elle n’aurait pas pu être mon amie.

Laeticia, 47 ans, assistante RH

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