Santé

Des chercheurs créent un IMC biologique pour mieux évaluer la santé métabolique

S’il donne un aperçu de la corpulence, l’indice de masse corporelle, ou IMC, a ses défauts. Il donnerait notamment peu d’informations sur la nature du corps (masse grasse vc masse musculaire) ou encore sa répartition.

Pourquoi l’IMC classique est imparfait ?

Dans une nouvelle étude, publiée le 20 mars 2023 dans la revue Nature Medicine (source 1), des chercheurs mettent en avant un autre défaut de l’IMC tel qu’on le connaît : il ne relate que très peu l’état de santé métabolique de l’individu. Environ 30 % de la population serait ainsi mal classée par l’IMC, lequel comprend plusieurs catégories allant de maigreur à obésité morbide. On pourrait ainsi avoir un IMC faisant état d’une obésité et être pour autant en bonne santé métabolique, donc à faible risque de diabète, ou à l’inverse avoir un IMC « normal » et être en moins bonne santé métabolique.

« Pendant des années, l’IMC a été la mesure de référence pour les médecins pour classer les individus en fonction de leur taille et de leur poids par rapport à une personne moyenne. Cependant, cette personne moyenne n’existe pas vraiment », a souligné Noa Rappaport, coauteur de l’étude, dans un communiqué (source 2). « Nous avons maintenant la capacité d’utiliser des mesures moléculaires avancées comme une représentation plus complète de la santé métabolique d’une personne, qui peut être utilisée pour faire des recommandations cliniques plus précises pour les individus », a poursuivi le chercheur.

Un IMC biologique pour mieux refléter la santé métabolique

L’équipe de recherche a suivi 1 277 adultes ayant participé à un programme de bien-être, et ayant eu des prélèvements sanguins attestant de plusieurs variables clés. Plus de 1 100 facteurs ont ainsi été observés et pris en compte, tels que le taux de protéines dans le sang ou de métabolites, ces substances issues du métabolisme de l’organisme, et notamment de la digestion. La composition du microbiote des participants a également été prise en compte.

En recoupant les données, les chercheurs sont ainsi parvenus à créer un indicateur, qu’ils ont appelé IMC biologique, et qui s’est avéré plus faible que l’IMC classique pour évaluer la santé métabolique des individus.

L’équipe a notamment découvert que :

  • les participants ayant un IMC biologique élevé et un IMC classique normal étaient en moins bonne santé que les autres, mais capables de perdre du poids plus facilement après un changement d’hygiène de vie ;
  • les personnes présentant une obésité mais ayant un IMC biologique normal étaient en meilleure santé métabolique, mais avaient plus de mal à perdre du poids ;
  • lorsque les participants apportaient des changements bénéfiques à leur mode de vie, l’IMC biologique diminuait plus tôt que l’IMC classique.

Ces résultats indiquent bien que la santé biologique et métabolique diffère de l’indice de masse corporelle classique, lequel est clairement imparfait et peut décourager les personnes cherchant à être en meilleure santé générale.

Les auteurs de l’étude invitent donc la communauté médicale à prendre en compte tout une gamme d’autres facteurs biologiques, et d’aller au-delà de la simple mesure de l’IMC pour accompagner leurs patients dans leur prise en charge.

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