Santé

Diabète gestationnel : tamiser la lumière avant de se coucher pourrait en réduire le risque

Complication courante de la grossesse, le diabète gestationnel comporte des risques non négligeables tant pour la santé de la future mère que de l’enfant à naître. C’est pourquoi la communauté scientifique et médicale s’attelle à trouver des moyens de le prévenir.

Dans une nouvelle étude, publiée ce 10 mars 2023 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology Maternal Fetal Medicine (Source 1), des chercheurs rapportent avoir observé un lien de corrélation important entre exposition à la lumière artificielle avant le coucher et risque de diabète gestationnel. Les femmes enceintes qui étaient les plus exposées à la lumière trois heures avant le coucher se sont avérées être les plus susceptibles de développer un diabète gestationnel.

Lumière et métabolisme, les liaisons dangereuses

« Notre étude suggère que l’exposition à la lumière avant le coucher peut être un facteur de risque [inconsidéré] mais facilement modifiable du diabète gestationnel », a déclaré l’auteure principale de l’étude, le Dr Minjee Kim, professeure de neurologie à la Northwestern University Feinberg School of Medicine (hicago, États-Unis), dans un communiqué (Source 2).

Pour expliquer cette étrange corrélation, les scientifiques soulignent que d’autres études suggèrent que l’exposition à la lumière artificielle avant le coucher altérerait la régulation du glucose des adultes, hors grossesse. Il est donc possible que ce phénomène s’observe aussi chez les femmes enceintes.

« Il semble qu’il y ait une activation inappropriée de la réponse de combat ou de fuite lorsqu’il est temps de se reposer », a déclaré le Dr Minjee Kim, évoquant ici ce qu’on appelle l’hyperactivité sympathique, en référence au système nerveux sympathique. L’hyperactivité sympathique, qui se traduit notamment par une hausse de la fréquence cardiaque, peut entraîner une maladie cardiométabolique, qui est un groupe de pathologies comprenant une obésité abdominale, une résistance à l’insuline, une augmentation de la pression artérielle et un déséquilibre des lipides, conduisant toutes à une hausse du risque de maladies cardiovasculaires.

La lumière, un facteur de risque à explorer

L’étude a été conduite auprès de 741 femmes qui entamaient leur deuxième trimestre de grossesse au début de l’étude, laquelle a été menée entre 2011 et 2013. L’exposition à la lumière des participantes a été mesurée par un actigraphe porté au poignet. Après ajustement des éventuels biais (indice de masse corporelle avant la grossesse, âge, ethnie, niveau d’éducation, horaires de travail, durée et régularité du sommeil…), l’exposition à la lumière artificielle avant le coucher est restée significativement associée au diabète gestationnel.

« Nous avons [encore] beaucoup à prouver, mais mon inquiétude personnelle, c’est que la lumière puisse contribuer silencieusement à ce problème sans que la plupart des gens ne se rendent compte des dommages potentiels », a alerté le Dr Kim. « Nous ne pensons pas au mal potentiel [occasionné par le fait de] garder un environnement lumineux de notre réveil jusqu’à ce que nous allions nous coucher », a ajouté la chercheuse.

Tamiser la lumière pour réduire son risque, un geste à portée de main

À côté du fait de perdre du poids, de faire de l’exercice ou de surveiller de près son alimentation, baisser l’intensité lumineuse quelques heures avant le coucher semble un geste très facile à faire pour réduire son risque de diabète gestationnel. Si cette mesure est peut-être insuffisante pour certaines femmes enceintes, elle mérite qu’on s’y attelle, estiment les auteurs de l’étude.

« Éteindre les lumières est une modification facile que vous pouvez apporter », a souligné le Dr Kim. « Désormais, je suis la police de la lumière à la maison. Je vois toute cette lumière à laquelle je n’avais jamais pensé auparavant. J’essaie de tamiser la lumière autant que possible. Juste pour les activités du soir comme le dîner et le bain des enfants, vous n’avez pas besoin d’une lumière vive », assure-t-elle encore.

Télévision, smartphone, ordinateur, plafonniers, lampes d’ambiance… De nombreuses sources lumineuses peuvent être présentes au même moment au cours d’une soirée. Les chercheurs conseillent à tout un chacun de réduire autant que possible l’intensité lumineuse de nos intérieurs quand approche l’heure du coucher. Idéalement, mieux vaut éloigner les écrans de nos yeux. Mais s’il nous faut les utiliser, on veillera à garder les écrans « aussi sombres que possibles », conseille encore le Dr Kim. Rappelons que la lumière bleue de nos écrans a un autre défaut majeur : celui d’inhiber la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil, et donc de retarder l’endormissement.

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