Santé

Douleur à la cheville : quelles sont causes possibles ? quelles solutions ?

Nos chevilles sont particulièrement fragiles, ce n’est pas un scoop. La plupart des blessures sont liées à une pratique sportive, mais elles peuvent aussi survenir au détour d’une marche dissimulée à la sortie d’un escalier ou d’un trottoir accidenté. Elles concernent donc aussi bien les sportifs que les non-sportifs – et ce, quel que soit leur âge. Mais les douleurs invalidantes à la cheville ne sont pas uniquement liées à des traumatismes : elles peuvent aussi se manifester dans le cadre d’unemaladie articulaire ou d’une malformation.

Symptômes : comment reconnaître une douleur à la cheville ?

La douleur à la cheville peut être intense ou modérée, localisée ou diffuse et apparaître brutalement ou progressivement. Elle peut concerner une ou plusieurs zones et s’accompagne généralement de symptômes spécifiques.

Quelles zones peuvent être concernées ?

Les douleurs peuvent être localisées à l’avant ou à l’arrière de la cheville. Selon leur emplacement, on distingue :

  • les douleurs articulaires ;
  • les douleurs ligamentaires ;
  • les douleurs osseuses ;
  • les douleurs musculaires
  • et les douleurs tendineuses.

Rappel anatomique : os, ligaments, muscles, malléole interne et externe… À quoi ressemble une cheville ? 

La cheville est une articulation complexe et indispensable à notre équilibre. Elle est composée de plusieurs os, de ligaments, de tendons et des muscles qui nous permettent de rester en mouvement. 

  • Les os de la cheville : le tibia, le péroné, le talus, mais aussi la malléole interne et externe (les petites « boules » osseuses de chaque côté de la cheville) ;
  • les ligaments de la cheville : le ligament talo-fibulaire antérieur, le ligament fibulo-calcanéen, le ligament talo-fibulaire postérieur et le ligament deltoïde
  • les tendons de la cheville : le tendon d’Achille, les tendons péroniers (aussi dits fibulaires), le tendon tibial antérieur et le tendon tibial postérieur ; 
  • et les muscles liés à la cheville : le muscle du mollet et les muscles péroniers

Cheville enflée, raideurs, hématome… Quels peuvent être les symptômes associés ?

Plusieurs symptômes caractéristiques peuvent se manifester en complément des douleurs :

  • un hématome ;
  • des rougeurs ;
  • une raideur articulaire ;
  • des douleurs musculaires ;
  • un gonflement de la cheville ;
  • des craquements articulaires ;
  • une sensibilité lors de mouvements et des difficultés à bouger la cheville, voire à poser le pied au sol.

Entorse, fracture, foulure ou arthrose… Pourquoi j’ai mal à la cheville (avec ou sans raison apparente) ?

Ce type de douleur peut être lié à un traumatisme, à une maladie articulaire ou encore à une malformation.

Les traumatismes de la cheville :

  • une luxation de la cheville, qui correspond à une perte de contact entre le talus et le plafond tibial ;
  • une foulure de la cheville, qui peut se manifester lorsque les muscles de la cheville sont sollicités de manière intensive ;
  • une entorse de la cheville, qui se produit lorsque l’un des ligaments de la cheville est étiré ou déchiré, généralement lors d’un mouvement brusque ou d’une chute ;
  • une tendinite de la cheville, qui se produit lorsque les tendons de la cheville sont enflammés en raison d’une surutilisation ou d’une blessure.
  • unerupture du tendon d’Achille, qui provoque une douleur brutale empêchant de marcher ;
  • une fracture de la cheville, qui se produit lorsque l’un des os de la cheville est cassé.

Les maladies articulaires de la cheville :

  • l’arthrose, une maladie articulaire dite mécanique. Elle est due à une altération du cartilage et se manifeste principalement par des douleurs lors de mouvements ;
  • l’arthrite, une maladie articulaire dite inflammatoire. La réaction inflammatoire provoque des douleurs au repos et lors de mouvements. Plusieurs formes d’arthrite peuvent se manifester au niveau de la cheville, dont la polyarthrite rhumatoïde et la goutte ;
  • et la polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune inflammatoire chronique qui affecte les articulations et se manifeste par des poussées de durée variable et des périodes d’accalmie.

Les autres causes possibles de douleur

  • Des mouvements répétitifs, dans le cadre d’une activité comme le footing ou le cyclisme.
  • Une malformation du pied (pied creux, pied plat, pied bot ou pied valgus) ou du genou (genu valgum ou genu varum) qui peuvent entraîner, à terme, une désaxation de la cheville et des douleurs.

Quand s’inquiéter d’une douleur à la cheville ? Quel est le risque de complication ?

Toute douleur modérée invalidante, même sporadique doit amener à consulter ! Elle peut témoigner d’une maladie sous-jacente ou d’une blessure qui risque de s’aggraver. Une blessure à la cheville, par exemple, peut entraîner des dommages aux vaisseaux sanguins ou aux nerfs et causer une douleur intense et des problèmes de mobilité.

Cheville douloureuse : quel diagnostic ?

Comme indiqué ci-dessus, la consultation médicale est indispensable en cas de fracture ou de douleurs intenses à la cheville. Après un interrogatoire approfondi, le médecin pratiquera un examen clinique qui permettra d’orienter son diagnostic. Il pourra ensuite prescrire différents examens complémentaires pour préciser la nature du problème : radiographie, échographie, imagerie par résonance magnétique (IRM), etc.

Comment prévenir les douleurs à la cheville ?

Plusieurs gestes permettent d’éviter les traumatismes à la cheville :

  • achetez des chaussures adaptées à votre taille et à l’activité que vous pratiquez ;
  • échauffez-vous avant chaque entraînement pour étirer les ligaments ;
  • en cas de fatigue, ne forcez pas et faites des pauses ;
  • adaptez-vous à votre environnement (sol glissant, boueux, etc.) ;
  • maintenez un poids de forme stable ;
  • évitez les mouvements répétitifs ;
  • etc.

Par ailleurs, suivez les recommandations de votre médecin ou de votre kiné si vous pratiquez une activité physique après un traumatisme.

Comment soulager la douleur à la cheville ? Faut-il appliquer du chaud ou du froid ?

La prise en charge d’une douleur à la cheville dépend avant tout de la cause identifiée.

En cas de douleur suite à un choc grave ou à une chute, la première chose à faire est de stopper votre activité. Misez ensuite sur le protocole RICE (Repos, glace, compression et élévation) : reposez votre cheville, appliquez de la glace pour stopper l’inflammation, posez une compression anti-œdème en vous assurant que le pansement n’est pas trop serré et surélevez votre cheville pour limiter le gonflement.

Un médecin pourra ensuite vous prescrire des antalgiques et / ou des anti-inflammatoires. Il pourra également investiguer pour savoir s’il s’agit d’une fracture, d’une maladie inflammatoire ou d’une malformation.

Quand faut-il envisager une opération ou une rééducation ?

L’opération de la cheville est plutôt rare et réservée aux cas graves de fractures ou de malformations.

Quant à la rééducation, elle est généralement effectuée auprès d’un(e) kinésithérapeute. Elle consiste à soulager les douleurs, mais aussi à limiter l’impact des déséquilibres et des maladies articulaires. Au programme : massages, physiothérapie, puis, dans un second temps, exercices d’équilibre et de proprioception, renforcement musculaire, etc.

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