Santé

En solo : « En amour, on m’a déjà reproché d’être trop disponible »

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Sentimentale et solitaire. Indépendante et disponible. Émilie n’a peur d’aucune étiquette, elle les revendique toutes. Car l’une n’empêche pas l’autre. S’attacher vite, s’emballer, fort justement parce qu’on sait se régénérer dans le calme, l’isolement. Pour Émilie, la solitude est un socle, un point d’ancrage à partir duquel le reste rayonne. Le travail, les amis, la famille, les amours. Dix-huit ans que ça dure, la moitié de sa vie déjà. Au point d’envisager, pourquoi pas, un avenir hors du couple : “Cette quête, j’ai très envie de m’en détacher totalement.”
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FUSION ET ABANDON

“Je vis seule depuis mes 18 ans. Et à côté de cette indépendance quasi innée, je suis aussi une grande dépendante affective. Je m’attache vite, me sens facilement abandonnée et suis très disponible. Un héritage familial, dû à l’enfance difficile de ma mère, qui avait elle-même développé un attachement insécure. Dans mes autres types de relations, cette particularité se perçoit moins, je mets plus facilement mes limites. J’ai eu ma part d’amitiés fusionnelles mais j’ai appris depuis à ne pas me libérer si j’ai besoin de temps pour moi. Ou à dire stop quand on ne partage plus les mêmes valeurs.”

RESSENTIR À NOUVEAU

“J’ai vécu avec un homme une relation très difficile qui m’a brisée. J’avais associé amour et souffrance, et il m’a fallu cinq ans pour évacuer cette pensée, m’autoriser à ressentir à nouveau. Grâce à la thérapie et à la maturité, tout cela s’apaise, les chaînes se brisent. Je réussis à me construire seule, à échapper aussi au schéma familial. Mais les avancées sont quand même plus notables dans mes relations amicales qu’amoureuses.”

LÂCHETÉ DES HOMMES

“Être à fond au bout de deux jours, trop disponible, c’est un reproche qu’on a déjà pu me faire. Mais je n’ai pas à m’excuser d’être ouverte à une rencontre et d’avoir du temps à donner, justement parce que je m’octroie aussi du temps pour moi ! Je suis en thérapie depuis suffisamment d’années pour ne pas me blâmer des problématiques des autres. Les nouveaux paradigmes amoureux, la lâcheté des hommes, ça compte aussi et ça n’est pas de mon fait.”

LA DIFFÉRENCE ENTRE INTÉRÊT ET AMOUR

“Le garçon avec qui j’étais il y a un an me reprochait d’avoir souvent envie de le voir, et d’oser le lui dire. Alors qu’en fait s’il n’était pas disponible de son côté, cela ne générait pas forcément de frustration chez moi. Mais pour lui, le fait que je formule ce désir était un problème. Exprimer son intérêt et sa disponibilité est vu comme un défaut. Et confondu avec de l’amour, alors que ça peut simplement être de la curiosité et de l’attraction.”

LE COÛT DE L’EMBALLEMENT

“Globalement mon emballement m’a toujours coûté. Me projeter avec un homme dès notre deuxième rendez-vous, en nous visualisant dix ans plus tard, ayant toujours des choses aussi passionnantes à nous dire. C’était un sentiment très agréable, qui laisse penser que “trouver le bon” est possible. Mais ce genre de pensées vous fait aussi perdre votre objectivité. Ne pas voir ses différences avec l’autre, se persuader que vous fonctionnez pareil alors que pas du tout… On est parfois débile quand on a des sentiments. Mais n’est-ce pas une tare universelle ?”

INSTINCT DE SURVIE

“Je n’ai pas de grandes inquiétudes pour l’avenir, parce que je sais que je me sors de tout. J’ai traversé des périodes difficiles dans ma vie, comme tout le monde. Mais j’ai pu réaliser que j’étais forte et que j’avais un grand instinct de survie. Je me suis donné le droit d’être comme je suis. Vivre mes élans, même s’ils ne sont pas toujours partagés. Le temps guérit tout. Je me suis déjà remise précédemment de la plus importante rupture de ma vie, je peux aussi me remettre d’un amour à sens unique.”

RECHARGER SES BATTERIES

“Je vis seule depuis ma majorité, pour mon plus grand plaisir. J’ai besoin de ces moments de solitude pour recharger mes batteries. J’aime le silence, les choses rangées à leur place. Je supporte mon bordel mais moins facilement celui des autres. L’indépendance est finalement mon état naturel. Un peu extrême parfois, quand j’ai du mal à demander de l’aide ou à accepter qu’un homme porte ma valise. Je suis la reine du “t’inquiète je vais m’en occuper.”

SILENCE ET OREILLER XL

“Ma plus grande joie au quotidien c’est d’apprécier le silence. C’est un silence relatif puisque je vis à Paris mais pas de bruit de télé, pas de personne qui bouge ou s’affaire sur un truc bruyant… Juste moi et moi-même. J’ai aussi un immense oreiller qui prend les trois quarts de la largeur du lit. Je peux passer une journée couchée en pyjama, sans faire quoi que ce soit en fonction de quelqu’un d’autre. C’est un grand luxe de n’avoir à penser qu’à soi.” 

SANTÉ MENTALE

“D’ailleurs j’envisage de passer à temps partiel si j’étais en couple. Me mettre à 80%, pour préserver cette santé physique et mentale, quitte à prendre un peu plus part à l’intendance à la maison. Ça me permettrait d’avoir plus de temps pour moi, mon repos, ma chambre mentale.”

AUTONOMIE ET CÉLIBAT

“Est-ce que ça peut expliquer mon célibat et le fait que je ne rencontre pas un homme prêt à s’engager ? Est-ce que ça ne m’arrange pas finalement ? La question est légitime tant j’ai cette tendance à tomber toujours sur LE mec pas dispo car il a trop de boulot, une nana, une religion incompatible, pas envie d’une relation…”

PAS MÊME UN REGARD 

“La solitude m’est indispensable. Mais quand j’ai l’impression de la subir elle peut me devenir insupportable. En me pesant tellement que ça peut devenir quasi obsessionnel. Dans ce cas je fais une pause des applis de rencontres, je raisonne mes pensées. Je suis déjà restée deux ans et demi sans aucun contact avec un homme, même pas un regard. Cela me permet de ré-apprivoiser ma solitude, de réfléchir à mes envies profondes et de ne pas accepter n’importe quelle relation.” 

L’ESPACE MENTAL CONSACRÉ À UN HOMME

“Je vois bien la place que prend dans le cerveau le fait de penser à un homme quand on en a un dans sa ligne de mire. Toutes les questions que l’on se pose sur son intérêt à notre égard, l’interprétation de son attitude et de ses mots, la peur du rejet. Toutes ces questions ne me polluent pas quand je suis dans un célibat total et hors des applis. J’ai de l’espace mental pour moi, mes ami.es, mon travail, ma famille. Même s’il y aussi de la culpabilité à ne pas chercher, à ne pas s’investir pour trouver une relation… Mais je suis enfin à un stade de ma vie où la pensée de la rencontre et l’investissement qui va avec prennent moins de place. Je ne sais pas combien de temps cela durera.” 

LE PRISME DE L’AMOUR

“Mon cerveau et mon cœur espèrent encore faire une jolie rencontre et vivre le grand amour. Et je me dis – peut-être pour me rassurer ? – que plus j’avance en âge, mieux je me connais et donc meilleure sera la relation si elle arrive. Mais comme je préfère les hommes plus jeunes, ils n’ont pas toujours ce degré de recul… Alors parfois, cette recherche de l’amour, j’ai envie de m’en détacher totalement. Je ne suis pas dans la quête permanente, j’ai beaucoup travaillé sur moi pour ça. Profiter de la vie, de l’amour amical et familial qui m’entoure, plutôt que de penser que je ne suis pas accomplie sans relation sentimentale. On nous a éduqué.e.s à voir l’évolution de notre existence à travers la vie amoureuse. Alors que si on se plaçait du point de vue de la vie relationnelle au sens large on envisagerait les choses différemment. Et aussi plus qualitativement, à mon avis.”

T’ES LESBIENNE ?

“Des gens – pas très fins – m’ont déjà demandé si j’étais lesbienne, comme si c’était un problème et l’explication de mon célibat. On me demande aussi si je ne veux pas d’enfants. Je réponds systématiquement que je n’en aurai pas seule, et donc que ce n’est pas envisagé à ce stade de ma vie.”

PEUR DE LA MATERNITÉ

“Je fais aussi tout un laïus sur ma peur de la maternité et ma décision raisonnée de ne pas vouloir d’enfant. Je n’exclus pas totalement d’en avoir en couple, mais je ne raisonne pas de la sorte puisque je suis seule depuis extrêmement longtemps et me vois mal devenir mère après 40 ans.” 

GÉRER LA FATIGUE

“Je pense évidemment que chaque femme est libre d’enfanter à l’âge qui lui convient. Je suis juste très mauvaise pour gérer la fatigue que je cumule déjà avec deux maladies chroniques, puisque je souffre d’endométriose et d’un trouble anxieux dépressif. Sauf si évidemment je peux me payer les services d’une nounou me permettant de faire régulièrement des nuits de huit à dix heures ! Pour autant, je me verrais bien rencontrer un mec qui a déjà des enfants et devenir belle-mère. J’y mettrais le même investissement que je mets dans le rôle de tata. Le meilleur rôle de ma vie pour le moment.”

VAISSELLE, TENDRESSE ET CHARGE FINANCIÈRE

“L’inconvénient d’être solo, c’est de devoir assumer l’intégralité de sa charge mentale et financière, c’est l’absence d’épaule sur laquelle se reposer ou pleurer, c’est personne pour faire la vaisselle ni pour goûter mes petits plats. Du coup je cuisine peu et je laisse traîner la vaisselle ! C’est ne pas diviser le prix du logement quand je veux partir en vacances. Ne pas partager de souvenirs ou de projets de voyage. Oui j’ai des copines mais pas spécialement pour partir avec elles ! Et puis la tendresse me manque, comme les discussions à n’en plus finir, le fait d’avoir une personne particulière dans sa vie. D’être cette personne particulière pour quelqu’un d’autre. Certains jours où la vie pèse trop, c’est dur de n’avoir aucun bras dans lesquels se réfugier.”

UNE MALÉDICTION 

“Mon entourage est plutôt cool donc on me demande rarement si je ne suis “pas trop exigeante”, remarque qui me hérisse particulièrement et qu’on entend de plus en plus chez les hommes. Par contre on me demande régulièrement où j’en suis des rencontres. On s’inquiète pour moi, de me voir finir seule. Comme si c’était une malédiction.” 

QUE LES HOMMES SE DÉBROUILLENT

“Combien de femmes vois-je sur les réseaux sociaux se plaindre de leurs mecs pour telle ou telle raison, passer leur séance chez la psy à parler d’eux ? On demande juste le minimum du minimum. On nous a tellement éduquées à accepter d’être traitées à moitié bien, à mettre notre égo et nos attentes de côté… Mesdames, lisez “Vieille Fille” de Marie Kock et ne doutez jamais de votre valeur. Ne baissez pas vos exigences ! Envoyez bouler les mecs et laissez-les se débrouiller ! Ils ont besoin d’aller chez le psy, de se confronter à eux-même et de grandir émotionnellement.”

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