Handicap et accessibilité : le coup de gueule de Dominique Farrugia quant à la situation en France

Il n’y a aucune volonté politique pour favoriser l’accessibilité des personnes handicapées en France. Voilà ce que déplore le réalisateur et producteur Dominique Farrugia, atteint d’une sclérose en plaques et évoluant désormais en fauteuil roulant.

Alors qu’il venait évoquer son livre “Elle ne m’a jamais quitté”, au micro de l’émission C à vous sur France 5, Dominique Farrugia a poussé un coup de gueule quant à la situation française à l’égard du handicap. Il déplore l’absence de décisions fortes et contraignantes, alors que certains de nos voisins européens ont pris des mesures : “en France, rien n’est fait. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de volonté de contrainte, qu’il n’y a pas de conviction politique”.

Et le cinéaste de citer une célèbre réplique de La grande vadrouille  entre Bourvil et De Funès : “-Vous chaussez du combien ? -Du comme vous.” Dominique Farrugia réclame ainsi, non pas l’égalité, mais l’équité entre personnes handicapées et valides.Vous savez combien il y a de place pour handicapé dans un train ? Deux, en première”, déplore-t-il.

Moi ça me révulse quand, une fois, je vais pour aller voter, dans le 16e arrondissement, à la Mairie, l’ascenseur étant en panne, je n’ai pas pu voter”, s’agace-t-il encore, rappelant que la France compte tout de même 12 millions de handicapés.

Un handicap qui met aussi le couple à l’épreuve

Dans son ouvrage, outre le handicap, Dominique Farrugia évoque également le soutien de sa femme, devenue aidante malgré elle. “Je me dis souvent que je n’aurais pas dû l’embarquer dans cette galère. Je ne lui ai pas vendu un gars tout le temps assis. On s’est mariés, j’étais debout, donc il y a mensonge sur la marchandise quelque part, ou plutôt ignorance de ma part, de ce qui se passerait après la canne”, écrit Dominique Farrugia.

Le réalisateur avoue que son épouse, présente au quotidien à ses côtés, voit surtout de lui ses chutes, qui nécessitent parfois d’appeler les pompiers pour l’aider à se relever, et ses plaintes du fait de ses douleurs.

Je ne vais pas mentir, on a beau être amoureux, c’est difficile pour un couple de le rester quand on en passe par là, d’autant plus qu’on a nos écarts, comme tout le monde”, confesse-t-il. “Heureusement, ma maladie ne les creuse pas, au contraire. Ma SEP nous soude, parce que celui qui vit avec un malade connaît les mêmes problèmes que lui, sur un plan pratique j’entends”, tempère le producteur.

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