Santé

La misophonie, ou aversion à certains sons, toucherait plus de monde que prévu

Bruit de la craie sur le tableau noir, crissement de pneus, bruits alimentaires, reniflements… Certains bruits agacent, voire même rebutent certaines personnes. L’aversion intense envers certains bruits a même un nom : la misophonie.

Selon une nouvelle étude britannique, ce trouble neuropsychique concernerait plus de monde que ce que l’on pensait jusqu’alors. Environ 18 % de la population générale du Royaume-Uni pourrait ainsi être concernée, si l’on en croit les résultats de l’étude, publiés ce 22 mars dans la revue Plos One (Source 1).

Les scientifiques ont ici recruté 768 personnes, formant un échantillon représentatif de la population britannique. Parmi elles, 51 % se sont identifiées comme des femmes, 48 % comme des hommes, et 4 % comme non-binaires ou autres. La moyenne d’âge était de 46,4 ans. Sur ces 768 personnes sondées, seules 13,6 % connaissaient le terme de misophonie avant de participer à l’enquête, et 2,3 % se sont identifiées comme misophoniques.

Des questions ont ensuite été posées aux participants quant à divers sons et à leur réaction émotionnelle à ces sons, qu’ils ont dû noter sur une échelle de 10 points. Les sondés ont également fait part de la façon dont ces sons pouvaient affecter leur vie, leur autoperception, leurs relations personnelles et professionnelles. En recoupant les données, notamment en comparant avec les résultats des personnes qui s’étaient auto-identifiées comme misophoniques dès le départ, les chercheurs ont découvert que 18 % de leur échantillon total semblait en fait présenter des symptômes importants de misophonie. Sentiment d’être pris au piège, impuissance face à ces sons, auto-incrimination face aux réactions disproportionnées… La misophonie peut ainsi induire des symptômes divers et handicapants au quotidien.

Mettre un nom sur un phénomène pour mieux le vivre

« Il est important que notre étude ait révélé qu’une personne sur cinq au Royaume-Uni subit des réactions misophoniques importantes, mais [que] seule une petite fraction connaissait le terme. Cela signifie que la plupart des personnes atteintes de misophonie n’ont pas de nom pour décrire ce qu’elles vivent. Notre équipe travaille dur pour rehausser le profil de la maladie et fournir aux professionnels de santé les outils dont ils ont besoin pour comprendre et évaluer efficacement la misophonie », a commenté la biostatisticienne Silia Vitoratou, première auteure de l’étude, dans un communiqué (Source 2). « Cela peut être un tel soulagement de découvrir que vous n’êtes pas seul, que d’autres personnes réagissent aussi aux sons de cette façon, de découvrir qu’il y a un mot pour ce que vous vivez », a poursuivi Jane Gregory, chercheuse en psychologie et également co-auteure.

L’équipe espère que cet outil d’enquête sera utile à tous les professionnels de santé travaillant sur la misophonie de par le monde.

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