Santé

Le guide sexo : qu’est-ce que le point P ? Et comment le trouver ?

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Le Point P, c’est au choix la zone d’atterrissage d’un tremplin de saut à ski, un magasin où on peut acheter de quoi construire une maison… ou une zone de plaisir que l’on trouve dans le rectum des personnes qui ont une prostate. Concentrons-nous sur cette zone de plaisir, qui me semble de loin l’option la plus réjouissante à explorer avec votre partenaire sexuel.  

Tout d’abord, sachez que vous n’êtes pas la seule à vous intéresser au point P, loin de là ! Les pratiques anales sont en plein boom. Selon un sondage IFOP de  2019,  22% des Françaises ont déjà pénétré l’anus de leur(s) conjoint(s), et 15% ont déjà donné un anulingus. Quant aux Français, ils sont 30% à avoir déjà testé la pénétration anale. Vous avez donc presque une chance sur trois que votre partenaire ait déjà expérimenté de recevoir en lui un doigt, ou un jouet. Si ce n’est pas le cas, pas de panique, j’ai plein d’infos pour vous.  

Un peu d’anatomie, pour commencer 

La stimulation ano-rectale provoque du plaisir… pourquoi donc ? Eh bien, parce que l’anus est truffé de terminaisons nerveuses. C’est un premier point intéressant.  

Mais aussi parce que de l’anus jusqu’au gland du pénis, passe le nerf pudendal, anciennement nommé le nerf honteux. Les branches de ce nerf — qu’il aurait été plus juste de nommer nerf réjouissant, mais passons — viennent se subdiviser à la fois vers l’anus, le scrotum et le bulbe du pénis. Une pression sur l’anus peut donc provoquer une érection du pénis ! 

Une troisième source de plaisir érotique est la stimulation, via le rectum, de la prostate et des vésicules séminales. C’est cela que l’on appelle masser le point P.  Concentrons-nous sur la prostate, qui est ici le personnage principal : elle fait environ trois centimètres de diamètre, sa forme et sa taille sont celles d’une noix. En raison de sa proximité avec de nombreux nerfs (le fameux nerf pudendal, mais aussi le nerf vague et le nerf sciatique), la stimuler peut provoquer… un plaisir intense.  

Aucun corps ne réagit de façon identique 

Voilà pour la physiologie du point P. Mais attention : si la connaissance de l’anatomie peut nous laisser penser que les pénis et prostates sont tous « faits pareil »… rappelons-nous que chaque corps reste unique, et que chacun réagit de façon (très) différente. Les anus sont plus ou moins complaisants… La réceptivité à la pénétration anale change beaucoup selon les gens. D’une part, parce qu’il y a des variations de sensibilité physique d’une personne à l’autre. Mais aussi parce qu’il faut prendre en compte les facteurs psychologiques : la religion, l’éducation ou bien la perception de son propre corps peuvent entrer en jeu. Si vous vous engagez dans une pratique intime et délicate comme le massage du point P, il est donc crucial de communiquer avec beaucoup d’ouverture et de transparence, de demander à votre partenaire ce qu’il ressent. À la fois physiquement, et émotionnellement.  

Maintenant, en pratique, comment on fait ?  

Généralement, lorsqu’on aborde le plaisir anal, on a deux craintes. La première est la douleur. La seconde, la saleté. Côté douleur, une règle d’or : si ça fait mal… c’est que c’est mal fait. Il n’y a pas de cap douloureux à passer, de limite à repousser, de contrôle à prendre sur son corps, d’effort à faire, ou que sais-je encore. Si c’est inconfortable, il faut arrêter.  

Côté saleté : rassurez-vous, l’ampoule rectale se remplit uniquement lorsque l’on fait ses besoins. Donc, à part quand vous êtes à la selle, cette partie-là de votre corps ne contient pas d’excréments. Entre deux défécations, en revanche, il peut rester de petits résidus. Si vous ou votre partenaire n’êtes pas à l’aise avec cette idée, aucun problème : il suffit de bien se préparer. Il existe plusieurs techniques de lavement anal : vous pouvez acheter du Normacol en pharmacie. Ou bien acquérir un embout à visser sur votre tuyau de douche et à insérer dans l’anus (avec l’aide de lubrifiant à base d’eau). La poire de lavement est aussi très utilisée. À remplir avec de l’eau tiède (jamais de savon !), la canule s’insère (elle aussi lubrifiée) dans l’anus. Il faut ensuite vider le contenu de la poire dans le rectum. Laisser agir quelques minutes… Et même, pour plus d’efficacité, sauter sur place ! (Quel beau moment de complicité vous allez vivre !) Puis aller aux toilettes pour vider le liquide. Recommencer jusqu’à ce que le liquide expulsé soit de l’eau claire. Même si vous avez bien rigolé, attention quand même de ne pas faire de lavement tous les jours afin de préserver la flore anale.  

Consentement : check 

Maintenant que ce rectum est sur son 31… Il reste une étape primordiale avant de passer aux choses sérieuses. Assurez-vous du consentement plein et enthousiaste de votre partenaire. Ce que vous allez faire, ce doit être une pratique qui le tente, qui l’excite. Soyez particulièrement vigilante si c’est vous qui avez suggéré d’essayer la pénétration anale, n’hésitez pas à vérifier de façon répétée qu’il n’y va pas à reculons… ou bien pour vous faire plaisir.  

Un rappel pour la suite : ce n’est pas parce qu’on dit go en début de pratique, qu’on va forcément pouvoir ou vouloir aller au bout. Pour vous assurer que tout va bien, surtout : com-mu-niquez. Posez régulièrement des questions : Ça va ? Ça te fait quoi ? Tu ressens quoi ? Ça te plaît ? Tu as envie de continuer ? C’est confortable ? Je ne te fais pas mal ? Comment je peux faire ? Tu veux guider ma main ?  

Le langage corporel compte, lui aussi : ses muscles sont-ils détendus ? Ou les sentez-vous se contracter ? Regardez son visage, ses expressions, cherchez son regard, prêtez attention à ses mains sur votre corps, est-ce que soudain elles vous serrent, ou est-ce qu’elles vous caressent ?   

Vous aussi, il est important que vous vous rappeliez que vous avez le droit — et même le devoir envers vous-même ! — de vous arrêter à tout moment, si cette pratique vous met mal à l’aise. C’est OK de se sentir un peu dégoûtée, de découvrir qu’on n’aime pas pénétrer, de ne pas aimer se retrouver dans ce rapport-là avec votre amant… Toutes les raisons sont valides, alors surtout : écoutez-vous.   

La feuille de rose 

Pour débuter la dilatation anale et préparer la pénétration, l’anulingus peut être une bonne idée. Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, rendez-vous au prochain paragraphe. J’indique qu’il existe des digues dentaires, fines feuilles de latex que vous pouvez poser sur l’anus avant de l’embrasser, que ce soit pour des raisons de goût ou bien de prévention des IST. Proposez à votre partenaire de se mettre à quatre pattes, puis embrassez entre ses fesses. Léchez, posez vos lèvres sur l’anus, puis votre langue. Vous pouvez la faire tourner… puis l’enfoncer petit à petit. Sortir, recommencer à lécher. Votre langue peut aussi faire des va-et-vient dans l’orifice. Écoutez votre partenaire, suivez ses gémissements, ses frissons.  

Le secret de la dilatation anale, c’est le temps  

Un sphincter, ça s’apprivoise. Allez-y progressivement. Très progressivement. Proposez à votre partenaire de se coucher sur le dos, les genoux relevés, les pieds à plat sur le lit, ou mieux encore, les genoux repliés sur la poitrine. Massez son anus avec du lubrifiant en quantité généreuse. L’anus et le rectum sont recouverts de muqueuses fragiles ; contrairement au vagin, la lubrification physiologique de l’anus est faible, et très lente à se mettre en route… Si ça ne glisse pas, ça risque de faire mal, de provoquer des abrasions, ou même des traumatismes. Choisissez un bon lube, les meilleurs pour les jeux anaux sont ceux au silicone : ils ont un pouvoir lubrifiant cinq fois plus élevé que les gels à base d’eau. (Seul inconvénient, ils ne sont pas compatibles avec les jouets en silicone moulé. Si vous avez envie d’essayer un gode ceinture ou un plug anal, orientez-vous vers ceux en verre, en métal, ou même en bois.)  

Comme pour la langue, il est possible de protéger votre doigt. N’hésitez pas à le couvrir avec un gant par exemple, ou bien avec un doigtier, ou finger cot, genre de capote digitale. Lorsque vous êtes prête, demandez-lui s’il est prêt, si vous pouvez commencer à le pénétrer doucement. Si la réponse est oui, dites : j’y vais, et enfoncez doucement une phalange.  

Pour effectuer un massage prostatique, pénétrer votre partenaire avec un doigt suffit. Mais si vous avez envie tous les deux d’aller plus loin, lentement, tranquillement, vous pouvez essayer d’en mettre deux. Puis un petit jouet. Puis un plus gros.  

Objectif : point P 

La distance approximative entre l’anus et le point P est de sept à dix centimètres. Pour vous donner une idée, c’est peu ou prou la longueur d’une craie pour écrire au tableau. Autre information capitale, le point P se trouve sur la face antérieure du rectum. Il vous faut donc recourber le doigt en direction du sexe de votre partenaire (et non pas de son dos) afin de l’atteindre.  Au toucher, la prostate fait comme un petit dôme. Appuyez dessus tout doucement… c’est le moment d’être très, très à l’écoute des réactions de votre partenaire. Ses sensations peuvent être intenses, inconnues, déroutantes. Elles peuvent mêler gêne et plaisir, envie d’uriner, réflexe éjaculatoire… À lui de vous raconter ! 

S’il est confortable pour tous les deux de continuer, faites des cercles concentriques sur la prostate, variez les pressions, de la plus douce à la plus forte. Certaines personnes ne supportent que des caresses, alors que d’autres vont avoir besoin de pressions puissantes. Lorsqu’elle est excitée, la glande prostatique se met à gonfler et à grossir. Prenez d’autant plus de précautions : douceur et tendresse sont alors de mise ! 

Une fois que vous êtes tous les deux à l’aise, une petite idée comme ça : tentez le combo massage prostatique / fellation. Ou bien massage prostatique / masturbation du pénis et/ou des testicules. 

Si la pratique vous a plu, vous aurez peut-être envie d’explorer du côté des stimulateurs. Lorsque vous ferez votre shopping, tournez-vous uniquement vers des jouets conçus spécifiquement pour l’anal : la base de l’objet doit être assez large pour empêcher qu’il soit aspiré dans le rectum. Vous pouvez aller voir chez Aneros, une marque issue du milieu médical, dont les stimulateurs ont une forme particulièrement adaptée à l’anatomie. Ou bien choisir un modèle vibrant, certains combinent même stimulation du point P et stimulation du périnée. Les modèles en L permettent de s’en servir sans les mains… juste en bougeant le bassin, sur son lit ou même dans son bain.  

Et vous dans tout ça ?  

Vous avez peut-être une dernière interrogation… Pourquoi diable iriez-vous stimuler son point P ? L’intérêt pour la personne qui a une prostate est assez évident : un plaisir nouveau, un orgasme plus intense, plus profond à la clé. Mais… et vous ? Eh bien, laissez-moi vous raconter ce que j’ai pour ma part ressenti quand j’ai pénétré un amant pour la première fois. Je portais un gode ceinture, et comme il appuyait sur mon pubis, cela me procurait des sensations diffuses, mais agréables — soyons honnête : physiquement, c’était assez anecdotique. Mais, mentalement… Wow. J’ai été bouleversée. Bouleversée par le rapport égalitaire que cela créait entre nous ; nous étions tous deux pénétrants et pénétrés ! Bouleversée par la confiance qui m’était accordée. Bouleversée aussi de découvrir la responsabilité que c’est, de pénétrer. La crainte de faire mal. L’envie de trouver ce qui fait du bien. Pour nous, le massage du point P n’a pas été couronné par des orgasmes prostatiques. Mais a créé de l’intimité. Et beaucoup d’empathie.  

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