Santé

L’eau potable polluée par un pesticide interdit en France, alerte l’ANSES

Il n’y a pas seulement l’air qui est pollué. L’eau de nos robinets, même traitée, est contaminée par des substances qui ne sont pas censées se retrouver dans nos verres d’eau. Le laboratoire d’hydrologie de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) a analysé les eaux potables françaises, à la recherche de près de 160 pesticides et d’une cinquantaine de résidus d’explosifs.

Un métabolite (produit de dégradation dans l’environnement) du chlorothalonil, un fongicide interdit en France depuis 2020 et potentiel cancérigène, « a retenu l’attention des scientifiques », indique le rapport publié ce jeudi 6 avril (source 1). Il a en effet été « retrouvé dans plus d’un prélèvement sur deux » et « conduit à des dépassements de la limite de qualité (0,1 µg/litre) dans plus d’un prélèvement sur trois ».

« Ces résultats attestent qu’en fonction de leurs propriétés, certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement plusieurs années après l’interdiction de la substance active dont ils sont issus », conclut le rapport.

Résidus d’explosifs, solvant… de nombreux autres polluants contaminent l’eau potable

D’autres substances polluantes ont également été découvertes lors de l’analyse de l’eau potable. Sur les 157 pesticides et métabolites de pesticides recherchés, 77 ont été retrouvés dans les eaux traitées.

  • Le métolachlore ESA, un autre métabolite de pesticide, a été « quantifié dans plus de la moitié des échantillons ». Il a dépassé la « valeur de gestion » dans moins de 2 % des cas.
  • Des résidus d’explosifs étaient présents « dans moins de 10 % des échantillons d’eaux traitées ». Ils sont « principalement issus de sites d’armement datant de la première guerre mondiale ou à proximité d’activités industrielles d’armement » ;
  • Un solvant suspecté d’être cancérigène, le 1,4-dioxane, a lui été retrouvé dans 8 % des eaux analysées.

Déjà en 2022, un rapport gouvernemental de la qualité de l’eau au robinet indiquait que plus de 15 % de l’eau potable analysée n’était pas conforme aux réglementations (source 2). Malgré un constat inquiétant, les quantités retrouvées restent infimes. « Aucun dépassement de Valeurs sanitaires maximales (Vmax) n’a été observé lors de cette campagne », indique l’ANSES.

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