Santé

« Nofap » : pourquoi l’abstinence de la masturbation n’est pas si bonne pour la santé ?


La tendance du « Nofap », qui prône l’arrêt de la masturbation au profit de multiples bienfaits, aurait en réalité des conséquences terribles sur la santé mentale et physique, selon la science.

L’arrêt brutal de la masturbation serait bien plus dangereux qu’il n’y paraît. Le mouvement « Nofap », qui consiste à ne plus se masturber pour combattre l’addiction au porno quand on est un homme, s’est répandu comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux. Né au début des années 2010, ce concept a pris une ampleur phénoménale sur TikTok, le hashtag #Nofap cumulant plus de 2 milliards de vues.

Le site Internet StopFap, qui se présente comme étant « un réseau social anonyme d’entraide pour combattre l’addiction au porno et la masturbation compulsive », précise que les relations sexuelles avec éjaculation sont autorisées durant le challenge. Les règles se durcissent néanmoins durant le « Nut November », un défi qui fait son retour chaque mois de novembre sur la Toile. « Dans le cadre du No Nut November 2023, les rapports sexuels avec orgasme ne sont en revanche pas permis », précise la plateforme. En acceptant ce challenge, les participants espèrent booster leur niveau de testostérone, grâce à la rétention de sperme. Une idée masculiniste, selon laquelle la montée de testostérone rendrait plus fort, dans le but de plaire aux femmes, précise « Usbek et Rica ». Mais cette tendance présente des risques. 

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Pensées suicidaires et émotions négatives

Selon une étude scientifique publiée dans la revue « Sexualities » le 22 février 2023, l’arrêt de la masturbation masculine aurait des effets néfastes sur la santé mentale et le corps. En effet, 30% des 587 hommes interrogés ont confié avoir eu des pensées suicidaires après s’être adonnés au « Nofap ». « Les hommes ont déclaré que le challenge leur avait causé des préjudices importants, notamment des tendances suicidaires et des émotions négatives, telles que la honte, l’inutilité et la tristesse », précise le Dr. Nicole Prause, co-autrice de cette enquête, sur Twitter. La pratique du « Nofap » engendrerait « des symptômes plus graves d’anxiété, de dysfonctionnement érectile et de dépression ».

Par ailleurs, les scientifiques attirent l’attention sur le fait que la plupart des adeptes se sont autodiagnostiqués comme étant addicts au porno. De plus, les forums analysés dans le cadre de l’étude diffuseraient du contenu misogyne, anti-LGBT et antisémite. « Plus les abonnés s’impliquent dans le challenge du NoFap, plus ils déclarent croire à de fausses conspirations », ajoute le Dr. Nicole Prause. Les chercheurs mettent définitivement en garde contre cette pratique, qu’ils jugent « extraordinairement nocive ».


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